Donald Fehr n’a pas assisté à sa collation des grades. La fusillade de l’Université Kent State — où des membres de la Garde nationale de l’Ohio ont fait feu sur des étudiants manifestant pacifiquement contre la Guerre du Vietnam — a eu lieu environ une semaine avant qu’il ne reçoive son diplôme de l’Université de l’Indiana, au printemps 1970.

« Je suis un enfant des années 60, a déclaré le directeur exécutif de l’Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey [AJLNH]. Je suis un enfant du mouvement des droits civiques. Je suis un enfant des manifestations contre la Guerre du Viêt-Nam. »

Les présentes manifestations partout aux États-Unis et autour du monde contre la brutalité policière à la suite du meurtre de George Floyd, un Afro-Américain tué quand un policier blanc a tenu un genou sur sa gorge pendant près de neuf minutes, lui rappellent cette période tumultueuse.

« Ce sont des enjeux qui ont toujours été importants et fondamentaux et sur lesquels nous devons progresser, a poursuivi Fehr au cours d’un entretien avec La Presse canadienne. L’espoir réside en que d’une façon ou d’une autre, la situation actuelle mènera à un quelconque progrès, un progrès significatif. »

Historiquement muets sur tous les enjeux, encore davantage sur le racisme et les injustices sociales, plusieurs joueurs de la LNH ont ajouté leur voix à ceux réclamant des changements.

Plus d’une centaine de joueurs ont parlé des manifestations sur les réseaux sociaux, dont Evander Kane et P. K. Subban, qui sont Noirs, et certaines des grandes vedettes de l’heure, comme Connor McDavid, Sidney Crosby et Alexander Ovechkin. D’autres, comme Blake Wheeler et Braden Holtby, ont donné des entrevues senties, tandis que Zdeno Chara et Tyler Seguin se sont joints à des manifestations pacifiques.

Fehr, qui aura 72 ans le mois prochain, a souligné qu’il revenait à chacun de poser les gestes qu’il désire. Mais il est encouragé par ce qu’il a vu.

« Je suis très fier des gars. Ils comprennent que l’on vit un moment important. Ils comprennent quels sont les enjeux. Ils se font entendre. Pas tous, mais un grand nombre d’entre eux. »