(Calgary) La première mise en jeu du Championnat du monde de hockey féminin aura lieu vendredi, 859 jours après la fin de la dernière finale.

Qui tient le décompte ? L’attaquante américaine Coyne Schofield, notamment.

« Le meilleur hockey féminin n’a pas eu de vitrine pendant 859 jours, a noté Schofield à La Presse Canadienne. C’est pourquoi c’est important que nous soyons ici. »

Dix pays se livreront bataille à Calgary pour le titre mondial avec les Jeux olympiques de Pékin dans un peu moins de six mois.

La pandémie de COVID-19 a entraîné l’annulation du Mondial 2020, prévu à Halifax et Truro, en Nouvelle-Écosse. Ces deux villes ont par la suite obtenu l’organisation du tournoi de 2021. Il devait être disputé en avril, mais a été repoussé en mai, avant que le premier ministre néo-écossais à ce moment, Iain Rankin, n’annule le tournoi le jour même où les équipes devaient s’envoler pour le Canada.

Le Mondial masculin en Lettonie, le Championnat du monde des moins de 20 ans à Edmonton, ainsi que le Mondial des moins de 18 ans au Texas ont tous été joués pendant la saison 2020-21 de hockey.

Le Mondial de hockey féminin des moins de 18 ans, prévu en Suède, a lui aussi été annulé, créant un écart entre les deux sexes que Hockey Canada s’est empressé de refermer. Le tournoi a été déplacé à ses quartiers généraux de WinSport, au Parc olympique canadien.

Le Centre Markin-MacPhail, qui a servi de bulle au curling international de février à mai, abrite une glace aux dimensions internationales pouvant accueillir 3000 spectateurs.

Hockey Canada a indiqué qu’aucun billet ne sera vendu pour les matchs de la ronde préliminaire, qui seront donc présentés à huis clos. Toutefois, Hockey Canada a bon espoir de pouvoir accueillir le public en ronde des médailles, si les autorités locales en matière de santé publique donnent le feu vert.

Neuf pays sont arrivés mercredi dernier au Canada et ont rejoint l’équipe hôtesse pour une quarantaine de cinq jours à l’hôtel. Les équipes ont commencé à patiner lundi et les 10 formations devaient jouer des matchs préparatoires mercredi.

Le Canada devait disputer un match préparatoire à la Finlande mercredi, avant de lancer le tournoi contre la même formation vendredi.

« Nous sommes habituées à nous adapter à toutes les situations, a indiqué l’attaquante canadienne Brianne Jenner. Quand nous avons su que nous allions devoir nous soumettre à une quarantaine, on a fait avec. Ça semble cliché comme réponse, mais nous sommes simplement heureuses d’avoir une compétition. »

Les formations passeront de 23 joueuses à 25 pour ce tournoi, puisqu’aucun ajout de dernière minute ne sera permis en cas de blessure.

Comme pour le Mondial junior à Edmonton, les joueuses et membres du personnel des équipes voyageant au Canada se sont isolés à domicile ou dans une bulle et ont été testés de façon régulière les sept jours avant leur arrivée par vol nolisé.

Personne n’a subi un test positif pendant les cinq jours de quarantaine à Calgary, selon la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF).

Le Mondial 2019, disputé à Espoo, en Finlande, semble maintenant bien loin. À la veille du championnat, celles qui évoluaient au sein de la Ligue canadienne de hockey féminin ont appris que le circuit allait cesser ses activités.

Le Canada a perdu en demi-finales contre la Finlande et n’a pas joué pour l’or pour la première fois en 29 ans d’histoire du tournoi. Il a dû se contenter du bronze.

La Finlande a brièvement célébré un premier titre mondial avant que le but de Petra Nieminen en prolongation ne soit annulé après la reprise vidéo en raison d’une obstruction contestée envers la gardienne américaine.

Les États-Unis ont finalement eu gain de cause en tirs de barrage, mettant la main sur leur cinquième titre de suite. La Suède, médaille d’argent aux Jeux olympiques de 2006, a été battue par le Japon et a été reléguée.

« Ça semble si loin tout ça, a dit Jenner. Tout ce qui s’est passé avant la pandémie semble appartenir à une réalité différente. »

Les États-Unis, la Finlande, le Canada, la Russie – ou Comité olympique de Russie, en raison des sanctions appliquées contre elle – et la Suisse composent le groupe A, tandis que le groupe B est formé de la République tchèque, du Japon, de l’Allemagne, de la Hongrie, promue à la place de la Suède, et du Danemark.