(Québec) Si jamais le directeur général Marc Bergevin l’appelait pour lui offrir le poste d’entraîneur-chef du Canadien, Patrick Roy serait à l’écoute.

Le hasard fait drôlement les choses. Quelques minutes avant l’annonce du congédiement de Claude Julien et de Kirk Muller, mercredi matin, les Remparts de Québec venaient de confirmer la tenue d’une visioconférence avec leur entraîneur-chef et directeur général pour discuter de la prochaine série de matchs dans l’environnement protégé de la LHJMQ à Chicoutimi.

Mais en dépit de la bombe matinale et des supputations qu’entraîne toujours une telle nouvelle, l’ancien gardien du Tricolore et de l’Avalanche du Colorado ne s’est pas défilé.

« Je serai toujours à l’écoute », a-t-il dit lorsqu’on lui a demandé ce qu’il ferait si le téléphone sonnait.

« Je l’ai fait avec les Sénateurs lorsqu’ils m’ont joint. J’ai eu une entrevue avec eux et j’ai écouté ce qu’ils avaient à proposer. Je vais toujours écouter ce qu’on a à m’offrir », a-t-il ajouté.

Avant le congédiement de Julien, son nom revenait souvent dans les discussions comme possible candidat pour lui succéder s’il devait perdre son poste en cours de saison. Le Canadien a plutôt confié la tâche intérimaire à Dominique Ducharme, qui était déjà derrière le banc de l’équipe dans un rôle d’adjoint.

Roy en convient, il se réjouit qu’on pense à lui.

« C’est toujours flatteur de voir son nom être mentionné, je ne suis pas insensible à cela. Les amateurs de hockey du Québec ont toujours été extraordinaires à mon endroit, c’est sûr que c’est apprécié. En même temps, on est dans un monde où, malheureusement, les directeurs généraux ont des décisions à prendre, ce sera à suivre… »

Entraîneur-chef ou directeur général ?

Après avoir dirigé les Remparts pendant huit saisons, Roy a fait le saut à la barre de l’Avalanche en 2013-2014, y passant trois saisons complètes avant de rentrer à la maison. Il a repris son poste avec les Diables rouges après une pause de deux ans en 2018-2019, à la suite de la démission de Philippe Boucher. Il en est à sa troisième saison depuis son retour à Québec.

Qu’est-ce qui l’intéresserait le plus, un poste d’entraîneur-chef ou de directeur général dans la LNH, s’il devait y retourner ? « Dans la situation actuelle, j’ai l’impression que ça va être plus coach que directeur général, non ? », a-t-il répondu.

Vainqueur de la Coupe Stanley à deux reprises avec le Canadien, Roy est attaché pour toujours à l’équipe. Son numéro 33 fait partie des nombreux immortels ayant enfilé le chandail bleu, blanc et rouge.

Je ne peux pas être insensible au Canadien avec la carrière que j’ai connue. Les deux Coupes Stanley, celles de 1986 et de 1993, j’ai quand même eu des moments forts avec cette organisation-là.

Patrick Roy

Roy s’attendait à devoir répondre à des questions à ce sujet. Chaque fois qu’un poste se libère, son nom revient dans les conversations.

« Je comprends quel est le rôle des médias. Malheureusement, c’est de la poser [la question], et ma job, c’est d’y répondre. Ça fait partie de la situation, mais aucun d’entre nous n’a le contrôle sur cela. Le rôle des médias est de servir les gens qui suivent le Canadien et la LNH. »

Du respect pour Claude Julien

Roy n’a jamais été congédié d’un poste d’entraîneur-chef, mais il sait bien qu’un coach est souvent assis sur un siège éjectable.

« Lorsqu’on accepte un poste d’entraîneur-chef, on sait qu’on sera congédié un jour et c’est toujours malheureux lorsque ce moment arrive. Ça l’est de voir un entraîneur comme Claude Julien perdre son travail, surtout qu’il est une personne que je respecte beaucoup et qu’il a connu du succès comme entraîneur », a dit l’homme de hockey de 55 ans.

Il comprend aussi la réflexion que Bergevin a dû faire pour en arriver là.

« Tout le monde semblait unanime pour dire que le Canadien avait amélioré son équipe de façon significative pendant la saison morte. Mais lorsqu’on arrive à un moment de la saison où l’on pense qu’on devrait mieux jouer, le directeur général doit prendre des décisions qui ne sont pas faciles. »

Roy a déjà dirigé contre Dominique Ducharme, à l’époque où celui-ci pilotait les Mooseheads d’Halifax. Les deux hommes s’étaient notamment affrontés dans une série éliminatoire ayant nécessité un septième match à la faveur des Mooseheads. Ironiquement, ç’a été le dernier match de Roy avant de passer dans la LNH.

« Je ne le connais pas beaucoup. Il a joué contre nous avec Halifax, à l’époque de Nathan MacKinnon et de Jonathan Drouin, mais à part ses succès à Halifax et à Drummondville, j’en sais très peu sur lui. »