Un match ne définit évidemment pas une série, mais le pari de l’entraîneur-chef par intérim du Canadien de Montréal Dominique Ducharme de miser sur des vétérans contre les Maple Leafs de Toronto lui a souri jusqu’ici.

Plusieurs observateurs doutaient avant le début de la série de sa décision de préférer des joueurs tels qu’Eric Staal et Corey Perry, qui sont âgés de 36 ans, plutôt que de jeunes espoirs tels que Jesperi Kotkaniemi et Cole Caufield.

PHOTO JOHN E. SOKOLOWSKI, USA TODAY SPORTS

Outre Byron, qui s’est signalé avec un but d’anthologie pour procurer la victoire de 2-1 au Canadien, Staal a aussi fait écarquiller bien des yeux jeudi.

L’attaquant Paul Byron s’est servi du filet égalisateur de l’attaquant des Maple Leafs William Nylander pendant la période médiane jeudi pour expliquer la décision de Ducharme de faire confiance à des joueurs aguerris.

« Quand tu te retrouves dans des matchs comme ceux-ci, qui sont très serrés, il faut que tu conserves ton calme sur le banc, et sur la glace. Beaucoup d’entre nous avons déjà participé aux séries éliminatoires. Il faut éviter de paniquer, car il va y en avoir encore beaucoup de matchs comme celui-là », a rappelé l’Ottavien âgé de 32 ans en visioconférence vendredi.

Outre Byron, qui s’est signalé avec un but d’anthologie pour procurer la victoire de 2-1 au Canadien, Staal a aussi fait écarquiller bien des yeux jeudi. À commencer par ceux de ses coéquipiers.

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L’attaquant des Canadiens de Montréal Paul Byron (41) saute par dessus l’attaquant Rasmus Sandin (38) pour aller marquer le but gagnant.

« Nous savions déjà quel genre de joueur il est ; il suffit de jeter un œil à sa feuille de route. Tu ne deviens pas champion partout où tu es passé par accident. C’est un grand joueur. Ça n’a pas été facile pendant cette séquence éreintante en avril, mais ç’a démontré sa résilience, et sa détermination », a évoqué Byron.

Cependant, faut-il rappeler que Staal a déçu plusieurs amateurs depuis le début de son séjour dans la métropole ?

L’ex-capitaine des Hurricanes de la Caroline n’a marqué que deux buts et récolté une mention d’aide, en plus d’afficher un ronflant différentiel de moins-10, en seulement 21 matchs avec le Canadien. Mais au-delà de ça, c’était surtout sa lenteur qui avait retenu l’attention.

Ducharme a laissé entendre à ce sujet qu’il avait été ennuyé par « une légère blessure » lors de son arrivée à Montréal, mais le principal intéressé a tenu à clarifier la situation vendredi.

« Vous savez, avant de me joindre au Canadien, j’ai vécu la même situation chez les Sabres de Buffalo, avec l’éclosion de coronavirus et la semaine de congé qui a suivi. Nous avions ensuite disputé littéralement un match chaque jour jusqu’à ce que je sois échangé. Ç’a été une année assez folle, avec les matchs, les voyages et tout », a d’abord évoqué le deuxième choix des Hurricanes au repêchage de la LNH en 2003.

« La pause de huit jours a fait un bien immense. […] Je suis satisfait de ma condition physique présentement, je me sentais bien avant le match no 1 (contre les Leafs), et j’ai bien hâte au match no 2 », a poursuivi Staal, qui a terminé la rencontre de jeudi soir avec une passe et un différentiel de plus-1 en 10 : 44 de temps de jeu.

Questionné ensuite à savoir s’il avait la certitude de pouvoir élever son niveau de jeu d’un cran pour les séries éliminatoires malgré son âge vénérable, Staal a répondu sans perdre une seconde.

« Je sais que je l’ai ; je sais que c’est là. Je suis venu ici pour aider ce groupe et m’intégrer à leur système de jeu en vue des séries éliminatoires. Ç’a été ardu, à cause de circonstances, mais je peux maintenant tourner la page, me concentrer sur la tâche à accomplir et savourer l’expérience. Je sais que je peux contribuer, de façon à permettre à cette équipe de gagner », a déclaré le vétéran.

Staal n’est toutefois pas dupe : il sait très bien qu’il n’est plus le même joueur que celui qui a soulevé la coupe Stanley avec les Hurricanes en 2006.

« Le temps passe vite. Tu as 20 ans, tu vis le moment présent, et tu ne réalises pas que le temps passe. Tous ceux qui ont joué dans la LNH savent que l’intensité est relevée d’un cran en séries éliminatoires. Tout est analysé, et tout tient à cœur aux joueurs dans le vestiaire. C’est la raison pour laquelle c’est si spécial. Il faut que tout le monde mette l’épaule à la roue pour connaître du succès. Il faut tout donner, sans retenue », a-t-il dit.

Il reste maintenant à déterminer si Staal, Perry et compagnie pourront maintenir la cadence, car de jeunes loups, tapis dans l’ombre, restent aux aguets.