Daniel Brière nous aurait dit que ses oreilles bourdonnent qu’on l’aurait compris.

L’avenir de Marc Bergevin comme directeur général du Canadien est, au mieux, nébuleux, ce qui alimente les discussions. Les noms de possibles successeurs circulent sur différentes tribunes, et celui de Brière est nommé ici et là. Il a d’ailleurs été mentionné sur le plateau de Tout le monde en parle.

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En entrevue au balado Sortie de zone, Daniel Brière a admis avoir eu vent de ces discussions. « Ça m’a surpris un peu, a-t-il dit.

« J’ai trouvé ça bien, bien drôle. Mais Marc Bergevin a fait de l’excellent travail. D’avoir amené le Canadien en finale de la Coupe Stanley… C’est à lui de décider s’il continue ou non. On lui doit le respect de décider s’il veut rester ou non. »

Il y a donc ça, et le fait que Brière demeure relativement jeune dans l’administration du hockey. Il a accroché ses patins il y a six ans et s’occupe des Mariners du Maine dans l’ECHL depuis 2017, d’abord comme vice-président, puis comme président depuis mars dernier. Il donne aussi un coup de pouce aux Flyers de Philadelphie dans le développement des joueurs. Bref, il touche autant au hockey qu’aux affaires.

Que préfère-t-il entre les deux ? La question se pose, car ce ne sont pas tous les anciens joueurs qui ont un rôle strictement dans le hockey après leur carrière. Pensez à Luc Robitaille, président des Kings de Los Angeles.

Ma passion, c’est le hockey. Pas de doute là-dessus, affirme Brière. Le côté hockey m’inspire. C’est un peu plus facile, j’ai joué, je peux me mettre dans les patins des joueurs. Mais le côté business m’inspire aussi parce que c’est inconfortable, c’est hors de mon élément, surtout au début. J’apprends encore tous les jours et j’aime ce défi, de ne pas avoir réponse à tout.

Daniel Brière

« Mais si j’avais à choisir, probablement que le côté hockey aurait une petite avance. »

Cela dit, Brière reconnaît qu’un poste de DG, ça vient avec de la pression. Le temps qu’il a passé cet été avec le directeur général des Flyers, Chuck Fletcher, le lui a confirmé.

« On n’était pas contents de la dernière saison à Philadelphie. Le but était de trouver deux défenseurs qui peuvent tomber dans ton top 4. Il y avait beaucoup de moments de frustration, parce que ce n’est pas facile. Des top 4, on n’en trouve pas à tous les coins de rue. Je l’ai vu travailler fort, mais au moment où ces transactions ont été faites… Le soulagement, la fierté pour lui et les dépisteurs. »

Le marché de Philadelphie n’est pas le plus reposant pour un dirigeant, mais ne se compare évidemment pas à la pression de Montréal.

« Je pense que c’est encore plus gros que pour un joueur, estime Brière. T’es joueur, t’es dans le vestiaire, t’as 22-23 coéquipiers avec toi et les joueurs se protègent entre eux. J’imagine qu’un DG, t’es seul avec ton entraîneur, et en plus, ce sont deux emplois complètement différents. La pression doit être 22-23 fois plus forte que comme joueur. J’ai peut-être une petite idée, mais je suis peut-être encore loin de la réalité. »

Le retour des Mariners

L’entrevue a eu lieu vendredi après-midi, à quelques heures du match inaugural des Mariners du Maine et leur nouvel entraîneur-chef, le Québécois Ben Guité. Un premier match en 591 jours, selon le décompte de Brière !

Ceux qui suivront les Lions de Trois-Rivières vont vite connaître l’équipe de Brière, puisque les Lions et les Mariners seront rivaux dans la Division nord de l’ECHL. Ils s’affronteront donc 15 fois ( !) cette saison.

Brière salue bien sûr la venue d’une équipe au Québec, mais reconnaît que l’arrivée des Lions fragilise son statut d’option préférée des Québécois. Basée à Portland, l’équipe joue à distance raisonnable de la province. « On pouvait aller chercher des gars qui ne voulaient pas trop s’éloigner de la maison », rappelle-t-il. En date de vendredi, on comptait tout de même sept joueurs natifs du Québec dans sa formation, en plus de Jeremy Brodeur, le fils de Martin.

« Ça rend les choses un peu plus difficiles, mais c’est une bonne chose pour la ligue. Et nous, ça nous amène une équipe plus près, c’est plus facile d’aller jouer à Trois-Rivières qu’à Brampton, en banlieue de Toronto. »