Le défenseur québécois Alexandre Carrier a récolté les fruits de sa patience, la saison dernière.

Choix de quatrième tour des Predators de Nashville en 2015, Carrier a roulé sa bosse avec les Admirals de Milwaukee, dans la Ligue américaine, de 2016 à 2020. Là-bas, le défenseur a été brillant, amassant un éloquent total de 141 points en 276 matchs.

Ce n’est que la saison dernière qu’il a finalement obtenu sa première véritable chance avec le grand club. Et il ne l’a pas laissée filer. Rappelé à Nashville le 2 mars dernier, le natif de Québec a mis cinq rencontres pour inscrire son premier but dans la Ligue nationale, qui plus est face à l’un des meilleurs gardiens du circuit, Andrei Vasilevskiy.

Au terme de la saison, il avait disputé 19 rencontres avec les Predators. Il a ensuite été un élément important de la brigade défensive de l’entraîneur-chef John Hynes au premier tour des séries éliminatoires.

« Ç’a été une belle occasion pour moi cette année », a-t-il laissé entendre en entrevue avec La Presse dans le cadre de la Classique Kevin Raphael au profit de Leucan, le 7 août.

À cause de la COVID-19, le calendrier était plus serré, donc j’ai eu une occasion de jouer. Les entraîneurs m’ont fait confiance, ç’a bien été aussi. J’étais vraiment heureux de ma saison. J’étais content, pour une fois, d’avoir ma chance.

Alexandre Carrier

Lors du troisième match de la série de premier tour face aux Hurricanes de la Caroline, Carrier a été utilisé un impressionnant total de 35 minutes aux côtés du capitaine Roman Josi. « C’est dur à battre », a lancé en souriant l’ancien des Olympiques de Gatineau, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Le Québécois a aussi eu droit à une belle surprise quand est venu le temps du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle. Aux prises avec un surplus de défenseurs à protéger, les Predators ont décidé d’échanger le talentueux vétéran Ryan Ellis aux Flyers et d’accorder leur confiance aux jeunes. Ainsi, Carrier, Dante Fabbro et Philippe Myers – qui faisait partie du retour dans l’échange Ellis – ont tous été protégés.

« C’est sûr que j’étais content, mais je n’en avais vraiment aucune idée, honnêtement, a-t-il avoué. Ça s’est passé sur Twitter. C’est mon agent qui m’a envoyé un message 10 minutes avant que ça sorte en me disant que j’étais protégé, sinon je n’en avais aucune idée. »

« Je ne m’attendais pas vraiment à être protégé avant qu’ils échangent [Ryan] Ellis, précise-t-il. Quand ils l’ont échangé, je me suis dit que ça arriverait peut-être. »

Deux ans pour « se prouver »

Il reste deux ans à l’actuel contrat à deux volets d’Alexandre Carrier. Comme on l’a dit précédemment, le départ d’Ellis lui ouvre la porte encore plus grande pour montrer l’étendue de ce qu’il sait faire.

J’arrive là encore pour me prouver, pour démontrer que je suis capable de jouer une saison complète avec le rôle que j’avais l’an passé.

Alexandre Carrier

« Je suis excité. Ça va être une grosse saison et on se rajeunit aussi. Ça devrait être le fun. »

Les remarquables performances de Carrier pendant quatre saisons dans les mineures n’auront donc pas été en vain. A-t-il néanmoins trouvé l’attente difficile par moments ? « Oui et non. »

« C’est sûr que c’est un processus, tout le monde passe par là, a-t-il ajouté. Je suis un défenseur, je ne suis pas le plus gros. Nashville a de bons défenseurs aussi, donc je savais que ça allait prendre un peu plus de temps. Mais j’avais hâte d’avoir ma chance. »

« Ç’a pris un peu plus de temps que je le pensais, mais ça en valait vraiment la peine », a-t-il ajouté.