Perdre après une performance formidable de ton gardien, c’est comme ouvrir une bouteille de grand cru et l’accompagner de spaghettis au jus de tomate. Avec une tranche de fromage orange. Fondue. Au micro-ondes.

Du gros gaspillage.

Ça résume la défaite du Canadien, lundi soir, dans le troisième match de sa série contre les Maple Leafs de Toronto. Carey Price fut spectaculaire. Vraiment. Il a gardé les siens dans le match jusqu’à la toute fin grâce à un bouquet d’arrêts sensationnels. Notamment contre Jason Spezza, en s’étirant comme l’homme élastique. Puis contre Auston Matthews (trois fois), Mitchell Marner et Alex Kerfoot. Chaque fois sur des tirs décochés à moins de quatre mètres de lui.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Carey Price

Le gardien du Canadien fut particulièrement sollicité lors des deux premières périodes. Les attaquants des Maple Leafs – surtout ceux du trio de Matthews – échappaient aisément à leur couverture. Dominique Ducharme devra d’ailleurs se questionner sur sa stratégie d’opposer Phillip Danault, Shea Weber et Ben Chiarot à Matthews, Marner et Zach Hyman. Pour le moment, c’est loin d’être à l’avantage du Tricolore. Après 40 minutes, lundi, les statistiques des trois vétérans du Canadien étaient terribles. À forces égales, Chiarot était présent sur la glace pour un tir cadré des siens, contre 16 des Leafs. Weber : 2-14. Danault : 0-15. Leur bilan s’est nettement amélioré en troisième période, mais le Canadien a manqué de temps pour égaliser la marque.

À l’opposé, la paire Jeff Petry-Joel Edmundson a connu un bon match. Les jeunes Nick Suzuki et Cole Caufield aussi. Ils furent les deux meilleurs attaquants du Canadien. Chacun a cadré trois tirs. Caufield a également atteint la barre horizontale pendant une supériorité numérique en début de rencontre.

Ce fut, par ailleurs, la seule étincelle en surnombre.

Là aussi, Dominique Ducharme et ses adjoints devront trouver de nouvelles solutions. Surtout pour contrôler la rondelle en entrée de zone, et la conserver par la suite. Car le Canadien perd beaucoup trop de batailles à un contre un, a expliqué Ducharme après la partie. Toutes ces luttes perdues empêchent le club de s’établir en zone adverse, et de tenter des tirs avec un haut pourcentage de réussite. On l’a bien vu en tout début de rencontre. Le Tricolore a obtenu une supériorité numérique de quatre minutes – et n’a cadré aucun tir. « Quatre minutes en partant le match, il faut que tu en profites. On ne l’a pas fait », s’est désolé Ducharme.

Le plus inquiétant, c’est que cette léthargie en supériorité numérique n’est pas nouvelle. Ça fait bientôt deux mois qu’elle dure. Voici à cet effet les statistiques, depuis le 1er avril, des joueurs employés sur les deux vagues en surnombre lundi soir.

En supériorité numérique depuis le 1er avril

  • Josh Anderson : 0-0-0 en 57 minutes
  • Cole Caufield : 0-0-0 en 18 minutes
  • Brendan Gallagher : 0-0-0 en 16 minutes
  • Jesperi Kotkaniemi : 0-0-0 en 51 minutes
  • Corey Perry : 0-3-3 en 67 minutes
  • Jeff Petry : 0-3-3 en 66 minutes
  • Nick Suzuki : 2-4-6 en 63 minutes
  • Tomas Tatar : 0-1-1 en 48 minutes
  • Tyler Toffoli : 5-1-6 en 61 minutes
  • Shea Weber : 1-2-3 en 44 minutes

Malheureusement pour le Canadien, comme il dispute mardi un deuxième match deux soirs, il aura très peu de temps pour apporter des ajustements.

Pour égaliser la série, le club est condamné à souhaiter une autre performance flamboyante de Carey Price.

Nos baseballeurs brillent !

Il n’y a présentement pas de baseballeur formé au Québec dans les ligues majeures. Mais dans les circuits inférieurs, oui. Et ils brillent.

Otto López (AA-Blue Jays) a frappé en lieu sûr lors de ses 15 derniers matchs. Charles Leblanc (AAA-Rangers) maintient une moyenne de ,333. Édouard Julien (A-Twins), lui, présente la meilleure moyenne au bâton de son équipe.

Nos baseballeurs se distinguent aussi dans les ligues collégiales. Alexandre Bédard vient d’être nommé meilleur joueur de l’année dans sa conférence, en deuxième division de la NCAA. Enfin, huit joueurs d’ici participeront dans les prochains jours aux Séries mondiales des Juco, les Junior Colleges, qui sont un peu l’équivalent de nos cégeps aux États-Unis. Bonne chance à Félix Chénier-Rondeau, Olivier Laroque, Nicolas Tremblay, Adam Stornello, Charles Lefebvre, Justin L’Archevêque, Samuel Fortier et Pier-Olivier Boucher !