Le Canadien a vécu de bien jolis moments en 2021, il a dépassé les attentes et laissé des souvenirs indélébiles. Mais pour Marc Bergevin, le moment est déjà venu de passer aux choses sérieuses.

Et les choses sérieuses, c’est la préparation de la prochaine saison. Eh oui. Déjà.

Stan Bowman, directeur général des Blackhawks de Chicago, a déjà raconté s’être présenté à son bureau au lendemain d’une conquête de la Coupe Stanley. Pas trois jours plus tard, pas cinq jours plus tard : le lendemain. Parce qu’il avait du travail à faire, malgré les confettis encore accrochés à ses vêtements.

Bowman avait compris que dans la LNH, si on veut vraiment gagner, les congés, ça n’existe presque pas. On peut présumer que le directeur général du Canadien est déjà bien au fait de cette dure réalité.

Car Bergevin n’aura pas vraiment le temps de penser aux bons moments du printemps 2021 les deux pieds sur le bureau.

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Le directeur général du Canadien, Marc Bergevin

Seattle, repêchage et joueurs autonomes

Pour commencer, il doit vite penser au 21 juillet, date du repêchage d’expansion pour le nouveau club de Seattle, il doit ensuite penser au repêchage, qui va commencer le 23 juillet, et ensuite, il devra penser à la date d’ouverture du marché des joueurs autonomes, qui est prévue pour le 28 juillet.

Dans le cas du Kraken, rappelons les faits : la nouvelle équipe aura le luxe de piger une fois parmi toutes les équipes de la ligue (sauf Vegas), afin de bâtir une formation de 14 attaquants, 9 défenseurs et 3 gardiens. En revanche, les clubs de la LNH pourront protéger sept attaquants, trois défenseurs et un gardien, ou huit patineurs et un gardien.

Selon ce scénario, on comprend que le Canadien risque de perdre un bon joueur lors de cette journée… Autre rappel : les clubs de la ligue doivent soumettre leur liste de protection pour le repêchage d’expansion en date du 17 juillet.

Le repêchage d’expansion sera un défi pour Marc Bergevin, mais le marché des joueurs autonomes ne sera pas plus reposant. En partant, le cas de Phillip Danault devra être réglé au plus vite.

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Phillip Danault pourrait devenir joueur autonome sans compensation le 28 juillet.

L’attaquant québécois, qui aurait déjà dit non à une proposition de six ans à 5 millions de dollars par année avant le début de la saison, raconte-t-on, se retrouve assurément en position de force. Il n’a récolté que 1 but et 3 aides en 22 matchs des séries, mais quiconque a la chance d’avoir des yeux aura remarqué que l’utilité de Danault sur une patinoire va largement au-delà de ce qui est visible sur la feuille de pointage.

Son départ viendrait créer un immense trou dans la formation du Canadien, et dans l’immédiat, on ne voit aucun autre joueur de centre capable de saisir ce rôle au sein de l’organisation. Rappelons que Jesperi Kotkaniemi a été laissé de côté à deux reprises en pleine finale, bien qu’il n’ait que 21 ans depuis mardi.

En plus de Danault, quatre autres joueurs du club pourraient être disponibles sur le marché de l’autonomie, tous des attaquants : Joel Armia, Tomas Tatar, Eric Staal et Corey Perry. De ce groupe, c’est sans doute Perry qui est le meilleur candidat à un retour en ville, mais Armia représente un cas intriguant, et si jamais ses demandes sont raisonnables, qui sait ? Tatar ne fait plus partie des plans, et Staal n’aura été que de passage, tout comme les défenseurs Jon Merrill et Erik Gustafsson, eux aussi joueurs autonomes cet été.

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Les attaquants Eric Staal (21), Corey Perry (94) et Joel Armia (40) pourraient tous profiter de l’autonomie complète.

Marc Bergevin doit aussi penser aux joueurs autonomes avec compensation, un dossier moins urgent mais un dossier quand même, car il s’agit tout de même de joueurs sans contrat en vue de la prochaine saison. Deux jeunes hommes font partie de cette catégorie : Kotkaniemi, ainsi qu’Artturi Lehkonen.

Le bilan et la suite

Voilà donc de quoi aura l’air l’été de Marc Bergevin, qui devra en plus choisir (ou pas) de retirer le « intérimaire » dans le titre de Dominique Ducharme, et qui devra aussi nous dire si Jonathan Drouin fera partie de son club au mois de septembre. On devrait bien avoir quelques réponses lors du bilan du club vendredi.

En attendant, peut-être que le DG peut souffler un peu. Juste un peu. Il n’y a pas de victoires morales dans le sport professionnel, mais le parcours de cette équipe en 2021 aura au moins permis à une province en entier de retomber en amour avec son club de hockey. Ce n’est pas le trophée de Lord Stanley, mais ça vaut quand même quelque chose.