Sans surprise, l’attaquant du Canadien Paul Byron n’a pas été réclamé au ballottage. Il a donc été cédé à l’équipe de réserve.

Afin de pouvoir l’y céder, le Tricolore devait d’abord soumettre son nom au ballottage, ce qui a été fait dimanche.

Byron continuera à toucher son plein salaire même en tant que membre de l’équipe de réserve, car il détient un contrat à un volet, donc son salaire est garanti. Il pourra aussi continuer à s’entraîner avec ses coéquipiers, comme le font les membres de l’équipe de réserve depuis le début de la saison.

Par contre, le Tricolore peut déduire, au prorata, 1,075 million de dollars de son salaire annuel de 3,4 millions. Comme le salaire des joueurs est réparti sur 116 jours, le Canadien épargne 9267 $ par jour que Byron passera au sein de l’équipe de réserve.

Le moment était idéal pour tenter une telle transaction. Le prochain match du Canadien est seulement samedi, donc Byron pourra passer au minimum cinq jours au sein de l’équipe de réserve, pour des économies totales de plus de 46 000 $. Pour une équipe aussi serrée sous le plafond salarial, ce n’est pas négligeable.

Le directeur général Marc Bergevin a visiblement couru un risque calculé en soumettant Byron au ballottage. Le numéro 41 ne joue pas du mauvais hockey, mais il n’a pas retrouvé la forme qu’il affichait lors des séries éliminatoires l’été dernier à Toronto.

Byron ne compte que 3 mentions d’aide en 14 matchs, il a seulement 11 tirs au but et ne joue en moyenne que 12 minutes par match. Même en désavantage numérique, jadis son pain et son beurre, il n’est plus aussi menaçant que par le passé, même si, collectivement, Montréal a déjà inscrit sept buts dans cette situation.

De plus, le contrat de Byron, qui se termine en 2023, n’était pas de nature à encourager les directeurs généraux à le réclamer.

« Quand un joueur est mis de côté, c’est que sa performance n’est pas parfaite, a rappelé Bergevin en visioconférence, lundi. Il y a de la place à l’amélioration pour certains joueurs, et Paul en fait partie. Il y a de la communication avec Claude [Julien]. On s’attend à plus de Paul. »

Rachat, échange ?

Pour l’heure, Byron demeure donc un membre de l’organisation, et il pourrait même jouer samedi.

Par contre, son avenir à moyen terme au sein de l’équipe apparaît plus nébuleux, principalement pour des raisons de masse salariale. Le Canadien a déjà 66 millions de dollars engagés pour la saison 2021-2022, pour 15 joueurs.

Phillip Danault, Tomas Tatar, Joel Armia (autonomes sans compensation), Jesperi Kotkaniemi, Artturi Lehkonen et Victor Mete (autonomes avec compensation) ne sont pas parmi ces 15 joueurs, car ils sont en dernière année de contrat.

Byron devra donc rapidement retrouver son niveau des belles années, sans quoi il deviendra coûteux de le garder si sa contribution aux succès de l’équipe demeure réduite.

Si la situation perdure, Bergevin aurait quelques options.

Option 1 : le rachat

Comme il restera deux autres saisons à son contrat, son rachat serait échelonné sur quatre ans au sein de la masse salariale.

Notons qu’en cas de rachat, la facture s’ajouterait à celle du contrat de Karl Alzner, qui disparaîtra des livres seulement en 2024. Alzner coûtera 1,958 million la saison prochaine, et 833 333 $ lors des saisons 2022-2023 et 2023-2024. Le contrat de Byron, lui, serait comptabilisé jusqu’en 2025.

Un rachat offrirait une économie considérable pour la prochaine saison (plus de 2,8 millions). C’est peut-être pour cette raison que l’option devient intéressante.

Option 2 : la Ligue américaine

Bergevin serait-il tenté de simplement soumettre Byron au ballottage en début de saison prochaine et le laisser amorcer la campagne dans la Ligue américaine ? La déduction à laquelle une équipe a droit pour une telle manœuvre passera à 1,125 million de dollars la saison prochaine.

C’est de cette façon que le directeur général avait géré le cas d’Alzner la saison dernière, avant de racheter son contrat l’automne dernier. Et Bergevin a parlé du ballottage comme d’un « outil », dans le contexte actuel.

« Quand tu mets un joueur au ballottage, il y a toujours un risque. Mais avec la situation financière des équipes, et avec un plafond stable pour deux, trois, peut-être quatre ans, les équipes ne courent pas de risque avec des joueurs à qui il reste des années de contrat. D’autres joueurs ont passé au ballottage. Il faut se servir de cet outil », a expliqué le directeur général.

Option 3 : une transaction

Reste aussi l’option de l’échanger à une équipe tout en payant 50 % de son salaire. Byron coûterait alors 1,7 million de dollars par saison au Tricolore. Par contre, Bergevin devrait sans doute céder un espoir ou un choix au repêchage pour convaincre une équipe d’accepter, ce qui n’est pas dans les habitudes de la maison.

Frolik cédé au Rocket

Par ailleurs, le Canadien a cédé l’attaquant Michael Frolik au Rocket de Laval à des fins de conditionnement, lundi. L’équipe a précisé que Frolik devrait réintégrer son groupe de réserve, samedi. Le Tchèque, âgé de 32 ans, aura donc l’occasion de disputer un ou deux matchs avec le club-école du Tricolore cette semaine. Le Rocket accueillera les Senators de Belleville, mardi et vendredi, au Centre Bell.

– Avec La Presse Canadienne