Les choses vont bien pour Laurent Dauphin en ce début de saison. À ses six premiers matchs, il a trouvé le fond du filet à six reprises. Il a aussi amassé 2 mentions d’aide, si bien qu’il se place au 12rang des meilleurs marqueurs de la Ligue américaine après 8 parties.

La saison ne fait que commencer, mais l’attaquant de 26 ans joue actuellement le meilleur hockey de sa carrière, affirme-t-il.

« J’ai de l’expérience, [une meilleure] force physique, je suis un peu plus mature, énumère-t-il en entrevue avec La Presse. Je me pose beaucoup moins de questions que quand j’étais plus jeune et c’est payant, c’est sûr. Je suis beaucoup plus concentré sur ce que j’ai à faire. »

Le Rocket compte sur un groupe d’attaquants particulièrement talentueux et expérimentés cette année, ce qui fait que Dauphin s’est retrouvé sur le quatrième trio en début de saison. Mais avec son impressionnante production offensive, il a rapidement été promu au sein du premier trio aux côtés de Jean-Sébastien Dea et de Jesse Ylönen.

« Je savais qu’on avait beaucoup de bons joueurs, indique-t-il. C’était plus difficile au début de commencer comme ça, mais je suis resté positif. J’ai travaillé fort et ça n’a pas été long que ça s’est amélioré pour moi. »

Chez le Canadien de Montréal, ça va plus ou moins bien en ce début de campagne. Cole Caufield a été renvoyé dans les mineures, tandis qu’Alex Belzile et Michael Pezzeta ont été rappelés. Avec ses performances actuelles, Dauphin a de quoi espérer que son tour viendra prochainement.

« Je vais juste faire mes affaires et on verra ce que ça donne au bout du compte, dit-il prudemment. Mais c’est sûr que j’ai confiance en moi et que je suis capable de me voir jouer dans la Ligue nationale. C’est juste de voir s’ils vont me donner la chance. »

Si je continue comme ça, je pense que ça devrait payer à un moment donné.

Laurent Dauphin

Dauphin n’en serait pas à son premier passage dans la grande ligue. Choix de deuxième tour des Coyotes de l’Arizona en 2013, il a disputé huit matchs avec eux en 2015-2016. La saison suivante, il a été rappelé pour 24 matchs, amassant 2 buts et 1 mention d’aide, avant d’être retourné au club-école, les Roadrunners de Tucson.

« Quand je regarde en arrière, c’est sûr que j’aurais dû me faire plus confiance offensivement et pas juste essayer de faire plaisir au coach défensivement, évoque-t-il à ce sujet. Ça m’a peut-être nui un peu là-dedans. Quand tu es jeune, tu veux avoir la confiance de l’entraîneur, alors tu essaies d’être fiable.

« C’est certain que si j’ai encore ma chance de monter, je vais essayer de créer des choses offensivement aussi et de me faire confiance. »

Heureux à la maison

Dauphin en est à sa quatrième organisation en sept ans. Il a ce qu’on peut appeler « du vécu ».

À l’été 2017, après avoir passé quatre ans dans l’organisation des Coyotes, il a été échangé aux Blackhawks de Chicago. Ceux-ci l’ont envoyé jouer avec leur club-école, les IceHogs de Rockford.

« Je pense que ç’a été la place où ç’a été le plus difficile pour moi, se souvient Dauphin. Je venais de me faire échanger et ça n’allait pas super bien non plus dans une ville un peu ordinaire, donc c’était dur pour moi dans ce temps-là. »

Après avoir amassé 14 points en première moitié de saison, il s’est fait échanger à son ancien club, les Coyotes, qui lui ont offert une autre chance dans la Ligue nationale. Comble de malheur, l’ancien des Saguenéens de Chicoutimi dans la LHJMQ a reçu un tir directement sur un genou à son deuxième match. Rotule fracturée, saison terminée.

« Ça a fait mal à mes chances de rester [avec les Coyotes] », se souvient-il.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Max Pacioretty et Laurent Dauphin en octobre 2016

Un an plus tard, en février 2019, il était impliqué dans une transaction l’envoyant aux Predators de Nashville. Il a passé une saison et demie avec le club-école, les Admirals de Milwaukee, avant d’être échangé au Rocket en retour de Michael McCarron en janvier 2020.

Natif de Repentigny, Dauphin était de retour à la maison après de nombreuses années chez les Américains. Même si son numéro de cellulaire est toujours localisé en Arizona – oui, oui, même trois ans plus tard –, l’attaquant de 6 pi est heureux ici, chez lui.

« Ç’a juste été du bon depuis que je suis arrivé ici, affirme-t-il. C’est sûr que c’est plate, les années de pandémie qu’on a eues, mais au bout du compte, j’aime vraiment jouer ici et je suis devenu un meilleur joueur à cause de ça. »

Le Rocket de Laval présente une fiche de quatre victoires, trois défaites et une défaite en prolongation jusqu’à maintenant. Il occupe l’avant-dernier rang de la division Nord, derrière les Marlies de Toronto et devant les Sénateurs de Belleville.