(Brossard) Brendan Gallagher a affirmé lundi que les Oilers d’Edmonton ne savaient probablement pas ce qu’ils avaient entre les mains en Jeff Petry, avant qu’il soit échangé au Canadien de Montréal le 2 mars 2015 contre des choix de deuxième et de quatrième tours.

Avec le Tricolore, Petry a peaufiné son jeu et il est devenu un défenseur fiable dans toutes les zones.

Début canon

Petry connaît également un début de campagne canon cet hiver, avec six buts et huit aides en 12 rencontres. Il a été nommé troisième étoile de la dernière semaine dans la LNH grâce à une récolte de quatre buts et deux aides en quatre matchs.

« Quand il joue avec confiance, il est un défenseur d’élite dans la LNH et il y a très peu de joueurs qui peuvent faire les mêmes choses que lui », a souligné Gallagher au sujet de Petry.

Avant les matchs de lundi dans la LNH, Petry occupait le premier rang parmi les défenseurs pour les buts et le deuxième rang pour les points, derrière Quinn Hughes, des Canucks de Vancouver. Et contrairement à Hughes, dernier dans la LNH avec un différentiel de moins 12, Petry et son partenaire de jeu Joel Edmundson se partagent le premier rang du circuit avec chacun un différentiel de plus 14.

Malgré ses 33 ans, Petry semble continuer à progresser, même si l’on entend souvent depuis quelques années que la LNH rajeunit.

Parmi les 18 défenseurs qui avaient récolté au moins huit points cette saison avant les matchs de lundi, seulement trois étaient âgés de 30 ans ou plus et Petry était l’aîné du groupe, devant John Carlson et Victor Hedman, qui sont tous les deux âgés 30 ans.

Au cours des trois ou quatre dernières saisons, ma production a augmenté parce que j’ai travaillé sur mon jeu en zone défensive, a noté Petry en visioconférence, lundi. L’un va avec l’autre. Si vous êtes meilleurs défensivement, vous allez passer plus de temps en zone offensive.

Jeff Petry

« Avec l’expérience, j’ai réalisé que j’avais parfois plus de temps que je le pensais pour faire des jeux. La patience vient avec l’expérience. Et avec l’équipe que nous avons cette saison, ça rend les choses encore plus faciles et prévisibles. Je sais où les joueurs vont se placer. »

Émule de Webber et de Markov

Petry a raconté être continuellement en discussion avec Shea Weber pour améliorer son jeu et apporter les correctifs nécessaires. Il a aussi noté avoir beaucoup appris d’Andrei Markov à son arrivée avec le Canadien.

« Il regardait parfois dans une direction et faisait le jeu vers l’autre côté. Il y allait aussi de petits mouvements pour se créer des lignes de passe ou pour envoyer la rondelle au filet », a noté Petry.

La patience de Petry ne s’est pas développée seulement sur la patinoire. Le natif du Michigan a également dû apprendre à vivre avec ses erreurs.

Demandez à n’importe quelle personne proche de moi ou anciens entraîneurs et ils vous diront que j’ai toujours été très dur envers moi-même. J’étais celui qui n’arrivait pas à tourner la page après une erreur et ça dégringolait avec trois ou quatre autres erreurs avant que je me replace.

Jeff Petry

« J’ai appris des choses en cours de route. À ma dernière saison chez les Oilers, un de mes entraîneurs m’avait rappelé et démontré en révisant un match que vous n’êtes jamais aussi bon ou mauvais que vous le croyez. Le hockey est un sport rapide et vous allez faire des erreurs. Avec le temps, vous apprenez à éviter qu’une erreur fasse boule de neige. »

Petit calepin noir

Petry a également indiqué avoir appris un truc d’un joueur des Ligues majeures de baseball qui est ami avec son épouse. Après un match, il va parfois écrire dans un calepin ou dans son téléphone ce qu’il a mal fait dans une situation et ce qu’il devra faire si elle se présente à nouveau.

Son père, Dan, qui a effectué 370 sorties comme lanceur au baseball majeur, lui avait déjà suggéré le même truc.

« Quand il ratait un tir et qu’il concédait un circuit, il apprenait de la situation. Il savait qu’il ne pouvait pas répéter la même erreur contre le même joueur. J’essaie d’avoir un peu la même approche », a mentionné Petry.

La méthode semble fonctionner. Et ce qui rend le début de saison de Petry encore plus impressionnant, c’est qu’il produit à un rythme effréné même si son temps de jeu moyen est à son plus bas depuis la campagne 2015-2016.

Petry joue en moyenne 21:47 cette saison, comparativement à 23:39 l’hiver dernier. Il s’agit là d’un autre avantage de la profondeur du Canadien cette saison.