Benoit-Olivier Groulx est en train de se magasiner un poste avec les Ducks d’Anaheim ou, à tout le moins, quelques rappels au cours de la saison.

Le joueur de centre de 21 ans a connu une excellente première campagne dans la Ligue américaine l’année dernière en terminant au 20rang des meilleurs marqueurs avec 29 points en 42 matchs. Cet été, il s’est entraîné pour améliorer sa vitesse et sa force physique, avec en tête l’idée de percer l’alignement des Ducks en octobre. Et jusqu’à maintenant, ça porte fruit.

En deux matchs présaison face aux Sharks de San Jose, il a inscrit deux buts et distribué quatre mises en échec. Lors du premier affrontement présaison, il a été le deuxième attaquant le plus utilisé du club après Ryan Getzlaf.

« Je dirais que j’ai fait beaucoup de bonnes choses dans les pratiques et dans les matchs », affirme le jeune homme à La Presse.

« J’espère que je vais en jouer une ou deux autres pour prouver que j’ai ma place dans cette équipe-là, mais je dirais qu’en ce moment, je n’ai aucun regret, poursuit-il. Il reste toutefois encore beaucoup de travail à faire. »

« Durant l’été, j’ai pris beaucoup de masse musculaire et de vitesse. Je pense que ça paraît quand je fais des un contre un contre des gars qui jouent dans la Ligue nationale depuis plusieurs années. Je ne me fais pas autant bousculer que dans les dernières années. »

Fidèle à son habitude, l’ex-capitaine des Mooseheads d’Halifax s’assure de bien faire défensivement. Rappelons qu’il a été le récipiendaire du trophée Guy-Carbonneau, remis annuellement au meilleur attaquant défensif de la LHJMQ, à l’issue de la saison 2019-2020.

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Benoit-Olivier Groulx, avec les Mooseheads d’Halifax

« C’est sûr que l’aspect défensif, c’est primordial dans mon jeu, fait-il valoir. […] En ce moment, ça va vraiment bien défensivement. Je reconnais vite les situations dans la zone défensive, mais justement, pour encore plus attirer l’œil des dirigeants, il faut que j’apporte beaucoup d’offensive, comme je l’ai fait dans mes matchs présaison. Si je fais ça encore, je pense que ça va beaucoup m’aider. »

Naturellement, Groulx a comme objectif de se tailler une place dans l’alignement des Ducks dès cette année. L’entraîneur-chef Dallas Eakins a toutefois déjà plusieurs options au centre avec Trevor Zegras, Ryan Getzlaf, Isac Lundestrom, Sam Steel et Derek Grant.

Comme le dit celui que les partisans surnomment « Bo » : « les trois ou quatre prochains jours vont être vraiment déterminants ».

« Je sens que je suis prêt à faire le saut physiquement et mentalement. »

Des conseils d’un vétéran

Benoit-Olivier Groulx est entouré de plusieurs Québécois au sein de l’organisation des Ducks. L’an dernier, il habitait avec deux de ses meilleurs amis, Antoine Morand et Simon Benoit, à San Diego — à 2 minutes de l’aréna et 15 minutes de la plage ! Depuis le début du camp, il côtoie beaucoup le vétéran Nicolas Deslauriers, qui agit un peu comme un mentor.

« Il jouait pour mon père [Benoit Groulx] à Gatineau donc j’ai pu le côtoyer quand j’étais plus jeune, raconte l’attaquant. C’était nice d’être réunis à Anaheim. Il m’a aidé un peu à m’établir dans les dernières années. Il voulait vraiment s’assurer que je sois confortable. »

« Cette année, on a parlé un peu de quelles devraient être mes attentes et mes objectifs durant le camp. Il a vraiment fait un bon travail de vétéran », ajoute-t-il.

Dans le cas où il devait retourner avec les Gulls de San Diego, dans la Ligue américaine, Groulx se retrouverait également sous la direction d’un Québécois, Joël Bouchard. L’ex-entraîneur du Rocket de Laval et son adjoint Daniel Jacob se sont entendus avec l’équipe pendant la période estivale.

« Je pense que je vais être entre de très bonnes mains. Joël je le connaissais un peu quand j’étais plus jeune, mais on s’est rarement parlé. Mon père est assez proche de lui, donc je sais un peu quel genre de coach il est et j’ai parlé à quelques-uns de mes amis à Laval, ils m’ont dit comment il était. »

Groulx a été impressionnant à sa première saison dans la Ligue américaine, l’an dernier. Évidemment, ce n’est pas l’uniforme des Gulls qu’il souhaite enfiler la semaine prochaine, mais si cela devait arriver, ce ne pourrait qu’être bon pour sa confiance, affirme-t-il.

« Il faut que je sois réaliste aussi. Il y a de bons joueurs dans la Ligue nationale. Des fois, il y a des blessés. On ne sait pas ce qu’il peut arriver. Il y a une grosse chance que je joue des parties dans la Ligue américaine cette année et je ne pense pas que ça me ferait du tort. »

« Joël [Bouchard], c’est sûr qu’il me mettrait dans un rôle un peu différent, il me donnerait plus de responsabilités. Il me donnerait de nouveaux défis pour me permettre de m’améliorer. »

Les Ducks d’Anaheim disputeront leur prochain match présaison jeudi soir face aux Kings de Los Angeles.

Aide père-fils

Le père de Benoit-Olivier Groulx, Benoit, est l’entraîneur-chef du Crunch de Syracuse dans la Ligue américaine. À son arrivée dans le circuit l’an dernier, le jeune centre a bénéficié des conseils du paternel, ce qui l’a aidé à s’adapter au niveau de jeu. « Durant le camp en ce moment, il veut vraiment que j’aborde les jours un à la fois, dit le Gatinois. Il ne veut pas me mettre trop de pression à faire l’équipe, à performer, à scorer, faire des passes, des jeux… Je veux juste que ça reste simple et que je sois moi-même sur et hors glace et tout devrait bien aller. »