Chaque semaine, des journalistes de la section des sports s’affrontent dans une joute rhétorique parfois sérieuse, souvent moins. Cette semaine, nos journalistes se demandent qui, de Jesperi Kotkaniemi, Cole Caufield, Alexander Romanov ou Nick Suzuki, sera le meilleur au cours des cinq prochaines années.

Mathias Brunet

Jesperi Kotkaniemi : Au sommet de son art, Jonathan Toews était-il supérieur à l’explosif Patrick Kane ? Claude Giroux ou Sean Couturier ? Drew Doughty ou Anze Kopitar ? Matthews ou Marner ? Sans prédire une carrière aussi grandiose aux jeunes joueurs du Canadien, Nick Suzuki, Jesperi Kotkaniemi, Alexander Romanov et Cole Caufield présentent des profils complètement différents. Suzuki ne deviendra peut-être pas un gros producteur de points, mais il vaudra son pesant d’or au centre ; Kotkaniemi a un potentiel de développement plus élevé sur le plan offensif, mais atteindra-t-il son plafond ? Romanov est le seul défenseur du lot. Il deviendra un membre important du top 4, mais peut-être pas le gros défenseur offensif. Caufield possède les meilleures habiletés individuelles du groupe, et des instincts de marqueur rares. Il sera le meilleur producteur de points du lot. Mais le plus important ? Je n’en ai aucune idée. Mais puisqu’il faut se mouiller, j’y vais pour un joueur de centre… Kotkaniemi.

Frédérick Duchesneau

Nick Suzuki : Sans hésitation, ou presque : Nick Suzuki. Je ne vois pas le même volume de matchs que mes collègues qui suivent le hockey et le CH assidûment, loin de là, mais la vision du jeu qu’il démontre lors de ses bonnes séquences m’apparaît hors du commun. Maintenant, de superbes flashes, c’est bien, mais il faudra que la constance soit au rendez-vous un jour. J’y crois. La régularité est souvent plus facilement accessible pour ce type de joueur que pour un sniper.

Richard Labbé

Cole Caufield : Pour répondre à cette question avec mon éloquence habituelle, j’ai choisi d’y aller par élimination. Ce ne sera pas Kotkaniemi, que je vois comme ce qu’il a été cette saison, c’est-à-dire un bon centre de troisième trio. Ce ne sera pas Suzuki, qui sera un mélange du joueur qu’on voit maintenant et de celui qu’on a vu à sa première saison. Romanov a du potentiel, certes, mais pourra-t-on mieux l’entourer ? Ça me mène à Caufield, et j’ai beau chercher, je ne vois personne dans l’organisation qui possède ses mains et son flair pour le filet. En matière de talent pur, il est celui au potentiel le plus élevé. Au Canadien d’en prendre soin.

Guillaume Lefrançois

Alexander Romanov : Et si le Canadien avait fait son meilleur choix de 2018 à son troisième essai ? À moyen terme, Romanov aura la chance de devenir un défenseur de 20 minutes par match pour le Canadien, ce qui vaut beaucoup. Ben Chiarot et Joel Edmundson ne sont pas indélogeables (l’un d’eux pourrait même être réclamé par Seattle), et Romanov a une longueur d’avance sur les autres jeunes gauchers de l’organisation, qui n’ont pas encore le pied dans la LNH. De plus, il se débrouille déjà bien dans un rôle limité, et n’a pas encore eu la chance de jouer avec un défenseur de top 4.

Simon-Olivier Lorange

Nick Suzuki : Sa deuxième moitié de saison est très difficile, j’en conviens. Mais il a révélé, au début de la présente campagne, l’étendue de son intelligence avec la rondelle et, surtout, de sa polyvalence. Des quatre plus jeunes joueurs du Canadien, il est celui qui a démontré le plus concrètement ce dont il est capable. Il a commencé à tirer un peu plus souvent vers le filet et ça l’a bien servi. Il doit (beaucoup) s’améliorer au cercle de mises en jeu. Du reste, l’expérience et la confiance ne feront que renforcer ce qu’on a déjà vu de lui. À ce compte, c’est une bonne nouvelle.

Alexandre Pratt

Nick Suzuki : Son potentiel est peut-être moins élevé que celui des autres joueurs susmentionnés. Par contre, des quatre espoirs du Canadien, il est celui qui a le plus de chances de combler les attentes élevées de l’organisation et des partisans. À 21 ans, Suzuki se dirige déjà vers une deuxième saison d’un demi-point par match. Savez-vous combien d’autres attaquants du Canadien ont réussi cela au même âge, depuis la dernière conquête de la Coupe Stanley, en 1993 ? Seulement deux. Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher.

Selon vous, lequel de ces joueurs sera le meilleur au cours des cinq prochaines années ? Envoyez-nous votre réponse avec une justification (en 50 mots maximum) au sports@lapresse.ca.