S’il y a une routine chez les joueurs de hockey, ce sont bien les petits matchs de soccer auxquels ils se livrent dans les corridors des arénas. Médias et employés des arénas en savent quelque chose : un corridor complet peut être bloqué pour en permettre la tenue. La traversée se fait à la va-vite, entre deux séquences, à ses risques et périls.

Tomas Tatar est l’un des adeptes de ces jeux, et il a bien hâte de savoir s’ils seront permis.

« J’aimerais ça, mais je ne connais pas la réponse. C’est le deuxième jour, on a beaucoup de choses à régler. Il faudra demander aux médecins », a expliqué le Slovaque en point de presse après l’entraînement de mardi.

Claude Julien le disait, les joueurs, comme les entraîneurs, ont leurs habitudes. Et les circonstances hautement particulières dans lesquelles se déroule ce camp estival les bousculent.

« Avant, les gars aimaient arriver de bonne heure à l’aréna, déjeuner ici, passer du temps ensemble. Maintenant, c’est plus serré, on veut respecter les critères et rester en santé, a expliqué Julien. On arrive, on commence la vidéo, on va dans le gym faire nos étirements. Ensuite, on va dans le vestiaire, on s’habille et, après l’entraînement, on encourage les joueurs à retourner chez eux. »

Je dois m’habituer à porter un masque dès qu’on est dans le passage !

Claude Julien

Jake Evans a quant à lui ajouté que les quelque 30 joueurs actuellement à Brossard sont répartis dans divers vestiaires. En temps normal, ils sont plus ou moins 23 joueurs dans l’entourage de l’équipe, tous dans le vestiaire principal.

« On porte des masques partout. Les seuls moments où on n’en porte pas, c’est quand on s’entraîne, a expliqué Evans. On essaie d’être le plus prudents possible. C’est bizarre, on s’habille avec quelques joueurs dans un vestiaire, puis on retrouve tout le monde sur la patinoire. »

L’explication des masques est toutefois à relativiser. Dans une note interne destinée aux équipes et transmise par erreur à des membres des médias, dont La Presse, la LNH priait les équipes de ne pas publier « de photos et vidéos prises hors glace de joueurs qui ne portent pas de masque et qui sont proches les uns des autres, assis dans le vestiaire ou dans la salle vidéo, en train de préparer leurs bâtons ».

Les Penguins la semaine prochaine

Au fait, on parle d’un camp, mais en est-ce vraiment un ?

« C’est assez évident que nos décisions sont prises sur une bonne majorité des joueurs, a admis Julien. Mais [pour] les derniers trios et duos, il y a de la flexibilité. Et on a regardé ça de près. Ce n’est pas nécessairement un camp d’évaluation, mais on voit des choses de certains joueurs qui nous impressionnent et, d’ici le 25 juillet, on va peut-être changer d’idée et faire des changements. »

À l’avant, Dale Weise – parce qu’il a passé la majeure partie de la saison à Laval – est le joueur le plus en danger. L’arrivée de Max Domi, s’il décide de jouer, pourrait le sortir des quatre principaux trios. Devant le filet, Cayden Primeau semble avoir une longueur d’avance pour être l’adjoint de Carey Price.

En défense, la situation est toutefois plus floue, sans savoir quand Brett Kulak sera prêt à jouer. La lutte entre Noah Juulsen, Cale Fleury et Christian Folin pour le troisième poste à droite sera aussi à suivre.

Il faut aussi penser aux Penguins de Pittsburgh ! C’est l’autre particularité de ce camp : le Tricolore se prépare non pas pour un marathon de 82 matchs contre 30 équipes, mais plutôt pour 5 matchs contre une même équipe, pour commencer.

« Cette semaine, on va surtout travailler sur notre propre jeu et tant mieux si ça va nous aider contre Pittsburgh. Mais la semaine prochaine, on va réellement se concentrer sur les Penguins », a expliqué Julien.

À cet effet, il serait intéressant de savoir si le temps qu’ont mis les joueurs du Canadien à revenir au Québec pénalisera l’équipe.

Le 2 juillet, 27 joueurs s’exerçaient déjà dans les installations des Penguins, pendant qu’ils n’étaient que 5 joueurs du CH à Montréal. Les équipes étaient alors limitées à un maximum de 12 joueurs à la fois, mais la différence demeure tout de même importante.