(Düsseldorf) La Fédération internationale de hockey sur glace prendra une décision d’ici quelques jours au sujet de la présentation de matchs du Championnat du monde de hockey en Biélorussie, au moment où augmentent les pressions de commanditaires face aux injustices envers les groupes d’opposition du pays.

Le manufacturier d’huile à moteur allemand Liqui Moly a indiqué dimanche qu’il résiliera son entente de commandite avec le Mondial si le tournoi présente des matchs en Biélorussie.

La veille, le constructeur automobile Skoda avait signifié les mêmes intentions, après 28 ans comme commanditaire principal de l’évènement.

Minsk et Riga, les capitales de la Biélorussie et de la Lettonie respectivement, ont été sélectionnées en 2017 à titre de villes-hôtesses de l’évènement, qui doit avoir lieu du 21 mai au 6 juin.

Les critiques entourant la participation de la Biélorussie ont augmenté depuis que l’élection présidentielle, l’an dernier, a été suivie par des arrestations massives lors de manifestations majoritairement pacifiques.

La FIHG a déclaré à l’Associated Press, dimanche, que son conseil va aborder le sujet de la tenue du Championnat du monde lors d’une conférence téléphonique lundi.

« Si nous annulons les matchs à Minsk, je pense que nous devrions prendre une décision d’ici la fin du mois. C’est le maximum, car il nous faudra choisir une autre ville où nous pouvons tenir le championnat », avait mentionné le président de la FIHG, René Fasel, lors d’une récente entrevue avec l’Associated Press.

« Nous regardions en vue d’un plan B depuis le mois d’octobre, parce que nous avons réalisé que ce serait un gros défi d’aller à Minsk, mais nous voulions essayer, en fait, tout ce qui était possible, et c’est aussi notre devoir. »

Lundi à Minsk, Fasel a rencontré le président de la Biélorussie, Alexander Lukashenko, disant qu’il voulait utiliser le tournoi pour créer des liens entre Lukashenko et l’opposition. Cependant, les groupes d’opposition ont critiqué Fasel après la parution d’une photo où on le voyait faire l’étreinte à Lukashenko.

Fasel a réagi en disant que le geste ne signifiait pas que la FIHG prenait position dans les affaires politiques de la Biélorussie.

« Donner l’étreinte dans un pays comme la Biélorussie est quelque chose d’absolument normal », a-t-il déclaré. « Comme vous avez une poignée de main, ils se donnent l’étreinte. Il n’y avait aucune mauvaise intention, dans ça, de la part d’Alexander Lukashenko ou de ma part. »

La ville de Herning, au Danemark, qui a accueilli des matchs du Championnat du monde de 2018, est une candidate possible pour remplacer Minsk, a déclaré Fasel.

Des discussions préliminaires ont été engagées avec la Slovaquie, pays-hôte en 2019. La Lettonie pourrait aussi l’accueillir seule, a indiqué Fasel.

S’exprimant avant les annonces de Liqui Moly et de Skoda, Fasel a affirmé que la FIHG est « solide financièrement » malgré le fait que l’édition de 2020, qui devait avoir lieu en Suisse, ait été annulée à cause de la pandémie du coronavirus.

Fasel devrait quitter son poste de président de la FIHG plus tard cette année après 27 ans à ce titre.

D’importantes manifestations secouent la Biélorussie, un ex-pays de l’Union soviétique de 9,5 millions de personnes, à la suite de la diffusion des résultats officiels des résultats de l’élection présidentielle du 9 août.

Lukashenko a remporté une victoire nette contre l’une des têtes d’affiche de l’opposition, Sviatlana Tsikhanouskaya. Cette dernière, ainsi que ses partisans, a refusé de reconnaître la validité des résultats électoraux en alléguant que le processus avait été corrompu.