(New York) À sa 17e saison dans la LNH, après une éternité au sommet, Marc-André Fleury a enfin remporté le trophée Vézina remis au meilleur gardien de la LNH.

C’est Martin Brodeur qui lui a annoncé la nouvelle, avant de lui demander en entrevue d’expliquer le secret de son succès. La réponse de Fleury, un peu gêné : « Avoir une bonne équipe aide toujours un gardien, le personnel d’encadrement, les thérapeutes. J’aime jouer. J’ai la passion du hockey encore. Je suis chanceux de faire ce que j’aime. »

Il a ensuite remercié ses coéquipiers, son partenaire devant le filet Robin Lehner, son entraîneur des gardiens et les partisans de Vegas. Puis, en français, il a remercié famille et amis au Québec, ainsi que sa femme et ses enfants. « Après un bon match, un mauvais match, vous êtes toujours là pour me remonter le moral. Merci beaucoup à tout le monde. »

En conférence de presse mardi soir, il a ajouté ceci au sujet de son parcours improbable avec les Golden Knights, une équipe d’expansion qui avait tout à prouver : « Je n’aurais jamais pensé gagner ce trophée ou même de gagner autant de matchs en quatre ans à Vegas. Mais ça a été très amusant. »

Pour le Québécois, l’exploit est d’autant plus exceptionnel qu’il gagne son premier trophée Vézina à 36 ans, après une autre saison fabuleuse. Il a terminé au troisième rang de la LNH avec 26 victoires, ainsi qu’une moyenne de 1,98 et une efficacité de ,928.

C’est le chapitre de plus à une carrière qui devrait certainement lui ouvrir les portes du Temple de renommée.

« C’est tout un honneur. J’aime jouer encore. Je regarde ceux qui ont gagné ce trophée, je les idolâtrais. C’est un honneur d’être parmi eux. Notre équipe fait tout pour me faire bien paraître. Pour gagner ce trophée, ça prend une bonne équipe.

Je n’y pense pas [au Temple de la renommée]. Je pense seulement à bloquer des rondelles. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire pour la suite. J’ai vécu une année difficile, j’ai perdu mon père, j’aurais aimé qu’il soit là pour lui parler. Je suis seulement heureux de la manière dont cette saison s’est déroulée. »

En plus de ses trois coupes Stanley et de ses cinq présences en finale (avec deux équipes différentes), Fleury compte 492 victoires en saison régulière au cours de sa carrière. Ce qui le place au troisième rang du classement derrière les légendaires Martin Brodeur (691) et Patrick Roy (551). Ses 90 victoires en séries lui valent également le 4e rang de ce palmarès, derrière Roy (151), Brodeur (113) et Grant Fuhr (92).

Le trophée en main, Fleury juge tout de même qu’il n’est pas vraiment le meilleur gardien de la LNH. À qui revient donc l’honneur selon lui ? « Andrei Vasilevskiy est le meilleur gardien au monde en ce moment. »

Le tour du chapeau de McDavid

Le joueur de centre Connor McDavid des Oilers d’Edmonton a complété un tour du chapeau hors des patinoires de la Ligue nationale de hockey, mardi, ajoutant au Art-Ross, remis au meilleur marqueur du circuit, les trophées Hart et Ted-Lindsay.

PHOTO JASON FRANSON, AP

Connor McDavid

McDavid, qui avait réalisé un triplé identique en 2017, a mérité le trophée Hart après avoir recueilli les 100 votes de première place. Du coup, il est devenu seulement le deuxième joueur dans l’histoire de la LNH à être un choix unanime pour cet honneur, après Wayne Gretzky, en 1982.

Âgé de 24 ans, McDavid est le cinquième joueur dans l’histoire de la LNH à avoir gagné le trophée Hart au moins deux fois avant l’âge de 25 ans, après Gretzky (six fois), Bobby Orr (trois fois), Gordie Howe (deux fois) et Alexander Ovechkin (deux fois).

De plus, c’est la première fois depuis plus de 50 ans que deux joueurs d’une même équipe gagnent le trophée Hart lors de saisons consécutives, après Phil Esposito (1968-1969) et Orr (1969-1970) avec les Bruins de Boston.

Tout comme McDavid cette année, Leon Draisaitl avait mérité les trophées Art-Ross, Hart et Ted-Lindsay l’an dernier.

C’est d’ailleurs Draisaitl qui a annoncé les sélections de McDavid pour les trophées Hart et Lindsay lors d’une cérémonie tenue à distance pour une deuxième année consécutive en raison de la pandémie du coronavirus.

Lors des récentes années, la cérémonie de remises de trophées a eu lieu dans le cadre d’un gala présenté à Las Vegas.

« D’être récompensé par vos collègues hockeyeurs a une grande signification », a déclaré McDavid après avoir été nommé lauréat du trophée Ted-Lindsay.

« Ce sont les gars que vous affrontez tous les soirs, contre lesquels vous bataillez fort, et c’est une sensation bien spéciale que d’être reconnu par eux. Je suis honoré et reconnaissant d’avoir mérité cet honneur quelques fois. »

Depuis son arrivée dans la LNH à l’automne 2015, McDavid a gagné trois fois les trophées Art Ross (2017, 2018, 2021) et Ted-Lindsay (2017, 2018, 2021) et deux fois le trophée Hart (2017, 2021). En 2019, il s’était classé troisième au scrutin pour le trophée Hart remporté par Nikita Kucherov.

Le trophée Hart est décerné au joueur le plus utile dans la LNH selon un vote des journalistes, tandis que le trophée Ted-Lindsay est remis au joueur par excellence à la suite d’un scrutin mené auprès des membres de l’Association des joueurs.

Pour l’obtention du trophée Hart, McDavid a été préféré à Auston Matthews, des Maple Leafs de Toronto, et à Nathan MacKinnon, de l’Avalanche du Colorado. Matthews et Sidney Crosby, des Penguins de Pittsburgh étaient les finalistes au trophée Ted-Lindsay.

McDavid a mérité le trophée Art Ross grâce à une récolte de 105 points en 56 parties, 21 points de plus que Draisaitl.

Fox et les autres

Le défenseur Adam Fox, des Rangers de New York, et l’ailier gauche Kirill Kaprisov, du Wild du Minnesota, ont reçu les trophées James Norris (meilleur défenseur) et Calder (recrue par excellence), respectivement.

Au scrutin, Fleury a amassé 108 points, neuf de plus que Andrei Vasilevskiy, du Lightning de Tampa Bay. Philipp Grubauer, de l’Avalanche du Colorado, a obtenu 36 points.

De son côté, Fox a devancé Cale Makar, de l’Avalanche du Colorado, et Victor Hedman, du Lightning de Tampa Bay.

Âgé de 23 ans, Fox a dominé tous les défenseurs de la LNH avec 42 mentions d’aide et a terminé deuxième au chapitre des points avec 47.

Il est devenu seulement le deuxième défenseur à gagner le trophée Norris à sa deuxième campagne dans la LNH, après Orr, en 1968.

Quant à Kaprizov, il est le premier joueur de l’histoire du Wild à recevoir le trophée Calder. Le Russe de 24 ans a terminé au premier rang parmi les recrues avec 27 buts et 51 points. Il est aussi le quatrième joueur recrue depuis 1993-1994 à mener son équipe au chapitre des points.

Kaprizov a reçu 99 des 100 votes de première place, se classant deuxième sur l’autre bulletin de vote.

L’attaquant Jason Robertson, des Stars de Dallas, a terminé deuxième, devant le gardien Alex Nedeljkovic, des Hurricanes de la Caroline.

Avec Jean-François Tremblay, La Presse