Fini les vacances ! Les joueurs du Canadien (ceux en santé, du moins) ont convergé vers la région montréalaise et se retrouveront sur la glace à compter de ce jeudi, puisque s’amorce pour de bon le camp d’entraînement en prélude à la saison 2021-2022. Coup d’œil en six chiffres sur les effectifs en présence.

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Il ne fallait pas penser qu’on en passerait une petite vite si facilement aux internautes. Alors que le Canadien préparait mercredi du contenu ludique destiné à ses partisans, des images tournées par des joueurs ont été publiées sur les réseaux sociaux. Sur certaines d’entre elles, on aperçoit Nick Suzuki pendant une séance photo. Même si le joueur de centre n’apparaît qu’au loin, on distingue nettement un « A » sur son chandail. Avec la blessure à long terme du capitaine Shea Weber et de son adjoint Paul Byron, il tombait sous le sens que l’équipe désigne de nouveaux leaders en appui à Jeff Petry et à Brendan Gallagher, déjà adjoints. À 22 ans, Suzuki devient toutefois le plus jeune à recevoir cette reconnaissance depuis Gallagher, nommé adjoint à 23 ans en 2015-2016, et le plus jeune tout court depuis au moins 35 ans.

28,52

Aussi bien l’accepter tout de suite : le Canadien est une équipe âgée. Selon le décompte du site Elite Prospects, l’âge moyen de ses joueurs les plus susceptibles de faire partie de la cuvée 2021-2022 est de 28,52 ans, un sommet sous la gouverne du directeur général Marc Bergevin, qui amorce une 10saison à Montréal. Il importe de signaler un biais dans le calcul, alors que les âges de Shea Weber (36 ans), Paul Byron (32) et Cody Goloubef (31) sont comptabilisés. Il n’empêche qu’avec le départ récent de Jesperi Kotkaniemi, 21 ans, seulement trois patineurs de moins de 24 ans devraient être retenus pour le début de la saison : Nick Suzuki (22 ans), Cole Caufield (20) et Alexander Romanov (21). Ce dernier sera, de loin, le benjamin d’une défense d’âge mûr qui inclut Jeff Petry (33 ans), Joel Edmundson (28), Ben Chiarot (30), David Savard (30), Brett Kulak (27) et Chris Wideman (31).

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Jeff Petry

10

Un total de 10 ailiers dits « de LNH » se disputeront les 8 postes disponibles. Cela inclut Cole Caufield qui, même s’il peut être cédé à la Ligue américaine sans passer par le ballottage, peut certainement commencer à meubler son trois et demie dans Rosemont sans s’inquiéter. Cela comprend également Cédric Paquette, qui pourrait jouer au centre (nous y reviendrons). Le lecteur averti aura compris que cela laissera, au bout du compte, au moins un patineur déçu. Pour l’heure, Paquette et Mathieu Perreault apparaissent comme les plus susceptibles de devenir l’attaquant en extra qui regardera le match inaugural du 13 octobre depuis les gradins.

11

C’est le nombre de Québécois qui débarquent au camp avec un contrat de la LNH. Quatre d’entre eux – Jonathan Drouin, Cédric Paquette, Mathieu Perreault et David Savard – sont assurés de jouer « en haut », tandis que les sept autres ont une entente à deux volets qui les destine vraisemblablement à la Ligue américaine. Il s’agit d’une nette augmentation par rapport au camp de la saison dernière, auquel n’ont participé que cinq Québécois sous contrat, dont seulement deux joueurs réguliers du Canadien – Drouin et Phillip Danault. Seul Charles Hudon s’ajoutait au duo l’année précédente. En outre, le français aura sa voix au camp qui s’amorce, car en plus des 11 Québécois évoqués plus haut, 18 de leurs compatriotes font partie du groupe constitué des joueurs sans contrat repêchés par le club, des joueurs du Rocket de Laval et des joueurs invités sans garantie.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

David Savard

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Derrière Nick Suzuki, Christian Dvorak et Jake Evans, le poste de quatrième centre sera probablement attribué à Cédric Paquette ou à Ryan Poehling, à moins que Bergevin embauche un vétéran au cours des prochains jours. Les discussions estivales entre amateurs de hockey semblent avoir fait de Paquette le quatrième centre de facto ; or, le Québécois n’a presque pas joué au centre de la saison 2021. Chez les Hurricanes de la Caroline et les Sénateurs d’Ottawa, on ne lui a confié que 75 mises en jeu en 47 rencontres. En comparaison, Jake Evans, quatrième centre du Canadien l’hiver dernier, a été impliqué dans 405 mises en jeu, lui aussi en 47 rencontres. Paquette a par contre été employé comme centre avec régularité chez le Lightning de Tampa Bay de 2014 à 2020.

C’est, à cette heure-ci, le nombre de postes qui semblent disponibles pour un joueur recrue au terme du camp. Nous excluons ici Caufield, qui n’a de recrue que le statut. Il n’empêche qu’en ajoutant son nom et celui de Romanov, qui peut lui aussi être cédé aux mineures sans passer par le ballotage, à ceux de tous les joueurs possédant un contrat à sens unique de la LNH, le Canadien compte déjà sur une formation de 22 joueurs – 13 attaquants, 7 défenseurs et 2 gardiens. C’est un de moins que la limite permise. Or, l’équipe nous a habitués, la saison dernière, à une formation minceur de 20 ou 21 joueurs afin de garder le plus de marge de manœuvre possible sous le plafond salarial, resté fixe cette saison à 81,5 millions. Bergevin doit en outre composer avec une pénalité de quelque 600 000 $ en raison de bonis de performance qui n’ont pas été payés l’an dernier. On peut donc s’attendre de nouveau à une gestion prudente des finances. Cela dit, personne dans la direction ne boudera son plaisir si un jeune joueur connaît un camp du tonnerre. Et ce n’est pas comme si le risque de perdre Chris Wideman au ballottage menaçait la survie de la franchise non plus…