(Las Vegas) Il fut une époque où le décalage horaire en séries n’était pas réellement un enjeu. Les Red Wings de Detroit y étaient pour quelque chose, eux qui ont participé à la finale de la Coupe Stanley 6 fois en 14 saisons (de 1995 à 2009) en tant que champions de l’Association de l’Ouest, même s’ils tiennent feu et lieu dans le fuseau horaire de l’Est.

Cette époque est révolue, parce que les Wings jouent maintenant dans l’Est (et parce qu’ils ne sont plus très bons). Mais en cette saison de pandémie, cette série de troisième tour se jouera avec trois heures de décalage entre les deux villes.

Les finales de 2018 (Washington-Vegas), 2016 (Pittsburgh-San Jose), 2014 (New York-Los Angeles), 2012 (New Jersey-Los Angeles) et 2011 (Boston-Vancouver) se sont aussi déroulées avec trois heures de décalage. Dans tous les cas, il y avait cependant des pauses de deux jours ici et là entre certains matchs.

Pas cette année, puisque le calendrier de la LNH est resserré pour les raisons que l’on sait. Le Canadien a donc fait le vol Montréal-Vegas samedi, 48 heures en avance. Dominique Ducharme a donné son point de presse à 8 h 15, heure de l’Ouest, et les six joueurs rendus disponibles aux médias ont parlé à 9 h 15, avant un entraînement à 11 h.

« C’est une des raisons pour lesquelles on est partis [samedi], pour s’adapter le plus vite possible, a expliqué Ducharme. Aujourd’hui, on aurait pu patiner plus tard, mais on veut garder un rythme semblable à celui qu’on a chez nous. Une chose qui aide, c’est que le match n’est pas trop tard à l’heure d’ici [NDLR : il est à 18 h]. On est passés d’est en ouest toute la saison, on est habitués. »

Des passes, mais pas de tir

Jeff Petry était de retour sur patins. Le défenseur a rejoint ses coéquipiers à la toute fin de la séance principale, échangeant quelques passes avec un autre blessé, Jake Evans. Après le passage de la surfaceuse, ils ont effectué des exercices en compagnie du troisième éclopé de l’équipe, Jon Merrill.

Petry, rappelons-le, s’est blessé lors du troisième match contre les Jets de Winnipeg, quand deux doigts de sa main droite sont restés coincés dans un des trous de la baie vitrée permettant aux photographes d’y sortir leur objectif.

Sous le regard des Drs David Mulder et Dan Deckelbaum, au banc, Petry s’est livré à de nombreux exercices et était capable de dribler à deux mains avec la rondelle. On ne l’a toutefois pas vu prendre de tir frappé ou des poignets, mais il a effectué plusieurs passes. Il était confronté à Evans dans des exercices individuels, mais il se défendait surtout en tenant son bâton de la main gauche.

Interrogé sur le numéro 26 avant l’entraînement, Ducharme est demeuré évasif, disant que Petry pourrait recommencer l’entraînement avec l’équipe « peut-être lundi, peut-être mardi ».

Evans trime dur

Aucune date de retour n’est encore connue pour Evans et Merrill non plus, mais avant le début de la série, Ducharme avait précisé qu’aucun des trois ne devrait être prêt à temps pour le premier match contre Vegas. Cela dit, Evans n’a pas ménagé ses efforts, s’entraînant à haute intensité, même s’il n’y avait évidemment aucune mise en échec.

Il est toujours impossible de prédire avec certitude la durée de l’absence d’un joueur victime d’une commotion cérébrale, mais les signaux sont encourageants pour le jeune homme, victime d’une percutante mise en échec de Mark Scheifele, des Jets, au deuxième tour.

Chiarot encore en avantage numérique

En l’absence de Petry, Ben Chiarot a conservé sa place au sein de la deuxième unité de l’avantage numérique.

PHOTO JEAN-YVES AHERN, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Ben Chiarot

Il faudra voir si Ducharme maintiendra longtemps les unités intactes, car Weber et Chiarot, qui sont déjà les joueurs les plus utilisés à forces égales, perdent une belle occasion pour souffler un peu pendant les attaques à cinq.

Ducharme aime bien, dans la mesure du possible, éviter d’avoir des joueurs qui jouent seulement à 5 contre 5. C’est le cas d’Eric Staal, par exemple, qui a très peu joué en avantage numérique depuis le début des séries. Son emploi en supériorité numérique en fin de saison n’avait pas été un succès, mais Staal n’est plus le joueur invisible que l’on cherchait sur la patinoire pendant le dernier mois du calendrier…

De Danault à Stone

Cette série mettra aux prises deux des meilleurs attaquants défensifs de la LNH en Mark Stone et Phillip Danault.

Stone est nettement plus productif offensivement (61 points en 55 matchs cette saison) et se retrouve au sein des trois finalistes pour le trophée Selke pour la deuxième fois de sa carrière. Danault a été limité à 24 points en 53 matchs cette saison, et on saura seulement lors du dévoilement du lauréat du trophée s’il a obtenu des votes. Il a terminé sixième au scrutin l’an dernier et septième en 2018-2019.

« Il travaille très fort défensivement, c’est ce qui crée son attaque, a noté Danault au sujet de l’ancien des Sénateurs d’Ottawa. Il est excellent dans les deux sens de la patinoire. Il faut faire attention quand il est sur la patinoire. »

La formation du Canadien à l’entraînement

Lehkonen-Danault-Gallagher
Toffoli-Suzuki-Caufield
Byron-Kotkaniemi-Anderson
Perry-Staal-Armia
Surnuméraires : Tatar-Frolik-Belzile

Chiarot-Weber
Kulak-Edmundson
Romanov-Gustafsson
Surnuméraires : Ouellet-Fleury

Avantage numérique

Première unité : Gustafsson-Caufield-Toffoli-Suzuki-Perry
Deuxième unité : Weber-Chiarot-Anderson-Kotkaniemi-Gallagher