« Je ne me rappelle pas la dernière fois où c’est arrivé… »

Devant la caméra officielle de la Ligue nationale de hockey, derrière le micro officiel aussi, Marc-André Fleury, du mieux qu’on pouvait le voir lors de cette conférence vidéo, n’avait pas l’air d’un gars trop abattu en ce petit samedi matin.

On dit que les gardiens doivent avoir la mémoire sélective ? Ça tombe bien, le gardien des Golden Knights aimerait pouvoir oublier ce qui est arrivé vendredi soir.

Seulement voilà, les vautours déguisés en membres des médias ne veulent pas collaborer. « Ça fait partie de la réalité que de devoir discuter de mes bourdes avec vous autres », a-t-il ajouté. En riant un peu, tout de même.

Des bourdes ? On va en retenir une, surtout, et malheureusement pour lui, Marc-André Fleury va sans doute avoir à la voir et à la revoir très souvent dans un avenir rapproché.

On parle ici de sa sortie hasardeuse de vendredi soir au Centre Bell, derrière son filet, quand, avec une avance d’un but pour son club, le gardien des Chevaliers dorés s’est transformé en père Noël en plein mois de juin, pour donner une rondelle devant son filet abandonné à Josh Anderson, qui n’en demandait pas tant.

Le pire, c’est qu’il restait exactement 1 min 55 s à faire au cadran, et les visiteurs de Vegas se dirigeaient vers une victoire et une avance de 2-1 dans la série. Mais voilà que c’est plutôt le Canadien qui possède cette avance…

C’est très fâchant. On a passé le match en possession de la rondelle, ça allait bien, il ne restait pas beaucoup de temps au cadran. C’est une gaffe, mais je vais mettre ça derrière moi…

Marc-André Fleury

Il le faudra, parce que le quatrième match de cette série viendra bien assez vite – dimanche soir au Centre Bell, pour être très précis –, et aussi parce que personne n’a le temps de verser des larmes dans le camp des Golden Knights. Pas Fleury, et pas non plus les nombreux compteurs de cette équipe qui sont tous en panne en ce moment, à commencer par un certain Max Pacioretty, qui n’a pas marqué depuis le début de cette série.

L’entraîneur Peter DeBoer a insisté samedi pour dire que marquer des buts, ce n’est pas facile en séries (« et si c’était si facile, tout le monde le ferait »), mais à tout le moins, il ne semble pas trop s’inquiéter de l’état de son gardien, avec qui il a eu une franche discussion.

« On s’est parlé, a-t-il expliqué. Il est très bon et nous ne serions pas ici si ce n’était de lui. »

Et maintenant, on entend des voix qui s’élèvent au loin pour suggérer que les Golden Knights devraient envisager la possibilité d’un changement devant le filet, mais il faut ici rappeler que Robin Lehner, l’autre gardien du club, n’a disputé qu’une seule rencontre en séries ce printemps, au cours de laquelle il a d’ailleurs accordé sept buts. Alors peut-être que ce ne serait pas une si bonne idée. En même temps, qui sommes-nous pour juger ? On vous le demande.

En attendant, Marc-André Fleury devra faire ce qu’il a dit qu’il allait faire à au moins dix reprises samedi : oublier tout ça.

Et vite.

« J’ai eu à vivre ce genre de match auparavant, a-t-il répondu calmement. Ça aurait été bien de pouvoir saisir l’avance dans la série, mais ça ne sert à rien de s’attarder à ça. »

Ne dit-on pas que demain est une autre journée ? C’est aussi ce que croit Marc-André Fleury. Un homme qui a très hâte à dimanche pour oublier vendredi.

Prochain match : ce dimanche, 20 h, au Centre Bell