C’est la question qui a marqué le séjour d’Alex Galchenyuk à Montréal. Max Domi et Jonathan Drouin y ont aussi goûté. On a même vu poindre la question quand Jesperi Kotkaniemi a été muté à l’aile pour quelques matchs le printemps dernier.

Maintenant, c’est la question qui se pose pour Jan Mysak, un espoir du Canadien : centre ou ailier ?

Remarquez, la question est nettement moins dramatique lorsqu’elle est posée pour un choix de 2tour, 48e au total – ce qu’a été Mysak au repêchage de 2020. Il est aussi normal de se la poser au sujet d’un jeune homme de 19 ans, qui n’est pas encore défini comme joueur de hockey.

« Ça ne me dérange pas. À Laval, j’ai joué au centre et à l’aile. Je peux jouer aux deux positions. Je l’ai fait avec l’équipe nationale tchèque aussi. Je vais jouer là où les entraîneurs et l’organisation me diront de jouer », a répondu Mysak, après le match de samedi entre les recrues du Canadien et celles des Sénateurs d’Ottawa.

Samedi, c’est justement au centre que Mysak a joué, avec les Québécois Rafaël Harvey-Pinard et Joshua Roy comme ailiers. Le trio a reçu de bons mots de l’entraîneur-chef du Rocket de Laval, Jean-François Houle, après la joute. Mysak a aussi inscrit un but en avantage numérique, sur une passe de Roy.

« J’ai bien aimé ce trio-là, il a généré de l’attaque et a été bon en échec avant, a noté Houle. Mysak a gagné trois mises en jeu en zone offensive en fin de troisième période qui nous ont donné la chance d’égaler le pointage. Il a été un de nos bons joueurs. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Jan Mysak écoute les instructions de l’entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle, lors du camp des recrues du Canadien.

L’éminence grise du repêchage chez le Canadien, Trevor Timmins, a toutefois confié en entrevue avec Grant McCagg qu’il voyait davantage Mysak comme un ailier.

Mysak lui-même a raconté cet été, dans une émission balado avec le journaliste Patrik Bexell, que Patrik Elias, qui est entraîneur adjoint dans l’équipe nationale tchèque des moins de 20 ans, voit également en lui un futur ailier.

Deux départs, une arrivée

L’avenir de la ligne de centre du Canadien a drôlement changé ces derniers mois. Les négociations avec Phillip Danault et Jesperi Kotkaniemi ont été un brin plus ardues que prévu, si bien que les deux centres jouent maintenant pour les anciennes équipes de Tim Gleason.

Il y a eu deux départs, contre une seule arrivée : Christian Dvorak, dont le contrat est valide pour quatre autres saisons. Bref, derrière Dvorak et Nick Suzuki, il pourrait y avoir du mouvement, à moins que les jeunes Jake Evans et Ryan Poehling ne s’établissent comme de vrais centres de troisième trio.

« J’ai remarqué les changements, a admis Mysak, mais l’important cet été était de me concentrer sur mes choses, les mises en jeu, la puissance, passer du temps au gym. J’y étais tous les jours. Je me suis concentré sur moi-même. »

Studieux

Théoriquement, Mysak passera la prochaine campagne à Hamilton, dans la Ligue junior de l’Ontario. Il aurait le droit de jouer à Laval, puisqu’il y a disputé 22 matchs la saison dernière, mais son développement passera plutôt par les rangs juniors. Il y occupera bien sûr un rôle plus important que ce qu’il avait à Laval, où il a été limité à 2 points en 22 matchs.

Jan Mysak sera admissible à une troisième participation au Championnat du monde junior, en décembre.

Le jeune attaquant pourra donc poursuivre son développement sur glace… et son apprentissage de l’histoire du hockey ! En point de presse, samedi, il a raconté que ses parents lui avaient offert, pour Noël, un livre de Wayne Gretzky, que l’on devine être 99 : Stories of the Game.

« C’est traduit en tchèque, donc j’ai plus de facilité à comprendre. Il y a des histoires sur les trophées, les débuts de la LNH, les six équipes originales, énumère-t-il.

« C’est nouveau pour moi. J’ai toujours aimé l’histoire, mais je ne trouvais pas de livres de hockey. J’avais surtout des livres d’école sur l’histoire de la République tchèque et du monde. […] Quand j’étais petit, je regardais beaucoup la LNH, mais je ne connaissais pas vraiment son histoire. »

En bref

Quarantaine complète

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Jesse Ylönen

Le dossier Jesse Ylönen, qui refuse d’être vacciné contre la COVID-19, sera évidemment à suivre au cours des prochains jours. C’est le silence radio du côté de son agent, et chez le Canadien, dimanche, c’était congé d’entrevues. Dans un courriel à La Presse, le commissaire adjoint de la LNH, Bill Daly, a apporté une précision sur les joueurs non vaccinés. Ils doivent en effet se soumettre à une quarantaine de 14 jours à leur arrivée au Canada. Cela signifie qu’un joueur non vacciné d’une équipe canadienne s’assure de manquer deux semaines d’action (matchs et entraînements) s’il met les pieds aux États-Unis pendant la saison. En mars dernier, la LNH avait obtenu une dérogation auprès d’Ottawa pour une quarantaine modifiée, ce qui permettait aux joueurs de se rendre à l’aréna pendant les jours 8 à 14 de leur quarantaine. C’était toutefois dans les débuts de la campagne de vaccination, au moment où les joueurs des équipes canadiennes n’étaient pas encore admissibles à recevoir leurs deux doses.

Deux matchs en deux jours

Le camp des recrues se poursuit lundi avec la présentation d’un autre duel entre les espoirs du CH et ceux des Sénateurs, cette fois à Brossard, à 16 h. Ce match sera diffusé sur le compte Twitch du Canadien. Le complexe sportif Bell ne sera pas ouvert au public pour l’occasion. Le CH conclura le camp des recrues avec un autre match, mardi à 16 h, cette fois contre une équipe d’étoiles du hockey universitaire canadien.