Les partisans du Canadien ont profité de la prolongation des heures d’ouverture des bars pour assister au premier match entre leur équipe et les Golden Knights de Vegas.

21 h 07. Le match commence. Les partisans du Canadien à l’intérieur de la brasserie sportive La Cage du Centre Bell tapent sur les tables et scandent en chœur « Go Habs Go ». Ils sont prêts. C’est la première fois qu’ils peuvent écouter un match des séries dans un bar.

« Ça fait du bien de voir du monde. C’est un soulagement. On sait que la pandémie n’est pas encore gagnée, mais on en profite pendant qu’on peut. C’est une bouffée d’air frais », s’exclame Francis Ladouceur, qui est venu pour passer du bon temps à la brasserie avec son ami Charles Deschênes.

« On est contents d’être là. L’ambiance, c’est tellement important », dit Jérémy Barré, accompagné de son ami Anthony Cloutier.

Depuis lundi, les bars peuvent servir de l’alcool jusqu’à minuit et fermer à 2 h. Jusqu’à maintenant, les établissements devaient cesser la vente d’alcool à 23 h et fermer à minuit. Ce changement a été fait pour éviter que des partisans se retrouvent à l’intérieur des domiciles privés pour assister à la fin du match.

C’est un pas dans la bonne direction. La COVID s’en va tranquillement. Sinon, on aurait fini le match à la maison ou dans une cour, mais ça n’aurait pas été la même chose.

Jérémy Barré

Les bars, brasseries et tavernes peuvent désormais ouvrir leurs portes, en respectant certaines conditions, notamment se limiter à 50 % de la capacité maximale prévue sur leur permis d’alcool. Une distance de deux mètres entre les tables devra être respectée. Les clients devront demeurer assis à leur table, tandis que la danse et le karaoké seront interdits.

Rappelons qu’au palier jaune, les occupants de deux résidences par table sont permis. Au palier vert, les occupants de trois résidences par table ou 10 personnes de résidences différentes peuvent manger à la même table.

Des tenanciers heureux

Les propriétaires des bars se sont réjouis de cette annonce. « Je viens d’apprendre la nouvelle. Je suis très content, ça va faire plaisir aussi aux clients », s’est exclamé Bruno Verrilo, gérant du Bruno Sport Bar, rue Beaubien.

Marisol Dixon, directrice de la brasserie sportive La Cage du Centre Bell, a également accueilli l’annonce très positivement et se dit prête à recevoir les clients.

On est super contents. On s’était préparés en conséquence. On va s’assurer que tout se passe bien. Ce sont de très bonnes nouvelles pour nous.

Marisol Dixon, directrice de la brasserie sportive La Cage du Centre Bell

Le gérant de La Station des Sports, Rock Côté, se dit aussi comblé. « Ça va être beaucoup moins difficile pour la gestion. Si les Canadiens vont en prolongation et qu’il avait fallu mettre les clients dehors à 23 h, ç’aurait été infaisable. Il y aurait eu du grabuge », affirme M. Côté. Il soutient que ce sera beaucoup plus plaisant pour les clients.

Remplir le Centre Bell ?

Questionné à savoir si le Centre Bell pourra sous peu être rempli de spectateurs pour encourager le Canadien, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, s’est montré prudent. Il a dit être en pourparlers avec la Santé publique à ce sujet, qui doit lui revenir avec des recommandations.

M. Dubé souligne que l’amélioration de la situation le « pousse à regarder ça ». « Mais en même temps, à pareille date l’an dernier, mi-juin 2020, on avait le même nombre de cas et la même moyenne mobile. Et on a quand même eu la deuxième vague. »

Certes, la vaccination est maintenant en place. Mais le ministre rappelle que les variants pourraient venir changer la donne. La province compte actuellement 34 cas confirmés du variant Delta. « Le variant est vraiment la raison pour laquelle il faut accélérer la vaccination », insiste le ministre.

Selon lui, « c’est facile de s’exciter pour le Canadien. Mais je ne voudrais pas qu’on se fasse reprocher que pour des raisons émotives, on oublie qu’on a payé pendant les 13, 14, 15 derniers mois, au prix de beaucoup de sacrifices, pendant qu’il y a encore un variant, qu’on a encore 150-200 cas. […] Il faut juste faire attention et être prudents », conclut le ministre.