Avec les départs annoncés de Bobby Ryan, Craig Anderson et Mark Borowiecki ces derniers jours, il reste un seul joueur de l’équipe demi-finaliste de la Coupe Stanley des Sénateurs d’Ottawa en 2017, Colin White.

Et encore, White avait disputé un seul match de séries éliminatoires. Il avait effectué sept présences pour un total de 2 min 39 s d’utilisation. Aussi bien dire qu’il n’en reste plus un seul…

La boucle est donc bouclée. Trois ans après avoir flirté avec la finale, la reconstruction a mis les compteurs à zéro.

L’avenir à long terme des Sénateurs est encourageant. Les perspectives à court terme sont décourageantes.

Seulement trois attaquants ont un contrat à l’heure actuelle : Colin White, justement, Artem Anisimov et Brady Tkachuk. Connor Brown, Chris Tierney et Anthony Duclair, joueurs autonomes avec compensation, ne devraient pas coûter trop cher.

Il faudra donc trouver des solutions pour atteindre le plancher salarial. Il manque environ 22 millions pour atteindre le seuil des 60 millions.

Ça n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour le projet de reconstruction. Le directeur général Pierre Dorion écoutera sans doute les offres d’équipes coincées par le plafond. Les Red Wings de Detroit viennent d’accepter un choix de deuxième tour en 2021 afin d’hériter de Marc Staal et de son contrat de 5,7 millions pour la prochaine saison.

Les Rangers de New York ont déjà déboursé le boni de 1 million sur le salaire annuel de 4,2 millions de Staal pour cette saison. Il coûtera donc 3,2 millions pour presque 6 millions sur la masse salariale.

Les Sénateurs voudront aussi sans doute acquérir des vétérans sur le marché des joueurs autonomes pour mieux épauler les nombreux jeunes appelés à se joindre à l’équipe la saison prochaine.

Du talent

Parlant de ces jeunes, versons dans le positif. Le centre Josh Norris, 21 ans, obtenu dans l’échange d’Erik Karlsson, a obtenu 61 points en 56 matchs à sa première saison chez les professionnels dans la Ligue américaine. Norris a eu un parcours semblable à celui de Ryan Poehling… jusqu’à cette année. L’espoir du Canadien a amassé 13 points en 36 matchs.

Drake Batherson et Alex Formenton ont eux aussi dominé dans la Ligue américaine. Batherson, 22 ans, a obtenu 54 points en 44 matchs à Belleville. Formenton, 21 ans, a compté 27 buts en 61 matchs. Logan Brown, premier choix de l’équipe en 2016, pourrait lui aussi recevoir une promotion.

En défense, il y aura sans doute une place pour Erik Brannstrom, 23 points en 27 matchs dans la Ligue américaine. Obtenu pour Mark Stone, Brannstrom a disputé 31 matchs dans la Ligue nationale à Ottawa l’hiver dernier.

Deux défenseurs prometteurs, Lassi Thomson et Jacob Bernard-Docker, des choix de premier tour, sont à un an des rangs professionnels nord-américains.

« Dans une très bonne position »

Et il y a bien sûr le 6 octobre, date du repêchage, récompense ultime pour cette équipe en reconstruction. Les Sénateurs repêcheront aux 3e, 5e et 28e rangs. Le troisième choix a été hérité des Sharks de San Jose dans la transaction de Karlsson. Le 28e a été reçu des Islanders de New Yorkp pour Jean-Gabriel Pageau.

Les Sénateurs ont aussi quatre choix de deuxième tour en 2020 et trois choix de deuxième tour en 2021.

« Nous avons fait nos devoirs et dans ce plan de reconstruction, nous savions que le repêchage de 2020 allait être l’un des plus riches des 10, 20 dernières années, a déclaré Pierre Dorion lors de son point de presse il y a quelques jours. Voilà pourquoi nous avons amassé tous ces choix cette année. Nous sommes dans une très bonne position. »

Alexis Lafrenière sera selon toute vraisemblance le premier joueur choisi par les Rangers de New York. On prête aux Kings de Los Angeles les intentions de repêcher l’Allemand Tim Stützle au deuxième rang. Le centre Quinton Byfield, 6 pi 4 po, 82 points en 62 matchs à Sudbury, dans la Ligue junior de l’Ontario, serait disponible au troisième rang.

Cole Perfetti, Lucas Raymond, Alexander Holtz, Marco Rossi et les défenseurs Jamie Drysdale et Jake Sanderson seront disponibles aux troisième et cinquième rangs, selon le choix des Red Wings de Detroit au quatrième rang.

On a abattu le plafond et les murs. Ne reste que le plancher. Mais les Sénateurs ont du matériel de qualité…