Les joueurs de la LNH seront des Jeux olympiques de Pékin si les conditions sanitaires le permettent

La LNH a annoncé vendredi avoir conclu une entente avec la Fédération internationale de hockey sur glace afin de marquer une pause en saison pour permettre à ses joueurs de participer aux Jeux olympiques de Pékin l’hiver prochain.

La LNH effectuerait donc un retour aux Jeux olympiques, après avoir fait l’impasse sur ceux de PyeongChang, en Corée du Sud, en 2018. Les joueurs du circuit Bettman pourront donc participer au tournoi olympique de hockey masculin pour la sixième fois en sept occasions, soit depuis les Jeux de Nagano, en 1998.

Même si la LNH et l’Association des joueurs s’étaient entendues sur la présence des joueurs aux Jeux olympiques lors des négociations qui ont entraîné la ratification de la nouvelle convention collective l’été dernier, la pandémie de coronavirus et les coûts des mesures pour assurer la sécurité des joueurs menaçaient de faire dérailler ce plan. Les parties impliquées ont finalement pu trouver un terrain d’entente.

Celle-ci prévoit une clause qui permettra au circuit Bettman de se retirer du tournoi olympique si jamais la situation sanitaire est jugée problématique ou dangereuse par la ligue ou l’Association des joueurs.

PHOTO MARK HUMPHREY, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Don Fehr, directeur de l’Association des joueurs de la LNH, René Fasel, président de la Fédération internationale de hockey sur glace, et Gary Bettman, commissaire de la LNH, lors d’une conférence de presse en février 2014, dans le cadre des Jeux olympiques de Sotchi

La raison de cette clause semble se trouver dans un mémo envoyé aux joueurs par le directeur de l’Association des joueurs, Donald Fehr, et relayé par plusieurs médias. On y apprend par exemple que la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG) a refusé de contracter une assurance pour perte de salaires liée à la COVID-19. La FIHG a plutôt créé un fonds de 5 millions de dollars pour compenser une éventuelle perte de salaire si un joueur devait attraper le virus durant les Jeux, « même en ayant suivi tous les protocoles sanitaires ».

Le mémo rappelle que la LNH refusera de payer le salaire d’un joueur « s’il rate des matchs de la LNH pour une raison liée à la COVID après les Jeux de Pékin ».

Les joueurs ont donc conclu que le jeu en valait la chandelle, en dépit des nombreuses restrictions qui pourraient être imposées afin de lutter contre le coronavirus à Pékin. Ces restrictions pourraient d’ailleurs être beaucoup plus coercitives que les fameuses « bulles » imposées par la ligue lors des séries éliminatoires de 2020.

Je ne crois pas qu’ils imposeront des mesures inédites. Je suis rassuré par le fait que nous avons déjà dû faire face à tant de situations inattendues.

Jon Cooper, entraîneur-chef d’Équipe Canada

De son côté, l’entraîneur de la formation américaine, Mike Sullivan, a décrit le retour de la LNH aux Jeux comme une « période exaltante pour le hockey ».

Et il n’est pas le seul à le penser.

Enfin, diront certains !

Le joueur par excellence de la LNH, Connor McDavid, a porté les couleurs de « l’Équipe Amérique du Nord » dans le cadre de la Coupe du monde de hockey en 2016, mais il n’a toujours pas représenté le Canada dans le plus grand tournoi de hockey masculin au monde.

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Connor McDavid

« Ce serait un rêve devenu réalité de pouvoir représenter le Canada aux Jeux olympiques et d’aspirer à la conquête de la médaille d’or, a déclaré McDavid à l’Associated Press la semaine dernière. Ça fait longtemps que les meilleurs joueurs au monde n’ont pu s’affronter sur la scène internationale. Ça a pris du temps pour moi, et pour ceux qui ont fait partie de cette équipe [Amérique du Nord]. Nous avons hâte de pouvoir participer aux Jeux olympiques, si évidemment les conditions nous le permettent. »

Ce serait alors la première fois que McDavid, Auston Matthews, Victor Hedman et bien d’autres pourraient participer au tournoi olympique. Ils ont dû s’en absenter il y a trois ans, lorsque les pays étaient représentés essentiellement par des joueurs universitaires et des joueurs qui évoluaient en Europe. À l’exception des athlètes olympiques de Russie, qui ont d’ailleurs gagné l’or à PyeongChang.

C’est l’un de mes plus grands rêves, et je n’ai toujours pas pu y participer – ce sera peut-être ma dernière chance.

Victor Hedman, qui avait été écarté de l’équipe olympique suédoise en 2014

« Quand on peut représenter son pays sur la plus grande scène au monde, alors ça laissera un souvenir indélébile, donc oui, pour moi, c’est un rêve auquel j’aspire depuis que je suis petit et c’est quelque chose que je veux vivre avant d’accrocher mes patins. »

Échéanciers serrés

Mais les chances que son rêve se concrétise semblaient plutôt minces, pas plus tard que lors de la dernière série finale de la Coupe Stanley entre le Lightning de Tampa Bay et le Canadien de Montréal. Le commissaire Gary Bettman et le commissaire adjoint Bill Daly avaient alors exprimé leurs doutes quant à la possibilité en arriver à une entente. Bettman a indiqué le 28 juin que « les échéanciers [pour régler cet enjeu] arrivaient très rapidement », à moins de huit mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Pékin.

La LNH présentera son week-end du match des Étoiles à Las Vegas les 4 et 5 février, puis les joueurs s’envoleront pour la Chine le 6 février en vue du début du tournoi le 9. Ces échéanciers ressemblent à ceux des Jeux de Nagano en 1998, alors que les festivités entourant le match des Étoiles à Vancouver avaient mis la table à la première participation de l’histoire des joueurs de la LNH au tournoi olympique de hockey masculin.

Les Jeux d’hiver de Pékin doivent se dérouler du 4 au 20 février 2022.

Avec Stephen Whyno, Associated Press, et La Presse