Carey Price est attendu ce lundi à Brossard, mais il ne faudrait pas voir en lui le sauveur qui va permettre au Canadien de retrouver sa forme des beaux jours.

C’est du moins l’opinion de Martin Biron. Ex-gardien devenu analyste, Biron estime que dans l’état actuel des choses, il serait irréaliste de croire que la seule présence du gardien vedette va transformer la saison du Canadien pour le mieux.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM DE MARTIN BIRON

Martin Biron

« Si le club avait montré plusieurs signes encourageants depuis le début de la saison, la présence de Price aurait certainement un effet bénéfique, a commenté Biron en entrevue téléphonique, dimanche. Mais le Canadien a tellement de défauts dans son jeu que de voir en Price un sauveur serait injuste. »

On ne peut pas lui demander de sauver la saison, on ne peut pas lui mettre ça sur les épaules.

Martin Biron, ex-gardien et analyste

Aux yeux de Biron, c’est d’abord la longue période d’inactivité du gardien qui est source d’inquiétude. Price n’a pris part à aucun match depuis la dernière rencontre de la finale de la Coupe Stanley, le 7 juillet. Il a ensuite été opéré à un genou, et n’a participé à aucun entraînement complet avec le reste de l’équipe depuis le début de la saison actuelle.

Dans un scénario optimiste, Biron estime que Price pourrait participer à un premier match dans deux semaines.

« Un gardien en pleine santé qui voudrait revenir après un mois de pause aurait besoin d’environ deux semaines d’entraînement et de remise en forme, ajoute-t-il. Lui, en plus, revient d’une opération à un genou, alors c’est très difficile de croire qu’il va pouvoir jouer dans un avenir rapproché. »

« Bien d’autres problèmes »

Il y a aussi le fait que le Canadien a de nombreux problèmes en ce moment, et pas seulement devant le filet. Le club arrive au 30rang du classement général de la ligue, au 27rang pour les buts marqués, et au 30rang pour les buts accordés. Il est aussi 30e en ce qui concerne l’efficacité en désavantage numérique.

« C’est à cause de tout ça que le retour de Price va avoir un effet minimal, précise Biron. Parce que présentement, le Canadien a bien d’autres problèmes, entre autres avec le jeu en désavantage numérique. Quand je regarde jouer le Canadien, je vois plusieurs carences en défense, et je vois une équipe qui accorde trop de chances de marquer. S’il faut montrer quelque chose du doigt, je dirais que la défense de l’équipe est un gros problème. »

En l’absence de Price, c’est Jake Allen qui a dû occuper le poste de premier gardien, et comme l’indique son taux d’arrêts de ,900, il y a eu des hauts et des bas.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Jake Allen a une fiche de trois victoires et huit défaites depuis le début de la saison.

Autre preuve que ça va plutôt mal : le Canadien a déjà accordé des matchs de cinq buts ou plus à ses adversaires six fois cette saison, dont la dernière défaite en lice, celle de samedi soir au Centre Bell, par la marque de 5-2 face aux Golden Knights de Vegas.

Les Kings de Los Angeles vont s’amener mardi, et jeudi, ce sera au tour des Flames de Calgary, pour compléter cette série de cinq matchs au Centre Bell.

Déjà, plusieurs observateurs ont noté que le Canadien devra se mettre à gagner de manière assez spectaculaire pour espérer viser une place en séries éliminatoires. Ainsi, pour atteindre le seuil critique des 95 points, souvent considéré comme un baromètre pour une place en séries, le Canadien aurait besoin de quelque 45 victoires d’ici la fin de la saison.

Tout ça pour dire que Price ne pourra pas se contenter d’être un simple gardien de but ; il faudra aussi qu’il soit un magicien.

« Et en attendant qu’il puisse jouer, ce n’est pas sa seule présence dans l’entourage de l’équipe qui va changer les choses, a ajouté Biron. On a vu ce qui est arrivé quand Shea Weber est allé rejoindre le club à Seattle : ça n’a rien donné ! »