En congédiant Claude Julien, Marc Bergevin a insisté mercredi sur l’importance d’apporter une « nouvelle voix » dans le vestiaire.

Jeudi, celui qui porte cette nouvelle voix a insisté sur une autre formule, semblable néanmoins, pour qualifier la rencontre à venir contre les Jets de Winnipeg.

Au cours du point de presse précédant son premier match à la barre du Canadien de Montréal, Dominique Ducharme a insisté, trois fois plutôt qu’une, sur le fait que son équipe est prête pour un « nouveau départ ».

Il s’est adressé à ses joueurs mercredi en soirée et, assure-t-il, le regard est uniquement braqué sur les 38 derniers matchs de la saison.

« Je ne leur ai pas parlé du passé, du début de saison ou de la manière dont on a joué il y a cinq ou dix jours, a expliqué l’entraîneur en visioconférence. Ça commence maintenant. On va prioriser les choses sur lesquelles on peut avoir un impact, et si on le fait bien, ça va paraître au pointage. »

La troupe dont il hérite, faut-il le rappeler, n’a pas très bonne mine. Une seule victoire à ses sept derniers matchs. Seulement 13 buts marqués dans l’intervalle, contre 20 accordés. Des unités spéciales en déroute. La liste est longue.

Selon Ducharme, la liste des éléments à corriger ne contient « peut-être pas de grosses choses », mais « une accumulation de petites choses ».

Par exemple ?, lui a demandé notre collègue Chantal Machabée, de RDS.

« J’ai ai trop ! », s’est-il esclaffé. « On a donné des objectifs aux joueurs dans les trois zones, autant avec que sans la rondelle », a-t-il ajouté sans se perdre en précisions.

Ce « nouveau départ », c’est tout de même faire un peu de neuf avec beaucoup de vieux. Carey Price sera devant le filet pour un deuxième match de suite, une première cette saison avec moins de deux jours de repos. Tomas Tatar retrouvera ses complices Phillip Danault et Brendan Gallagher, tandis que Tyler Toffoli retrouvera Jesperi Kotkaniemi.

Sur le plan des « vraies » nouveautés, on adjoint désormais Corey Perry à cette dernière unité, tandis que Joel Armia complètera le quatrième trio avec Artturi Lehkonen et Paul Byron. Celui-ci sera employé au centre, puisque Jake Evans sautera son tour pour la première fois de la saison. Seule l’unité de Nick Suzuki, Josh Anderson et Jonathan Drouin demeurera intacte.

Les duos défensifs seront les mêmes qu’au dernier match (Weber-Chiarot, Petry-Edmundson, Kulak-Romanov). Victor Mete sera donc de nouveau laissé de côté.

Ducharme a insisté sur la « confiance » qu’il a en ses hommes, en son mélange « d’expérience et de jeunesse » : « La balle est dans leurs mains. »

Donner un soir de congé à Evans ne doit pas être vu comme un désaveu, a-t-il encore dit. « J’ai parlé avec lui, il comprend ce qu’on fait. Ça n’a aucun rapport avec la façon dont il joue. C’est un nouveau départ, c’est comme ça. »

Attentes

Brendan Gallagher a été le seul joueur à s’adresser aux membres des médias, devenant le premier membre de son groupe à commenter les évènements des 24 dernières heures. Le capitaine Shea Weber devait l’accompagner, mais le porte-parole du club a affirmé l’avoir « perdu » après l’entraînement matinal.

En bon vétéran, Gallagher a avoué d’emblée que ses coéquipiers et lui prenaient une partie du blâme pour le congédiement de Claude Julien. « On ne remplissait pas les attentes. On doit se regarder dans le miroir et en donner davantage », a-t-il dit.

La promotion de Ducharme et l’arrivée de son nouvel adjoint Alex Burrows apporteront « un bon changement, mais comme joueurs, on doit tous en faire plus pour que le produit sur la glace donne plus de résultats ».

Il a décrit Ducharme comme un entraîneur qui « comprend » et « connaît très bien le jeu », soucieux des détails, de la « structure ». « Il a confiance en ses moyens et il a la confiance des joueurs, a ajouté l’attaquant. Ça nous permet de croire que ça va marcher. »

Gallagher n’a pas vraiment côtoyé Burrows dans son rôle d’entraîneur, mais il le connaît bien comme joueur. Non seulement l’a-t-il affronté sur la glace de 2012 à 2018, mais il avait aussi apprécié ses prouesses en grandissant à Vancouver, à l’époque où Burrows jouait avec les Canucks.

« Je me souviens de lui quand il jouait avec les frères Sedin et quand il a slayed the dragon », référence au but qu’il a marqué en prolongation au septième match du premier tour des séries éliminatoires de 2011, éliminant les Blackhawks de Chicago, champions en titre de la Coupe Stanley.

« C’était un joueur intelligent, un compétiteur, qui comprenait son rôle, de reprendre Gallagher. Comme entraîneur, j’imagine qu’il est dans le même état d’esprit. J’ai parlé à des joueurs qui l’ont connu à Laval et ils le confirment. »

« On sent la fébrilité, l’émotion et la passion » de Ducharme et Burrows, a-t-il ajouté.

« Si sur la glace, on peut égaler leur enthousiasme, ça va bien se passer. »

La rencontre entre le Canadien et les Jets s’amorcera à 20 h, heure de Montréal.