Gary Bettman et Don Fehr ont enfin pu reprendre leur souffle. Ils savent aussi qu’il reste plusieurs obstacles à surmonter.

Malgré la pandémie de COVID-19 et les risques économiques, la LNH et son association des joueurs ont annoncé vendredi que les deux parties avaient ratifié une entente sur un plan de relance cet été, en plus d’une prolongation de quatre ans à la convention collective.

La planification du retour du hockey en cette période d’incertitude a permis aux deux parties de se rapprocher, après des décennies de disputes. La LNH a connu trois lock-out pendant le règne de 27 ans de Bettman comme commissaire, dont un qui a mené à l’annulation de l’ensemble de la saison 2004-2005.

Mais dans un monde où les impacts de la pandémie se feront vraisemblablement ressentir pendant plusieurs années, il n’était pas question de déterrer la hache de guerre.

« Je ne qualifierais même pas le processus de négociation, a dit Bettman lors d’une visioconférence, samedi. Les deux parties ont reconnu qu’elles étaient confrontées à une situation incroyablement difficile et sans précédent. Et pour passer à travers la tempête, pour le bien de toutes nos composantes et du sport, pour le bien de nos partisans, nous devions travailler ensemble. »

Fehr, directeur de l’AJLNH et ancien chef du syndicat du Baseball majeur, a souligné que la mentalité des deux parties avait été la même après que la ligue eut mis sa saison sur pause le 12 mars.

« Personne ne savait ce que l’avenir allait nous réserver, a-t-il rappelé. Ça ne pouvait pas être une négociation de convention collective comme les autres. »

La convention collective devait précédemment arriver à échéance en 2022. La nouvelle entente signifie que le plafond salarial a été gelé à 81,5 millions US jusqu’à ce que les revenus retrouvent leur niveau d’avant la pandémie. L’entente réduit aussi l’impact des montants en fiducie, qui garantissaient un partage moitié-moitié des revenus, en plus d’ouvrir la porte à un retour des joueurs de la LNH aux Jeux olympiques.

En résumé, elle permet à la LNH et l’AJLNH de gagner du temps pour tenter de traverser la tempête.

« Probablement que peu de gens vont dire qu’il s’agit d’une entente parfaite, a admis Fehr. Plusieurs vont y trouver des défauts sur un sujet ou un autre. C’est toujours comme ça. Je suis certain aussi qu’il y a des choses que nous n’avons pas anticipées. Cependant, je crois que cette entente répond aux défis qui nous attendent. »

Les camps des 24 équipes qui participeront au tournoi de relance s’ébranleront lundi. Ces équipes se rendront ensuite dans les villes-pôles de Toronto et Edmonton le 26 juillet, puis le tournoi commencera le 1er août.

« Nous passons d’une corvée à l’autre, a dit Bettman. Il y a encore beaucoup de travail à faire. »

Cela comprend notamment les derniers détails à discuter avec le gouvernement canadien.

Les Oilers d’Edmonton et les Maple Leafs de Toronto ont annulé des disponibilités médias qui devaient avoir lieu samedi, ce qui en a fait sourciller quelques-uns, alors que l’on croyait que tout était déjà réglé pour la venue des équipes au Canada.

« Tout est réglé avec les gouvernements de l’Ontario et de l’Alberta, a indiqué Bettman. Il reste quelques détails à finaliser avec le gouvernement fédéral. »

De son côté, l’adjoint au commissaire Bill Daly a précisé que la récente éclosion de coronavirus à Las Vegas faisait partie des raisons qui avaient mené la LNH à choisir deux villes canadiennes pour la relance. Las Vegas avait longtemps été considérée comme la favorite en raison de ses nombreux hôtels.

« Nous voulions choisir deux villes-pôles qui répondaient à nos critères en matière de santé et sécurité, a affirmé Daly. Ce n’était pas le cas avec Vegas. »

Même si les joueurs devront se soumettre quotidiennement à des tests de dépistage de la COVID-19 pendant la relance, une éclosion n’est pas impossible. La LNH a affirmé que des cas positifs n’allaient pas nécessairement signifier l’arrêt des activités et est demeurée vague au moment de définir ce que serait une « situation hors de contrôle », tel que mentionné dans le protocole de relance.

« Nous allons nous tourner vers nos professionnels de la santé afin de juger le niveau de risque de la situation, a dit Daly. Nous devons être conscients de la santé des joueurs. S’il y a plusieurs cas, ce sera une question de jugement. Il n’y a pas de chiffre précis. »

La LNH a d’ailleurs annoncé samedi que les équipes n’auraient pas le droit de dévoiler les cas de blessure ou de maladie chez les joueurs à compter de lundi. La ligue annoncera elle-même les diagnostics positifs sans toutefois divulguer l’identité des joueurs ni leur équipe.