(Winnipeg) Aussi bien crever l’abcès tout de suite : les meilleurs attaquants des Jets sont, en tant que groupe, plus prolifiques que ceux du Tricolore.

Pas besoin d’être le plus savant des observateurs pour le constater : lorsque Mark Scheifele, Kyle Connor et Blake Wheeler se mesureront à Phillip Danault, Jake Evans et Brendan Gallagher, aucun modèle mathématique complexe ne sera nécessaire pour déterminer quel trio sera le plus menaçant et lequel sera d’abord chargé d’une mission défensive.

La différence sera déjà moins marquée si l’unité pilotée par Nick Suzuki se mesure à celle de Paul Stastny. Et derrière eux, on entre dans cet univers fabuleux où tout est possible, et ce, grâce à la proverbiale profondeur, recherchée avec passion à ce temps-ci de l’année.

La menace peut venir de partout, a résumé Suzuki en visioconférence, mercredi matin, à quelques heures du premier match de la série de deuxième tour opposant son équipe aux Jets. « Tout le monde dans cette équipe est dangereux », a renchéri Corey Perry.

Paul Maurice, entraîneur-chef des Jets, a renvoyé le compliment au Tricolore en affirmant s’attendre à ce que les deux clubs « utilisent tout leur banc ».

« Tout le monde aura sa chance d’être le héros. »

Un coup d’œil aux statistiques des deux équipes pendant la saison révèle en effet que les troisième et quatrième trios des deux équipes – en se fiant aux formations actuelles – ont fourni une contribution offensive pratiquement identique en 2021. Dans le camp des Jets, les unités d'Adam Lowry et de Nate Thompson ont totalisé 122 points en 319 matchs, pour une moyenne de 0,38 point par match.

Chez le Canadien, les actuels trios pilotés par Jesperi Kotkaniemi et Eric Staal ont maintenu une cadence combinée de 0,36 point par match – 108 points en 297 rencontres.

Les disparités sont un peu plus grandes quand on regarde le détail de chaque trio, mais un constat demeure lorsqu’on regarde les moyennes de points par match : à l’exception de la première unité des Jets, aucune autre ne se démarque nettement du lot.

Chez les Jets 

Connor-Scheifele-Wheeler : 0,98 point par match
Dubois-Stastny-Ehlers : 0,66 ppm
Copp-Lowry-Appleton : 0,54 ppm
Perreault-Thompson-Lewis : 0,22 ppm

Chez le Canadien

Evans-Danault-Gallagher : 0,44 ppm
Toffoli-Suzuki-Caufield : 0,76 ppm
Byron-Kotkaniemi-Anderson : 0,39 ppm
Armia-Staal-Perry : 0,34 ppm

Peu importe qui joue avec qui, l’attaquant Mathieu Perreault a rappelé que le mot d’ordre dans son camp était d’observer une responsabilité défensive impeccable, en support au gardien Connor Hellebuyck. Du reste, au sein d’une attaque « bien balancée », il a confiance qu’il y a suffisamment de talent dans cette formation pour punir l’adversaire à chacune de ses erreurs.

Parlant des effectifs, chacune des deux équipes déploiera les mêmes joueurs qu’à la fin de leur dernière série respective. Ainsi, chez le Canadien, Tomas Tatar et Alexander Romanov seront laissés de côté. Blessé, Artturi Lehkonen a reçu le feu vert des médecins pour un retour, mais on a préféré s’en tenir à une formation inchangée pour amorcer la série.

Paul Stastny, des Jets, a fait l’impasse sur les deux derniers entraînements des siens, mais son entraîneur n’a pas laissé entrevoir de changements.

Début de match

Les premières minutes de la rencontre de mercredi soir permettront de préciser le débat sur les vertus du repos entre deux séries. Les Jets, rappelons-le, ont obtenu une semaine entière de congé depuis leur quatrième et dernier duel contre les Oilers d’Edmonton au premier tour, tandis que le Tricolore n’est venu à bout des Maple Leafs de Toronto que lundi soir dernier après une longue bataille de sept matchs.

Selon une compilation de La Presse, les rares cas similaires, au cours des dernières années, ont semblé donner l’avantage à l’équipe qui poursuit sur sa lancée.

Paul Maurice, qui est toujours enclin à complimenter son adversaire avant un match, estime que le Tricolore profitera d’un « avantage sur le plan émotionnel », ce qui rendra « cruciales » les 10 premières minutes de la rencontre.

Dominique Ducharme, du Canadien, a plutôt parlé d’un « équilibre » à rechercher. Après tout, a-t-il rappelé, son équipe a bien fait après de longs congés cette saison, soit à la suite l’éclosion de COVID-19 qui a forcé une semaine entière de repos, puis avant la série contre les Leafs. Chaque fois, son équipe avait offert une solide performance dès le retour au boulot. Il n’y a donc pas de raison, à ce titre, que les Jets ne fassent pas la même chose.

De toute manière, a réitéré Ducharme, « tu veux toujours avoir un bon départ, à tous les matchs d’une saison ou d’une série ». Rien n’est sans doute plus vrai que ça.

La rencontre, disputée à la place Bell MTS de Winnipeg, s’amorcera à 19 h 30, heure de Montréal.