(Edmonton) Les 64 jours passés dans la bulle des séries éliminatoires de la LNH ont paru comme six mois à Barclay Goodrow.

« C’est difficile, a déclaré l’attaquant du Lightning de Tampa Bay. Ç’a été pénible. »

Il n’est guère surprenant que Goodrow et les autres joueurs de la LNH ne veuillent pas revivre la même situation la saison prochaine. La ligue et l’Association des joueurs (AJLNH) se réuniront d’ici les deux prochaines semaines pour discuter des nombreuses options pour ce à quoi pourrait ressembler la saison 2020-2021. Mais il n’y a aucune volonté de l’organiser entièrement dans des bulles en quarantaine.

« Certainement pas pour une saison complète, bien sûr que non, a affirmé le directeur exécutif de l’AJLNH, Don Fehr, à l’Associated Press, dimanche. Personne ne fera ça pendant quatre ou six mois ou quelque chose du genre. Nous allons étudier s’il est possible de créer des environnements protégés où les gens seraient testés à leur arrivée et qu’ils y restent pendant une période beaucoup plus courte. »

Peu après l’attribution de la Coupe Stanley, ce qui pourrait se concrétiser dès lundi soir si le Lightning l’emporte contre les Stars de Dallas lors du sixième match de la finale, les deux parties aborderont le sujet du début de la prochaine saison, du nombre de matchs possibles, quels tests et protocoles pourraient être nécessaires et si un certain nombre de spectateurs pourraient être admis dans les amphithéâtres à un certain moment.

PHOTO PERRY NELSON, USA TODAY SPORTS

Le commissaire de la LNH Gary Bettman a avancé la semaine dernière qu’un début de saison à la mi-décembre ou en janvier était possible. Fehr a convenu que la date cible provisoire de la soirée d’ouverture du 1er décembre était la « première date concevable » à laquelle une saison pourrait se mettre en branle et qu’il y a de bonnes raisons de croire que ce sera plus tard.

Aucune urgence

L’AJLNH est en train de finaliser un comité pour commencer à répondre à la myriade de questions auxquelles le hockey est confronté pour tenter de lancer une autre saison. Et même si les négociations commenceront rapidement, la ligue et les joueurs sont sur la même longueur d’onde, mais ils veulent prendre le temps de bien faire les choses.

« Personne ne va se précipiter », a affirmé Fehr.

Ce qui aide la LNH, c’est qu’elle dispose de temps pour observer ce qui se passe dans la NFL, le baseball majeur et l’athlétisme universitaire, notamment ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans ces sports.

Mais la LNH est la plus dépendante des spectateurs, qui, selon Bettman, contribuent à au moins 50 % des revenus. Le hockey a besoin de ses partisans, mais ne pourra peut-être pas les accueillir dans ses 31 amphithéâtres.

« Que l’on puisse ou non accueillir des spectateurs dans nos amphithéâtres est quelque chose qui va bien au-delà de notre contrôle compte tenu des réglementations des gouvernements locaux, et c’est ce qui déterminera le manque à gagner », a déclaré Bettman le 19 septembre.

La ligue et les joueurs ont négocié une prolongation à long terme de la convention collective sachant que les projections pour au moins la prochaine saison seraient très différentes compte tenu de la pandémie mondiale. Si chaque équipe ne peut pas jouer 82 matchs avec un certain nombre de spectateurs à un moment donné, tout le monde est susceptible d’encaisser un coup financier encore plus important que prévu, ce qui pourrait toucher les salaires des joueurs.

« Les joueurs sont des adultes. Ils comprennent, a confié Fehr. Ils n’aiment peut-être pas ça. Ils peuvent grogner et souhaiter que ce soit différent. Je suis sûr que c’est le cas des propriétaires. Je suis sûr que c’est aussi le cas des partisans. Personne n’aime ce que nous vivons. »

Retour à la normale

Les joueurs qui quittent la bulle des séries éliminatoires ont affirmé catégoriquement qu’ils ne voulaient plus subir ce genre d’isolement prolongé. L’attaquant des Golden Knights de Vegas Max Pacioretty figure parmi eux : « J’espère que nous n’aurons plus à revivre ça. »

« J’espère que la situation s’améliorera ici et j’espère retrouver un peu de normalité », a dit Pacioretty.

Avant un vrai retour à la normale, tout le monde devra peut-être faire des sacrifices. La frontière canadienne continue d’être un facteur et pourrait nécessiter un calendrier remanié avec des déplacements plus courts ou limités, comme le baseball l’a fait avec sa saison de 60 matchs.

La LNH pourrait disputer une saison de 60 matchs et décerner la Coupe Stanley avant le début prévu des Jeux olympiques de Tokyo en 2021. NBC est le détenteur des droits de télévision américains de la LNH et diffuse également les Jeux olympiques. Bien sûr, il est concevable qu’il n’y ait pas de saison, car les propriétaires perdraient des dizaines de millions sans spectateurs, mais Fehr ne pense pas que ce soit probable.

« Dans le monde dans lequel nous vivons, je pense que tout est possible, mais je pense que c’est assez peu probable, a-t-il indiqué. Fondamentalement, partons de l’hypothèse qu’il y aura une saison, que nous pouvons trouver comment la faire et comment la faire de manière à assurer la santé et la sécurité des joueurs, du personnel, des diffuseurs et des journalistes ainsi que les partisans quand nous pourrons les accueillir de nouveau dans les amphithéâtres. Ce sera la mission. »