Personne ne s’inquiète vraiment de l’avenir professionnel de Julien BriseBois depuis plusieurs années. Ses qualités de gestionnaire lui ont permis de grimper les échelons lentement, mais sûrement, et il a connu du succès partout où il est passé.

La Coupe Stanley que le Lightning a remportée cet automne ajoute une couche de plus à ce qui peut être perçu de l’extérieur comme une très bonne sécurité d’emploi. C’est que les DG qui ont mené leur équipe à un championnat se sont tous acheté plusieurs années de travail. C’est ce qui ressort d’une analyse de la LNH depuis le lock-out de 2005.

Commençons par l’histoire récente. Les quatre derniers DG à avoir gagné la Coupe Stanley (Doug Armstrong, Brian MacLellan, Jim Rutherford, deux fois, et Stan Bowman) sont toujours en poste avec leur équipe.

Outre le volatile Brian Burke (nous y reviendrons), le DG champion de la Coupe Stanley qui a perdu son poste le plus rapidement est Dean Lombardi, qui a quitté les Kings en 2017, soit trois saisons après sa deuxième conquête avec Los Angeles. Lombardi a toutefois aussitôt été embauché comme conseiller chez les Flyers, poste qu’il occupe depuis trois ans.

Peter Chiarelli n’avait pas d’emploi connu dans la LNH la saison dernière, une première depuis qu’il a aidé les Bruins à triompher en 2011. Il a tout de même été DG sans interruption pendant sept ans et demi après sa conquête (quatre ans avec les Bruins, trois ans et demi avec les Oilers).

Ray Shero a mené les Penguins au championnat en 2009. Il est resté en poste cinq autres années à Pittsburgh. Après une pause en 2014-2015, il a eu droit à un mandat de quatre ans et demi à la tête des Devils du New Jersey, jusqu’à son congédiement l’hiver dernier.

Ken Holland (Red Wings, 2008) et Jim Rutherford (Hurricanes, 2006) ont quant à eux été directeurs généraux sans interruption depuis qu’ils ont soulevé le gros trophée. Holland est resté 11 ans de plus à Detroit et Rutherford, 8 ans en Caroline, avant d’aller à Pittsburgh et de gagner deux autres Coupes.

PHOTO JEFF MCINTOSH, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Brian Burke a constamment occupé des postes de haute direction (DG ou président des opérations hockey) pendant les 12 saisons qui ont suivi son triomphe avec les Ducks d’Anaheim, en 2007. Depuis deux ans, il est devenu analyste à la télévision.

Entre les deux, Brian Burke (Ducks, 2007) a passé la dernière saison comme analyste à la télévision, mais il a constamment occupé des postes de haute direction (DG ou président des opérations hockey) pendant les 12 saisons qui ont suivi son triomphe, même s’il a quitté Anaheim dès la deuxième saison suivant la Coupe Stanley.

Les entraîneurs aussi

On arrive essentiellement au même constat lorsqu’on fait le tour des entraîneurs qui ont gagné depuis 2005. Sept des 10 entraîneurs en chef ont en effet occupé ce poste dans la LNH chaque saison depuis leur triomphe.

Les exceptions : Darryl Sutter (champion en 2012 et 2014), Dan Bylsma et Randy Carlyle. Bylsma a tout de même dirigé les Penguins cinq autres saisons après la victoire en 2009, et a eu droit à deux saisons à Buffalo. Il a été sans emploi pendant deux saisons, et a occupé un rôle d’adjoint à Detroit lors des deux dernières campagnes. Carlyle a quant à lui été absent des écrans radars la saison dernière et en 2015-2016 ; du reste, il était toujours derrière un banc de la LNH comme entraîneur-chef depuis son sacre en 2007.

Sutter a été remercié en 2017, et n’a pas été revu derrière le banc dans la LNH depuis. La saison dernière, il était conseiller chez les Ducks d’Anaheim, mais il a été visé par d’anciens joueurs dans la vague de dénonciation des entraîneurs de l’automne dernier.

PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Claude Julien a mené les Bruins de Boston à la conquête de la Coupe Stanley en 2011.

Peter Laviolette, Mike Babcock, Joel Quenneville et Claude Julien ont été entraîneurs en chef chaque année depuis leur premier triomphe. Babcock est le seul du lot qui est actuellement sans emploi, et ce, depuis novembre.

Barry Trotz a quitté les Capitals une dizaine de jours après avoir mené l’équipe à la Coupe Stanley, mais il s’agit ici d’un cas très particulier de dispute salariale. Il s’est aussitôt replacé avec les Islanders et finira bien par menacer le record de longévité d’Alger Arbour si ses succès avec les insulaires se poursuivent.

Sinon, Laviolette est celui qui a perdu son poste le plus rapidement, soit dans la troisième saison après la conquête des Hurricanes. Tous les autres sont restés avec la même équipe pendant au moins trois saisons complètes après leur championnat.

Bref, si Jon Cooper avait de la difficulté à dormir (on en doute), qu’il se rassure : il y a toujours du travail pour un entraîneur-chef qui a une Coupe Stanley dans son CV. À Tampa ou ailleurs.