Cole Caufield s’est déjà laissé emporter par son enthousiasme débordant en entrevue. Comme à quelques reprises après le repêchage, en manifestant sa volonté de percer la formation du Canadien rapidement.

Le choix de premier tour du Canadien a mûri depuis ce temps. On le sent plus prudent. Il n’y a pas eu de déclarations à l’emporte-pièce mercredi matin lors de son premier point de presse avec les médias montréalais depuis la fin de sa quarantaine, à deux jours de son premier match dans les rangs professionnels, vendredi à Toronto.

Sagement, Caufield n’a pas évoqué d’objectifs en matière de buts ou de points. Mais il a parlé de l’importance de gagner ses batailles à un contre un pour la rondelle.

Avec 30 buts en 31 matchs à l’Université du Wisconsin au cours de l’hiver, et 72 buts en 64 matchs au sein du programme de développement américain deux ans plus tôt, Caufield n’aura sans doute pas de mal à continuer à compter dans la Ligue américaine. Mais son positionnement, sa capacité à récupérer une rondelle libre ou à ne pas la perdre amélioreront ses chances de succès dans les rangs professionnels.

« J’ai eu des discussions par Zoom avec Joël [Bouchard] pendant ma quarantaine. Il m’a donné des conseils afin de devenir un joueur plus complet dans les trois zones. Le niveau de jeu est différent dans les rangs professionnels. Je devrai prendre mes décisions plus rapidement, être fort du bâton pour gagner mes batailles pour la rondelle. Puis trouver les ouvertures et provoquer des choses à l’attaque. »

Caufield, 20 ans, a reconnu avoir été impressionné par le Centre Bell à ses deux premiers entraînements avec le Rocket de Laval. « Tu regardes au plafond, c’est surréel. J’étais émerveillé à nouveau aujourd’hui. L’énergie serait électrique avec des spectateurs, mais en ce moment, tu joues pour tes coéquipiers et pour toi. De voir le match de la hauteur de la glace comme spectateur [mardi] m’a aidé à mieux saisir la vitesse du jeu. »

Le jeune homme dit ne pas avoir trouvé la semaine trop longue.

J’ai été chanceux d’avoir un vélo et des poids et haltères [à l’hôtel]. Mais patiner, c’est différent, ça a fait du bien de suer et de retrouver mes jambes après une semaine de congé.

Cole Caufield

Caufield, repêché au premier tour, au 15e rang, en 2019, dit avoir été bien accueilli à Laval et est heureux d’arriver dans un contexte positif.

« C’est plus facile d’arriver quand l’équipe gagne. Tu entres dans la formation et tu veux continuer à aider le club à gagner. Il y a une bonne ambiance dans le vestiaire. Tous les gars m’ont vraiment aidé, je reconnaissais quelques visages pour les avoir côtoyés au camp de développement estival. Ça facilite ma transition. »

Le Rocket affronte les Marlies vendredi à Toronto. Mais en raison de la pandémie, les proches de Caufield ne pourront assister à son premier match professionnel sur place. « Au moins, ils se sont abonnés au site de l’AHL et ils pourront regarder la rencontre. Je suis sûr qu’ils seront tous devant leur écran. »

Trophée Hobey-Baker

Caufield dit ne pas connaître encore ses éventuels partenaires de trio. « C’est encore dans l’air. Peu importe, je vais tenter de faire mon travail habituel. J’ai vraiment hâte à ce match. »

Par un hasard intéressant, Caufield apprendra ce jour-là s’il remporte le trophée Hobey-Baker remis au joueur par excellence dans la NCAA. Il est en compétition avec l’espoir des Sénateurs d’Ottawa Shane Pinto, 32 points, dont 15 buts, en 28 matchs à l’Université North Dakota, et le gardien de 23 ans de Minnesota State Dryden McKay, jamais repêché. Caufield a amassé 52 points en 31 matchs.

« C’est un gros truc pour moi, admet-il. C’était l’un de mes objectifs avant le début de la saison. Le titre de meilleur joueur au niveau universitaire, ça signifie beaucoup. Mais je suis finaliste avec deux très bons joueurs et le plus important demeure le match. »

Ce match sera présenté sur les ondes de RDS. Il y aura sans doute plusieurs partisans du Canadien devant leur télé vendredi.