Au bout du compte, peut-être que les négociations de contrat entre Phillip Danault et la direction du Canadien seront un peu plus compliquées que prévu.

L’attaquant québécois, qui a un contrat pour encore une saison, pourrait toucher à l’autonomie complète en 2021, et il a déjà laissé entendre qu’il aimerait poursuivre sa carrière avec le Canadien.

Mais pour la première fois, Danault a fait savoir que son rôle avec l’équipe au cours de la saison 2020-2021 allait influencer sa décision par rapport à ce prochain contrat.

Car il ne se voit pas se charger uniquement de missions défensives à bord d’un troisième trio.

« Je ne sais pas si je suis prêt à ça parce que j’adore produire offensivement, a-t-il expliqué mardi matin lors d’une téléconférence. J’ai été capable de produire des points lors des deux dernières années. Je sais que je suis encore capable de contribuer davantage d’un point de vue offensif. Je ne sais pas si je veux me limiter à un rôle défensif. »

Je ne pense pas que je vais m’améliorer en jouant seulement défensivement.

Phillip Danault

Il faut bien comprendre qu’à 27 ans, Danault sait très bien qu’il aura la chance de passer à la banque dans moins d’un an, et que ce genre d’occasion ne se présente pas si souvent dans la vie d’un joueur de hockey.

À cet effet, dans la LNH, la différence entre un premier centre et un troisième centre peut se traduire par plusieurs millions de dollars, et de manière générale, un premier centre peut aspirer à quelque chose comme 6,5 ou 7 millions de dollars américains par saison. La saison prochaine, le joueur au numéro 24 touchera 3,2 millions de dollars, la dernière année d’un contrat de trois ans qu’il avait accepté en juillet 2018.

Suzuki et Kotkaniemi

Chez le Canadien, on peut présumer que Nick Suzuki deviendra le premier joueur de centre du club dans un avenir rapproché, et les plus optimistes voient déjà Jesperi Kotkaniemi dans la place du deuxième centre.

Un tel scénario viendrait donc laisser à Danault une place de troisième centre… ce qui ne l’enchante guère, de toute évidence.

« Je ne sais pas si je suis prêt à ça, honnêtement, a-t-il ajouté. J’adore produire offensivement et j’ai bien aimé mon rôle lors des deux dernières saisons.

« J’ai vu mon rôle changer lors des séries, mais avec ce que j’ai prouvé dans les dernières années, mon rôle ne devrait pas changer à Montréal. J’ai démontré que j’étais capable de jouer à la fois défensivement et offensivement. »

Danault, 27 ans, a réussi 47 points en 71 rencontres cette saison, en plus d’ajouter 3 points en 10 matchs des séries éliminatoires. Il a réussi la meilleure saison offensive de sa carrière en 2018-2019, avec une récolte de 12 buts et 41 mentions d’aide pour un total de 53 points en 81 matchs.

Reste à voir si la direction du Canadien lui donnera la chance de pouvoir surpasser ces chiffres, un dénouement qui aura un impact direct sur les prochaines négociations entre les deux parties.

« Lors des séries, je jouais surtout lors des mises en jeu défensives, mais mon jeu offensif n’est pas un problème. Je veux continuer à progresser à l’attaque. Pour moi, c’est l’aspect le plus important à améliorer de saison en saison », a ajouté Danault.