(Ottawa) Les recrues du Canadien disputaient un premier match samedi, mais l’équipe était privée de son unique joueur ayant déjà goûté à la LNH, soit l’attaquant Jesse Ylönen. On connaît maintenant la raison de son absence.

Ylönen n’est pas vacciné contre la COVID-19, a confirmé à La Presse un porte-parole du Canadien.

Puisqu’il n’est pas vacciné, le Finlandais a dû se soumettre à une quarantaine à son arrivée au pays, quarantaine qu’il a terminée. Mais l’équipe a jugé qu’il n’avait pas suffisamment patiné depuis sa période d’inactivité pour qu’on l’envoie dans la mêlée. Ylönen s’est toutefois exercé avec les réservistes, samedi matin, a indiqué l’entraîneur-chef du Rocket de Laval, Jean-François Houle, en point de presse après le match.

La suite des choses est incertaine. À moins d’une énorme surprise ou de nombreuses blessures, Ylönen aurait amorcé la saison dans la Ligue américaine, mais aurait fait partie des candidats à un rappel. La saison dernière, il avait d’ailleurs été rappelé pour le dernier match de la saison, avant le début des séries.

Or, dans la Ligue américaine, « les protocoles ne sont pas finalisés », a indiqué un porte-parole du circuit dans un courriel.

De son côté, la LNH permet aux joueurs non vaccinés de jouer, mais les conséquences pour ces joueurs, s’ils sont « incapables de participer aux activités de leur équipe », sont sévères.

Les joueurs non vaccinés de la LNH peuvent en effet être suspendus sans salaire si les restrictions aux frontières les empêchent de voyager, ou s’ils contractent la COVID-19 et qu’il est établi que c’est lié à un non-respect des protocoles.

Ces informations se retrouvent dans le protocole établi entre la LNH et l’Association des joueurs, que notre confrère Elliotte Friedman a obtenu.

Des exemptions existent cependant pour les joueurs non vaccinés pour des raisons médicales ou religieuses. Chez le Canadien, on indique qu’Ylönen n’est pas vacciné « pour des raisons qui lui appartiennent ». Au moment d’écrire ces lignes, nous n’avions pas reçu de réponse de son agent à notre courriel demandant des précisions.

Des matchs d’absence ?

Au Québec, le passeport vaccinal est exigé pour la pratique du hockey sur glace, mais n’est pas requis « dans le cadre de sports professionnels ou de haut niveau pratiqués selon des protocoles approuvés par le ministre de la Santé et des Services sociaux », lit-on sur le site internet du gouvernement.

Par contre, en raison de la quarantaine obligatoire, de laquelle seuls les voyageurs adéquatement vaccinés sont exemptés, la participation d’Ylönen à des matchs aux États-Unis pourrait être problématique. Le Rocket jouera 22 de ses 72 matchs cette saison sur le sol américain. Ylönen pourrait donc rater 30 % des matchs de Laval, si la quarantaine fédérale s’applique bel et bien aux joueurs professionnels de hockey.

De son côté, le Tricolore disputera 33 de ses 82 matchs aux États-Unis, soit 40 % des rencontres.

Évidemment, la situation peut changer rapidement, par exemple si le joueur décide de se faire vacciner. Le Rocket jouera ses premiers matchs aux États-Unis dans cinq semaines, soit les 23 et 24 octobre, à Providence et à Bridgeport. De son côté, le Tricolore traversera la frontière dès son deuxième match de la saison, le 14 octobre à Buffalo.

La semaine dernière, le commissaire adjoint de la LNH, Bill Daly, a indiqué qu’il s’attendait à ce que 10 ou 15 joueurs du circuit ne soient pas adéquatement vaccinés quand la saison s’amorcera, le 12 octobre.

En entrevue avec La Presse cette semaine, l’entraîneur-chef du Canadien, Dominique Ducharme, avait évoqué « deux cas [de joueurs non vaccinés] avec des jeunes l’an dernier. Il y en a un pour qui c’était plus un cas médical. Il fallait qu’ils trouvent la bonne façon de le faire. Ce ne sera pas un enjeu ».

Jesse Ylönen a été repêché au deuxième tour (35e au total) par le Canadien en 2018. Il a fait son entrée dans la Ligue américaine la saison dernière, amassant 17 points (9 buts, 8 passes) en 29 matchs.