Ainsi donc, selon toutes les rumeurs qui circulent, Carey Price aurait disputé son dernier match avec le Canadien… ou peut-être pas.

Ça ne semble pas très clair, pour ne pas dire un peu vague ? C’est voulu, et ça résume aussi très bien la situation du célèbre gardien au moment où le Kraken de Seattle se prépare à présenter ses choix en vue du repêchage de l’expansion, qui est prévu pour mercredi.

Plusieurs joueurs de qualité ont été laissés sans protection par leur équipe respective, mais c’est sans doute le nom de Price qui est le plus digne d’intérêt alors que cette folle journée se prépare.

Pourquoi ? En premier parce qu’un divorce entre Price et le Canadien, il n’y a pas si longtemps encore, semblait hautement improbable. Marc Bergevin, le directeur général du club, est le même qui a accordé au gardien de 33 ans (bientôt 34) une généreuse prolongation de contrat de 8 ans pour un total de 84 millions de dollars à l’été 2017.

Puisqu’on y est, rappelons les paroles de Bergevin ce jour-là.

« La position de gardien est tellement difficile à combler, et nous avons, à notre avis, l’un des meilleurs au monde, sinon le meilleur, avait alors déclaré le directeur général avec enthousiasme. Nous souhaitons donc le garder et nous assurer qu’il va jouer ici pour le reste de sa carrière. »

Ce désir d’une belle union pour la vie semblait tout à fait partagé par le gardien, qui avait eu ceci à dire au moment de devenir très riche, il y a quatre ans.

« Je ne me suis jamais imaginé porter un autre uniforme, avait alors fait savoir le gardien au numéro 31. Il n’y a pas de meilleur endroit pour jouer au hockey. Je suis honoré de porter ce chandail jusqu’à la fin de ma carrière. C’est tout ce que je connais, et tout ce que je connaîtrai, je l’espère. »

Mais comme c’est parfois le cas dans toutes les unions, que ce soit avec Sonny & Cher ou encore avec les frères Gallagher dans Oasis, le quotidien n’est pas qu’un long fleuve tranquille. Il y a des hauts, des bas, et puis des fois, les belles promesses peuvent tourner bien assez vite.

Blessures

Dans le cas de Price, par contre, on chuchote entre les branches que le Canadien ne souhaite pas un divorce en tant que tel ; l’équipe souhaite plutôt que le Kraken pige un autre nom. Les choix de la nouvelle équipe doivent être remis mercredi matin avant d’être dévoilés plus tard en soirée, lors d’une cérémonie que l’on prévoit déjà spectaculaire.

À ce sujet, de nombreuses rumeurs ont circulé lors des derniers jours, dont l’une impliquant Phillip Danault et le Kraken ; Danault, soit dit en passant, a mis en vente sa propriété de Carignan, ce qui n’allait certes pas aider. Mais lorsque La Presse l’a joint mardi, Don Meehan, agent du joueur québécois, a été très clair : « Il n’y a rien de vrai dans cette rumeur concernant Phillip et le Kraken », a-t-il fait savoir.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Phillip Danault

Ce qui nous ramène à Carey Price.

Les observateurs les plus cyniques ont d’ailleurs tôt fait de remarquer que l’état de santé de Price est source de questionnements et que, comme par hasard, les résultats de ses examens physiques ne seront pas connus avant la fin de la semaine… bien après que le Kraken se sera prononcé lors du repêchage d’expansion.

Selon nos informations, c’est en premier une blessure à un genou qui est source d’inquiétude en ce qui concerne le vétéran gardien, qui doit se rendre aux États-Unis afin d’y rencontrer un spécialiste cette semaine.

En reculant un peu dans le temps, on constate que les ennuis de santé de Price ne datent pas d’hier. En fait, ils ont été plutôt nombreux.

Ainsi, depuis janvier 2009, on a pu répertorier pas moins de neuf blessures qui l’ont forcé à rater des matchs, dont trois commotions cérébrales, une blessure majeure au genou droit en 2015 – il avait dû rater 59 matchs et le reste de la saison –, ainsi que des blessures à l’aine et à une hanche. C’est d’ailleurs une blessure à une hanche qui s’ajoute à ses ennuis de santé ces jours-ci, en plus du genou.

Avec un tel bilan de santé, sans même parler de la question financière – le très lourd contrat en question est valide jusqu’à la fin de la saison 2025-2026 –, la plupart des équipes s’assureraient de se tenir bien loin, mais la direction du Kraken a fait savoir en coulisses que le dossier Price est sur le haut de la pile.

Véritable menace ou simple bluff ? On aura la réponse mercredi.