On savait que Pierre-Luc Dubois voulait quitter les Blue Jackets de Columbus. On sait maintenant à quel point il avait hâte.

En visioconférence lundi après-midi, Éric Dubois, entraîneur adjoint avec le Moose du Manitoba, a raconté que son fils ne lésinait pas sur le cellulaire dans les jours et les heures qui ont précédé son échange aux Jets de Winnipeg.

« Il m’appelait pratiquement à chaque heure, se demandant où il allait aboutir et si j’avais entendu quoi que ce soit à Winnipeg. Il m’a réveillé deux fois la nuit et la troisième fois qu’il a appelé, j’ai éteint la sonnerie. À un moment donné, je devais dormir ! »

Coach avec l’équipe-école des Jets, Éric Dubois a assuré qu’il ne s’immiscera d’aucune façon entre les entraîneurs du grand club et son fils. Il agira à titre de « papa avant tout ».

« Mais s’il a besoin de parler, je serai là pour lui », a-t-il dit.

Justement, le paternel s’est montré fier de la façon dont fiston a géré cette situation inconfortable.

« Pour un jeune de 22 ans, d’avoir à dealer avec ce qui s’est produit cette année, séparer les sentiments de la job qu’on a à faire tous les jours, c’est-à-dire de produire et de performer, ce n’est pas facile. »

Je pense qu’il va sortir grandi de cette expérience.

Éric Dubois, père de Pierre-Luc Dubois et entraîneur adjoint avec le Moose du Manitoba

Il était temps que ça finisse, cela dit.

« Quand il est arrivé à Winnipeg samedi soir, il nous a dit qu’il était fatigué. Ça devenait lourd, ce qu’il avait à subir. C’était une tempête, mais il est passé à travers. »

Pierre-Luc Dubois est passé de Columbus à Winnipeg samedi matin. Les Blue Jackets l’ont envoyé dans la capitale manitobaine, avec un choix de troisième tour en 2022, contre les attaquants Patrik Laine et Jack Roslovic.

En 239 matchs en Ohio, le centre québécois – troisième choix au total en 2016 – a marqué 66 buts et récolté 93 aides pour 159 points.

Malheureux

Ça n’allait plus depuis un bout de temps pour Dubois à Columbus. Sa relation avec le bouillant John Tortorella a été évoquée. Mais tant le directeur général Jarmo Kekäläinen que le joueur ont assuré ces derniers jours qu’elle n’était pas la cause de son souhait de quitter l’équipe qui l’avait repêché. Pas la seule, du moins.

« Il y a plusieurs choses qui sont survenues au cours des deux ou trois dernières années », s’était-il limité à dire en visioconférence, dimanche matin, sans préciser lesdites choses.

En entrevue au 91,9 Sports lundi matin, son père a toutefois été plus loquace. Sa relation avec « Torts » n’est peut-être pas tout ce qui a sorti Dubois de Columbus, mais cela fait assurément partie de l’équation.

« Ça va lui faire du bien de jouer pour Paul Maurice. Un communicateur hors pair, ça va faire changement », a commenté Éric Dubois.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE TWITTER @NHLJETS

Paul Maurice, entraîneur-chef des Jets de Winnipeg

Ou encore : « En fin de compte, les entraîneurs, c’est pour obtenir le meilleur des joueurs [qu’on les met au défi]. Mais quand c’est répétitif, ça devient lourd. »

C’est clair. Mais il y avait plus, sans doute, comme le laisse entendre le père de Pierre-Luc.

« Il a tout fait le nécessaire pour bien se sentir à Columbus, mais on oublie que les joueurs de hockey ne sont pas des machines, ce sont des êtres humains. Ce n’est pas juste l’histoire de Tortorella, c’est un ensemble. Il s’est dit : ‟Est-ce que je veux être ici six, huit ans si je ne suis pas heureux, si je ne me sens pas à ma place ?” », a-t-il relaté.

Éric Dubois a par ailleurs affirmé que son fils aurait aimé se joindre au Canadien. Mais, ultimement, il est heureux de revenir au Canada. Et les parents le sont aussi de renouer avec leur fils.

« La dernière fois qu’il est resté à la maison, il devait avoir 14 ou 15 ans, a-t-il lancé pendant la visioconférence. Nous n’avions pas été si près depuis très longtemps. »