Les gagnants du trophée Norris, remis au défenseur par excellence dans la LNH, ont généralement un profil semblable.

Dix-sept des vingt derniers récipiendaires étaient toujours avec l’équipe qui les avait repêchés et/ou développés au moment de recevoir le précieux trophée.

Le plus récent gagnant, Adam Fox, 23 ans, plus riche de 66,5 millions pour six ans depuis lundi, a un parcours atypique.

En raison de sa petite taille, ce défenseur des Rangers de New York a dû attendre le 66e rang, en troisième ronde, avant d’être repêché par les Flames de Calgary en 2016.

Cette année-là, Olli Juolevi a été le premier défenseur choisi, par les Canucks de Vancouver, au cinquième rang.

Fox dominait offensivement au sein du programme de développement américain, qui comptait entre autres Clayton Keller et Kieffer Bellows, mais on craignait qu’il ne puisse être assez efficace défensivement dans la LNH compte tenu de sa taille.

Pour les Flames, le réclamer si tard, après avoir choisi Matthew Tkachuk, le gardien Tyler Parsons et Dillon Dube, constituait un risque emballant.

Fox s’est joint à l’Université Harvard, dans la Ivy League de la NCAA (l’équipe actuelle de l’espoir du Canadien Sean Farrell, l’ancienne de Louis Leblanc) et il a explosé : 40 points en 35 matchs dès son année recrue, à 18 ans !

Les Flames se frottaient alors les mains de satisfaction. Rien ne laissait présager un divorce, d’autant plus que Fox s’est présenté au camp de développement des Flames en 2017.

Mais en 2018, les Flames ont commencé à percevoir des signaux négatifs lorsque Fox a annoncé qu’il entamerait une troisième saison dans la NCAA.

Une situation qui pourrait rappeler celle du défenseur Jordan Harris avec le Canadien, quoique l’organisation a toujours espoir de mettre sous contrat son choix de troisième ronde en 2018.

Avec la crainte de le perdre sans rien obtenir en retour, Calgary l’a échangé aux Hurricanes de la Caroline en juin 2018, avec Micheal Ferland et Dougie Hamilton, contre Elias Lindholm et Noah Hanifin.

À sa dernière saison avec Harvard, Adam Fox a amassé 48 points en 33 matchs et il s’est présenté au camp de développement des Hurricanes en juillet 2019. Mais on entendait les mêmes murmures en Caroline: il rêvait de se joindre aux Rangers de New York, l’équipe de son enfance, dont les matchs étaient disputés à une quarantaine de minutes de route de sa ville d’origine, Jericho.

Il s’est néanmoins fait rassurant auprès des journalistes de la Caroline : « Les gens croient que je veux me joindre éventuellement aux Rangers parce que j’ai grandi à New York, mais je rêve de jouer dans la Ligue nationale de hockey… le plus tôt possible. »

Or, quand Adam Fox a annoncé qu’il songeait à disputer une quatrième et dernière saison à Harvard, en 2019-2020, les Hurricanes ont compris que le jeune homme ne jouerait jamais pour eux.

Le DG des Hurricanes, Don Waddell, l’a échangé à regret aux Rangers pour des choix de deuxième ronde en 2019 et 2020.

Le directeur général des Rangers à l’époque, Jeff Gorton, dont le club était en reconstruction, a reçu Fox comme un cadeau du ciel.

Dès sa première saison, Fox a amassé 42 points en 70 matchs, a terminé quatrième dans la course pour le trophée Calder remis à la meilleure recrue, tout en étant utilisé avec parcimonie par l’entraîneur David Quinn.

PHOTO MARC DESROSIERS, USA TODAY SPORTS

Adam Fox

L’an dernier, à 22 ans, Fox s’est éclaté : 47 points en 55 matchs, presque 25 minutes d’utilisation en moyenne, employé autant dans les missions offensives que défensives.

Les Hurricanes ont mis la main au final sur trois espoirs pour Fox, le jeune centre Jamieson Rees, le défenseur Anttoni Honka et l’attaquant Noel Gunler. Ils ne figurent pas parmi les quatre meilleurs espoirs de l’équipe, mais sait-on jamais ?

Quant aux Flames, Fox aura au moins figuré parmi les appâts pour obtenir Lindholm et Hanifin, deux pièces importantes de la formation actuelle.

Jordan Harris n’a évidemment pas le profil d’Adam Fox, espérons néanmoins qu’il n’imite pas son compatriote en 2022 pour signer un contrat avec l’équipe de son enfance, les Bruins de Boston.

L’exploit du jour

PHOTO CHARLES REX ARBOGAST, ASSOCIATED PRESS

Patrick Kane

Les Blackhawks de Chicago ont enfin gagné leur premier match. Ils l’ont emporté 5-1 lundi soir contre les Sénateurs d’Ottawa grâce à trois buts de Patrick Kane. Ils ont désormais autant de points que le Canadien au 30e rang du classement général. Les pauvres Coyotes de l’Arizona demeurent le seul club sans victoire. Quant aux Sénateurs, dont la reconstruction était terminée aux dires de leur directeur général Pierre Dorion, ils devancent Montréal par seulement deux points, au 29e rang du classement général, mais avec deux matchs de plus à disputer.

La citation du jour

Duncan Keith et Cody Ceci ont été très constants pour nous. Ils nous permettent de combler le départ d’Adam Larsson. Les seuls qui n’y croyaient pas, c’était vous, les médias. On ne les aurait pas acquis si on n’avait pas eu la conviction qu’ils seraient bons.

L’entraîneur-chef des Oilers d'Edmonton, Dave Tippett, à propos de sa nouvelle deuxième paire de défenseurs cette saison, derrière Darnell Nurse et Evan Bouchard. Keith et Ceci se chargent de la majorité des mises en jeu en territoire défensif.

Le chiffre du jour : 4

PHOTO JASON FRANSON, LA PRESSE CANADIENNE

Leon Draisaitl (29)

Leon Draisaitl a amassé quatre points lundi soir contre le Kraken de Seattle et il a ainsi rejoint son coéquipier Connor McDavid, qui en a obtenu un, en tête du classement des compteurs de la LNH. Ils ont chacun 17 points en 8 matchs. À ce rythme, ils amasseraient… 174 points cette saison!

À lire

1- Alexandre Pratt remet les pendules à l'heure à propos du Canadien dans sa chronique.

2- Jean-François Téotonio nous parle du championnat espagnol de foot aujourd'hui dans sa chronique.

3- Guillaume Lefrançois nous donne des nouvelles de Joël Bouchard, désormais bien installé à San Diego, au sein du club-école des Ducks d'Anaheim.