Nombreux sont ceux qui ont souri lorsque les Maple Leafs de Toronto ont ajouté les services de Joe Thornton et Jason Spezza. Ces vétérans sont toutefois devenus des pièces maîtresses dans la nouvelle identité du club torontois, assure l’entraîneur-chef Sheldon Keefe.

Certes, Thornton, 41 ans, et Spezza, 37 ans, ne sont plus l’ombre des joueurs qu’ils étaient à leur apogée, mais ça ne les a pas empêchés de se signaler avec un but chacun dans la victoire de 4-0 des Maple Leafs contre le Canadien, mardi soir.

« C’était incroyable de les voir marquer de gros buts pour nous hier soir. Quand ils se mettent en marche, ils donnent beaucoup d’énergie à l’équipe », a évoqué leur coéquipier William Nylander en visioconférence.

Les Maple Leafs se sont ainsi approchés à un seul gain de la série finale de la section Nord, contre les Jets de Winnipeg. Et ils sont méconnaissables, par rapport au club qui a été éliminé au premier tour par les Blue Jackets de Columbus l’été dernier.

« Notre équipe a pris beaucoup de maturité. Elle gère mieux ses émotions dans le feu de l’action. Leur contribution (Thornton et Spezza) va au-delà de ce qu’ils apportent sur la patinoire. Nos jeunes joueurs ont beaucoup appris auprès d’eux ; ils sont tous redevables les uns envers les autres », a évoqué Keefe.

« C’est là la grosse différence par rapport à notre groupe en 2020. Ces gars-là élèvent le niveau de jeu de notre équipe, ils augmentent la cohésion entre eux », a-t-il ajouté.

À ce sujet, Keefe a également souligné la contribution du vétéran capitaine John Tavares, à l’écart depuis le match no 1 en raison d’une blessure à un genou et d’une sévère commotion cérébrale.

« Je lui ai parlé après le match no 1 et il s’est immédiatement fait très rassurant sur son état de santé. Il est en mesure de communiquer avec nos joueurs, donc avant chaque match il échange des textos avec eux pour leur rappeler ce qu’ils doivent faire, et après chaque victoire il célèbre avec eux en Facetime », a-t-il indiqué, en ajoutant que Tavares a visité le complexe d’entraînement des Leafs mercredi en vue d’un éventuel retour au jeu.

Plusieurs jeunes joueurs ont bénéficié de la contribution des vétérans dans le vestiaire des Leafs cette saison, dont Nylander. D’ailleurs, faut-il rappeler qu’il a marqué quatre buts en quatre matchs contre le CH jusqu’ici — soit autant que toute l’équipe montréalaise réunie ?

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

William Nylander (au centre) a marqué quatre buts en quatre matchs jusqu’ici dans la série.

Une production qui n’est pas surprenante, selon Keefe.

« Il a identifié les aspects de son jeu qu’il devait améliorer et a déterminé ce qu’il devait faire pour aider cette équipe. Il livre la marchandise depuis le début des séries. Il fait du très bon boulot », a-t-il évoqué.

C’est la première fois que les Torontois mènent une série 3-1 depuis 1987. Ils ont une fiche de 11-1 dans l’histoire de la concession lorsqu’ils mènent par un tel écart dans une série. C’est aussi la première fois qu’ils mènent par deux matchs contre un adversaire depuis leur série contre les Islanders de New York en 2002.

Keefe est toutefois bien conscient de la guigne qui s’acharne sur les Leafs depuis des décennies en séries éliminatoires, et il ne veut rien prendre pour acquis face au Tricolore.

« Cette opportunité est très importante (pour notre organisation), surtout si on tient compte du passé… Ce n’est pas aux joueurs à devoir composer avec ça. Ils sont très peu nombreux à être ici depuis plusieurs années. Ce groupe-là a sa propre identité, et elle n’est pas rattachée à tout ce qui s’est produit ici auparavant », a-t-il rappelé.

Bref, si les Leafs l’emportent jeudi, ils gagneraient leur première série éliminatoire depuis 2004 — à l’époque où Mats Sundin portait encore la feuille d’érable. Une victoire des Leafs empêcherait aussi la tenue d’un match no 6 au Centre Bell samedi, devant 2500 spectateurs montréalais.

« C’est difficile de mettre un terme à une série. Nous respectons notre adversaire, et nous savons déjà que (jeudi) ce sera un match très difficile », a conclu Keefe.