Les deux premiers clubs au classement de la division canadienne, les Maple Leafs de Toronto et les Oilers d’Edmonton, sont éliminés. Place, pour la première fois de l’histoire, à un affrontement de séries éliminatoires entre les Jets de Winnipeg et le Canadien de Montréal…

On peut analyser les formations des deux équipes sous toutes les coutures et décortiquer les statistiques les plus obscures, un élément demeure d’abord essentiel à considérer : dans quel état physique et moral les joueurs du Canadien seront-ils pour la deuxième ronde après une éprouvante série de sept matchs contre les Leafs ?

Les Jets, eux, ont le luxe de panser leurs plaies après avoir éliminé les Oilers en quatre matchs consécutifs. Mais c’est aussi une arme à double tranchant. Le Canadien a pu se créer une erre d’aller au fil des matchs, tandis que celle des Jets a été interrompue par neuf jours de pause.

Les Jets n’ont pas connu une bonne fin de saison, mais ils ont deux avantages sur les Maple Leafs.

D’abord leur gardien, Connor Hellebuyck, l’un des meilleurs de sa profession : Hellebuyck, 28 ans, gagnant du trophée Vézina en 2020, a été fumant contre les Oilers. Il a présenté une moyenne de buts alloués de 1,90 et remporté ses trois matchs en prolongation. Hellebuyck connaît le tabac des séries éliminatoires, contrairement à Jack Campbell, des Leafs, dont c’était la première expérience.

Même si les Jets ont changé un peu de physionomie avec les départs ces dernières années de Patrik Laine, Dustin Byfuglien, Jacob Trouba et Tyler Myers, ils ont vécu au moins une guerre de tranchées de plus que les Leafs en séries. Auston Matthews et Mitch Marner n’ont jamais franchi la première ronde, Mark Scheifele, Blake Wheeler et Josh Morrissey ont atteint le carré d’as en 2018.

Les Jets ont réuni leurs trois premiers attaquants, Scheifele, Wheeler et Kyle Connor, au sein d’un premier trio contre les Oilers. Le retour en santé de l’ailier droit Nikolaj Ehlers leur permet de compter sur un deuxième trio très solide avec Paul Stastny au centre et Pierre-Luc Dubois à l’aile gauche.

Malgré tout leur talent à l’attaque, les Leafs en ont arraché en supériorité numérique avec un taux de réussite de 13 %. Les Jets ont affiché un taux d’efficacité de 30 % contre les Oilers, presque un but toutes les trois tentatives. On saura très vite si les insuccès des Leafs à ce chapitre sont attribuables à leur manque d’opportunisme ou encore à l’efficacité du Canadien en désavantage, puisque ceux-ci occupent le premier rang à court d’un joueur après une ronde.

Les Jets ont une défense sous-estimée. Leur numéro un, Josh Morrissey, est moins explosif que Morgan Rielly, mais probablement plus efficace. Neil Pionk est très offensif, mais peut être vulnérable défensivement lorsqu’il est sous pression. Les autres défenseurs de Winnipeg ressemblent à ceux du Canadien.

Joueurs sous les projecteurs

PHOTO JEAN-YVES AHERN, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Carey Price

Attendons-nous à un affrontement de gardiens de premier ordre entre deux des meilleurs de la profession, Carey Price et Connor Hellebuyck. Fiche de Price en carrière en séries : 34-39, moyenne de 2,41, taux d’arrêts de ,919. Fiche d’Hellebuyck en carrière en séries : 16-15, moyenne de 2,39, taux d’arrêts de ,922.

La clef de la victoire

Ne nous attendons pas à une explosion de buts avec de tels gardiens. On ne marquera pas souvent, à moins de prendre d’assaut le filet adverse pour faire dévier des rondelles ou saisir des retours. L’équipe la plus opportuniste et la plus affamée l’emportera.