(Los Angeles) Avec Luc Robitaille, Rogatien Vachon, Marcel Dionne, Steve Duchesne, Ian Laperrière et Yanic Perreault, les Kings ont toujours compté sur des visages québécois au fil de leur histoire.

Sur la patinoire, Phillip Danault a pris le flambeau cette saison. Mais un autre gars de chez nous a aussi son impact « sur la glace » au sens le plus littéral de l’expression. C’est François Martindale.

L’ancien gourou de la patinoire du Centre Bell s’est expatrié ici il y a deux ans, après un divorce acrimonieux avec le Canadien. Jeudi soir, pendant un entracte du duel Kings-Jets, on l’a retrouvé près du garage de la surfaceuse pour un brin de jasette.

« Des fois, on me voit comme le gars qui dit non, raconte-t-il. À l’entracte, ce soir, ils voulaient présenter un patineur artistique en spectacle. Mais en patinage artistique, ils veulent la glace à 23 ou 24 degrés [Fahrenheit]. Au hockey, ma glace est entre 19 et 21 degrés. Ça change beaucoup la donne ! »

C’est le genre de détails que Martindale doit gérer, en sa qualité de directeur de la qualité de la glace chez les Kings. Son mandat dépasse toutefois le Staples Center. Il estime s’occuper d’une dizaine de patinoires qui appartiennent aux Kings. Ça inclut donc les trois surfaces du centre d’entraînement, celle aussi du Reign d’Ontario, le club-école des Kings, qui joue à 70 km à l’est de Los Angeles, de même que quelques patinoires communautaires.

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Le Staples Center de Los Angeles héberge les Kings, les Lakers et les Clippers, en plus d’accueillir à l’occasion des spectacles dans son amphithéâtre.

Et son mandat dépasse également la simple surface de jeu. Par exemple, la LNH a imposé certains ajustements aux arénas afin de limiter les risques de transmission de la COVID-19. « La ligue a demandé que les tunnels par où les joueurs passent pour aller sur la patinoire soient recouverts de feuilles d’acrylique, comme les baies vitrées », explique-t-il.

La cohabitation avec le basketball demeure évidemment au cœur de son défi. C’est que les Kings partagent leur domicile avec non pas une, mais bien deux équipes de la NBA, soit les Lakers et les Clippers, ce qui mène à des situations qui dépassent l’entendement.

Ainsi, l’amphithéâtre était inoccupé le 26 octobre, une rareté. « On a eu une journée où on avait 16 heures pour bâtir la glace », souligne Martindale, avec l’enthousiasme de votre plus jeune à qui vous permettez de se coucher 20 minutes plus tard.

Depuis ? Les Clippers le 27, les Kings le 28, les Lakers le 29. Ensuite ? Les Kings contre le Canadien samedi, les Kings ET les Lakers le 31. Les trois équipes se succèdent ainsi jusqu’au 22 novembre, avec deux autres programmes doubles au menu. Ajoutez deux spectacles de Ricky Martin et d’Enrique Iglesias, en plus de l’inimitable Pepe Aguilar, qui viendra casser la baraque le 6 novembre.

« Au Centre Bell, le surlendemain, je pouvais mettre une équipe de nuit pour arroser et épaissir ma glace. Ici, je n’en ai pas de journées comme ça. C’est très rare. On peut être un mois sans avoir de journée. Sinon, il faut le faire après les matchs, pendant deux ou trois heures, ou le jour du match. »

Année après année, la patinoire du Centre Bell a toujours été cotée parmi les meilleures de la LNH. « Ici, on était 28e quand je suis arrivé », souligne Martindale, en référence au classement établi en vertu des évaluations des arbitres après les matchs. Il affirme que le Staples Center s’est classé au 6e rang l’an dernier.

Avec un climat légèrement plus chaud qu’au Québec, et l’achalandage évoqué ci-dessus, Martindale modère ses attentes. « Si on finit dans les cinq premiers ici, ce sera comme être numéro 1 dans mon cœur ! »