La Ligue américaine reporte donc sa saison au 4 décembre. La nouvelle n’a rien de réjouissant pour l’organisation du Canadien : le club-école n’a jamais eu autant d’espoirs à développer.

Il y a d’abord Cayden Primeau devant le filet, Josh Brook et Cale Fleury en défense (on exclut Noah Juulsen puisqu’il doit être soumis au ballottage l’an prochain s’il est cédé à la Ligue américaine), peut-être Alexander Romanov. Le groupe de jeunes est encore plus imposant à l’attaque : Ryan Poehling, Jesse Ylonen, Cam Hillis, Joël Teasdale, Lukas Vejdemo et Arsen Khisamutdinov.

Le Canadien préfère ne pas commenter la situation pour l’instant. On se concentre sur les séries éliminatoires, dont le premier match sera présenté ce samedi soir, et on annoncera les pistes de solution une fois le club éliminé.

Il faudra être créatif. Les espoirs en Europe, les Suédois Mattias Norlinder et Jacob Olofsson, seront les moins pénalisés puisque la saison devrait en principe reprendre cet été. On pourrait être tenté d’inviter Ylonen à se joindre à son club finlandais, mais il devra probablement y rester toute la saison, ce qui l’empêcherait de se joindre au Rocket pour le début de la saison. Khisamutdinov, un choix de sixième ronde en 2019 mis sous contrat cet été, pourrait être prêté à un club de la KHL, où il a joué l’hiver dernier, mais il se retrouverait dans la même situation qu’Ylonen.

Hillis pourrait retourner à Guelph, son club junior, à titre de joueur de 20 ans, mais sera-t-il plus avancé ? On ne peut toujours pas confirmer quand les ligues juniors canadiennes reprendront leurs saisons, malgré les espoirs de ses dirigeants.

Le flou règne aussi dans la NCAA, où se trouvent Cole Caufield, Jayden Struble, Jordan Harris, Rhett Pitlick et Brett Stapley.

Une majorité d’espoirs de la LNH (hors d’Europe) pourraient donc passer jusqu’à neuf mois avant de disputer un match. Primeau, Brook, Fleury, Juulsen et Poehling ont pu s’entraîner avec l’équipe ces dernières semaines, mais on ne les verra probablement pas contre les Penguins, lors du tour de qualification.

Parmi les solutions, on pourrait entamer le camp d’entraînement du Canadien et du Rocket plus tôt. Ou encore organiser des matchs avec les autres équipes canadiennes de la Ligue américaine, les Marlies de Toronto, les Sénateurs de Belleville et le Moose du Manitoba. Mais une telle mesure engendrerait des coûts importants, sans possibilité de revenus. Ces rencontres ne seraient sans doute pas soutenues par la Ligue américaine.

Des joueurs nord-américains comme Primeau, Poehling, Brook ou Fleury pourraient aussi être prêtés à des clubs européens, mais acceptera-t-on d’en faire son deuil en novembre lors du début du camp d’entraînement du Canadien/Rocket ?

Beaucoup de questions sans réponse. La suite sera intéressante. Au moins, le Canadien n’est pas le seul dans cette galère. Toutes les organisations devront être ingénieuses pour permettre à leurs meilleurs espoirs de rattraper le temps perdu.