Privées d’action depuis quelques semaines, les sept équipes de la LHJMQ établies en zone rouge pourraient avoir la chance de prendre part à un tournoi à huis clos au cours du mois de novembre.

Un projet mis de l’avant par la ligue prévoit en effet la création d’une « bulle » à Québec, sur le modèle de celles qu’a mises en place la LNH l’été dernier pour les séries éliminatoires. Le tournoi aurait lieu du 10 au 22 novembre.

Tous situés dans des régions visées par une alerte maximale du gouvernement du Québec, l’Armada de Blainville-Boisbriand, les Remparts de Québec, les Voltigeurs de Drummondville, les Tigres de Victoriaville, les Olympiques de Gatineau, les Cataractes de Shawinigan et les Saguenéens de Chicoutimi sont les formations qui seraient appelées à s’affronter.

Tous les membres de ces organisations partageraient leur temps uniquement entre l’hôtel et le Centre Vidéotron, plus grand aréna de la LHJMQ. Le projet a été exposé aux équipes concernées ce mercredi, a rapporté le quotidien La Tribune.

Ce ne serait pas bon marché

Un porte-parole de la ligue nous a indiqué dans un courriel que la ligue attendait toujours le feu vert de la Santé publique avant d’aller plus loin, mais d’emblée, un autre obstacle se présente, à savoir des coûts élevés pour les organisations concernées.

Seulement pour l’hébergement, le directeur général du Phoenix de Sherbrooke, Stéphane Julien, a dit à La Tribune qu’il estimait que cela pourrait coûter de 10 000 à 15 000 $, au bas mot. Cela sans compter les repas, un poste de dépenses susceptible de grimper rapidement quand il s’agit de nourrir une équipe de hockey entière pendant deux semaines.

Les coûts élevés de location du Centre Vidéotron seraient également à prendre en compte. L’organisation des Cataractes de Shawinigan a en revanche proposé gratuitement son aréna pour le tournoi.

Sur le plan du hockey, l’idée semble toutefois bien reçue.

Joint par La Presse, l’entraîneur-chef et directeur général des Saguenéens, Yanick Jean, s’est dit prêt à « embarquer dans n’importe quel projet qui permet aux joueurs de jouer ».

Les Saguenéens font partie des quelques formations qui ont pu reprendre le collier au cours des derniers jours, après l’interruption imposée à toutes les équipes québécoises de la LHJMQ à la suite d’éclosions à Boisbriand, Sherbrooke et Drummondville.

La victoire de 4-2 à Rimouski mardi soir a fait du bien, mais, manque de pot, la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean vient de passer en zone rouge et l’équipe est à nouveau contrainte à l’inactivité.

Yanick Jean indique néanmoins que ses joueurs font preuve de patience, et ce, bien qu’ils soient assujettis au pire des deux mondes : un confinement quasi total à la maison et à l’aréna, sans pour autant avoir l’occasion de disputer des matchs.

« Ils sont très matures et font bien jusqu’à maintenant, indique l’entraîneur. Mais leur permettre de compétitionner leur permettrait d’avoir un but, de travailler en fonction de quelque chose. C’est plus facile de [s’entraîner] quand on sait qu’on va jouer. »

Un entraîneur se retire

À Drummondville, la pandémie de COVID-19 obligera en outre les Voltigeurs à composer avec un personnel d’entraîneurs réduit.

L’entraîneur adjoint Mathieu Turcotte a annoncé à ses patrons, lundi, qu’il se retirait de ses fonctions pour le reste de la saison. Alors qu’étaient sur le point de se conclure les deux semaines de quarantaine auxquelles ont dû se soumettre les joueurs et le personnel des Voltigeurs à la suite d’une éclosion dans l’équipe, Turcotte a décidé que c’était assez.

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Mathieu Turcotte

Il est lui-même atteint d’une affection cardiaque qui le rendrait vulnérable s’il contractait le virus, et sa conjointe est « encore plus à risque », a-t-il expliqué à La Presse.

« L’éclosion, ça te fait réfléchir au risque que tu es prêt à courir pour ta propre santé et pour celle de tes proches. La ligue a prévu une clause nous permettant de nous retirer, je m’en suis prévalu. J’espère que ça ira mieux l’an prochain. »

Avant même le début de la saison, son médecin lui avait recommandé de ne pas se présenter aux Voltigeurs, a-t-il ajouté.

N’empêche, l’organisation et lui ont tenté de trouver une manière de lui permettre de pratiquer son métier, qui impliquait néanmoins des efforts considérables : un bureau distinct où il serait isolé du reste de ses collègues, le port de lunettes de sécurité et d’un masque sur la glace, le port d’un masque P100 (utilisé en construction) derrière le banc, l’interdiction d’entrer dans le bus de l’équipe… Malgré tout, il ne souhaitait plus prendre de risques.

Turcotte estime que la LHJMQ a fait un « excellent travail » pour créer « un environnement le plus sécuritaire possible ». « Au niveau de la ligue et des équipes, il n’y a rien de plus qu’ils peuvent faire en ce moment. Mais en tant qu’individu, c’est une question de valeurs », précise-t-il.