Marc Bergevin était un spectateur attentif au match du Rocket, à Laval, mercredi soir.

Le DG du Canadien s’apprêtait à amener du renfort à Montréal. Il a finalement rappelé le centre Ryan Poehling et le défenseur Mattias Norlinder après la rencontre.

La promotion de Norlinder était prévue. On l’avait renvoyé dans la Ligue américaine afin de lui permettre de retrouver la forme en prévision de son essai à Montréal.

Vraisemblablement, ce choix de troisième ronde du CH en 2019 n’a pas encore retrouvé ses repères.

Norlinder a été le premier à reconnaître après la partie contre les Sénateurs de Belleville qu’il en avait arraché.

On lui avait confié le capitaine Xavier Ouellet pour l’épauler. Même sans pression, il lui arrivait souvent de remettre la rondelle à l’adversaire.

Et sans la rondelle, dans sa zone, on le sentait perdu comme un chien dans un jeu de quilles : mal positionné, en retard sur le porteur du disque, manque de hargne. Ouellet doit être épuisé ce matin. Par grands bouts, il était le seul à ramer pour protéger Cayden Primeau…

Plusieurs ont reproché à l’entraîneur du Rocket, Jean-François Houle, de lui avoir préféré des vétérans en supériorité numérique, sa spécialité. À compter de la deuxième période, Houle a utilisé Ouellet à la pointe sur la première vague, Corey Schueneman et Louie Belpedio sur la seconde.

Évidemment, employer Norlinder, 21 ans, à profusion en supériorité numérique, sa spécialité, aurait été bénéfique pour sa confiance à la veille de son rappel à Montréal. Mais en contrepartie, comment Houle aurait-il pu regarder ses joueurs dans les yeux après avoir donné un tel passe-droit à son pire défenseur, et de loin ?

« Ça a été plus difficile pour lui ce soir, a commenté Houle après la rencontre. Il a eu quelques revirements. Je pense que ce sera un peu plus long son ajustement pour Mattias sur une plus petite patinoire. Il a un bon coup de patin pour bien s’en sortir. »

Ce rappel ne va évidemment pas au mérite, mais au contexte. On veut voir ce dont Norlinder est capable avant de prendre la décision de le garder ou de le renvoyer en Suède pour le reste de l’hiver. Sans surprise, il n’affrontera pas les Flames jeudi soir.

Le rappel de Ryan Poehling, choix de première ronde, 25e au total, en 2017, est nettement moins embarrassant.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Ryan Poehling

Le jeune homme de 22 ans a disputé un autre match inspiré mercredi soir au centre de Cole Caufield et Danick Martel. Poehling semble avoir retrouvé son explosivité sur patins. Il a marqué son troisième but de la saison, son sixième point en sept matchs, sur un retour de tir de Caufield.

Poehling a amassé 17 points à ses 46 premiers matchs dans la Ligue américaine, puis 27 à ses 25 dernières rencontres. Il sera de la formation du Canadien jeudi soir contre les Flames au Centre Bell.

Caufield a connu un bon match mercredi, même s’il n’a toujours pas marqué à ses 18 derniers matchs. Il a obtenu quelques excellentes chances de compter et il a bien alimenté ses coéquipiers. Il a obtenu sa deuxième aide en trois matchs avec le Rocket sur le but de Poehling à la suite d’un beau jeu défensif à sa ligne bleue.

Jesse Ylonen, choix de deuxième ronde en 2018, a été fidèle à lui-même. Un ailier rapide, créatif, mais encore timide dans ses batailles pour la rondelle. Il a six points en neuf matchs. Rafaël Harvey-Pinard est toujours aussi combatif, même si sa production offensive, et son rôle, a diminué.

Malgré de beaux flashs des jeunes, le Rocket est tiré par ses vétérans Laurent Dauphin, Jean-Sébastien Dea et Ouellet. Et aussi son gardien.

Le meilleur joueur du Rocket mercredi contre Belleville, privé de plusieurs de ses meilleurs éléments en raison de l’éclosion de COVID-19 à Ottawa, portait en effet de grosses jambières. Cayden Primeau a obtenu un deuxième blanchissage en quatre matchs. Primeau, 22 ans, porte sa fiche à 4-3, avec une moyenne de 2,18 et un taux d’arrêts de ,921.

Voilà une nouvelle des plus réjouissantes pour l’avenir à long terme du Canadien.

L’exploit du jour

PHOTO JOE CAMPOREALE, USA TODAY SPORTS

Kevin Fiala (22), du Wild du Minnesota, a ajouté trois points à sa fiche mercredi soir contre les Coyotes de l’Arizona.

Paul Fenton n’aura pas été un brillant DG lors de son court passage au Minnesota. Mais il aura réussi au moins en 2019 à arracher Kevin Fiala aux Predators de Nashville en retour de Mikael Granlund, une transaction pourtant décriée au départ. Fiala a ajouté trois points à sa fiche mercredi contre les pauvres Coyotes de l’Arizona. Il a désormais huit points en 12 matchs. Fiala, 25 ans, a amassé 109 points en 145 matchs depuis l’échange. Granlund, 29 ans, a 73 points en 143 rencontres, mais il semble retrouver l’élan des beaux jours cette saison avec 11 points à ses 13 premières parties.

La citation du jour

Beaucoup de gens dans cette ville, et que je connais au sein de l’organisation, en ont long à dire sur la façon dont Jack se comportait, non seulement comme capitaine, mais comme personne. La façon dont il traitait les gens à l’aréna, dans le vestiaire et en ville n’était pas très positive.

L’ancien capitaine des Sabres de Buffalo, Craig Rivet, cette semaine dans sa balado, pendant que Jack Eichel fait son bain de foule dans sa ville d’adoption à Las Vegas.

Le chiffre du jour : 33

Écart entre les buts marqués et les buts accordés par les Coyotes de l’Arizona depuis le début de la saison. Les Coyotes ont compté 21 buts en 13 matchs et en ont accordé 54, dont cinq autres mercredi contre le Wild. Ils sont évidemment derniers au classement général, avec une seule victoire, juste derrière… le Canadien.

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