Le temps d’une journée, il y a eu de l’action sur la patinoire du Centre Bell.

Le Canadien de Montréal a en effet transformé le plancher de ce qui est habituellement la patinoire (aujourd’hui retirée) en cuisine géante, mardi. L’objectif : concocter 16 000 repas pour les plus démunis en collaboration avec l’organisme La Tablée des chefs, de même que Moisson Montréal.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

La cuisine installée sur la surface de jeu du Centre Bell. Le tableau d’affichage indique « On a hâte de vous revoir ».

Pour l’occasion, photographes et caméramans étaient invités afin de documenter le tout.

« On s’est engagés à fournir 50 000 repas en un mois, rappelle Patrick Bigras, vice-président au développement des affaires du Canadien. La semaine dernière, c’était 8000 repas, donc on a pu s’installer dans les coursives, près du M2 Marché Montréal. »

« Cette fois, à 16 000 repas, c’était trop pour l’espace qu’on a. On a donc organisé quatre lignes de production, pour faire du travail à la chaîne tout en respectant les mesures de distanciation. Une personne arrive avec le poulet, une autre avec les légumes, avec la sauce. On ferme les plats, on met ça dans des boîtes, on les congèle et on envoie ça à Moisson Montréal. »

Des locaux et des bras

Le Canadien et La Tablée des chefs étaient déjà associés. Après chaque événement au Centre Bell, l’organisation faisait don des surplus de nourriture préparée.

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Des employés préparant au Centre Bell un repas destiné aux banques alimentaires.

Ces surplus ont atteint des proportions inimaginables le 12 mars dernier, jour de la suspension des activités dans la Ligue nationale. Le CH devait disputer un match ce soir-là, et l’annulation est tombée en milieu de journée.

« On a donné tout à la Tablée et à Moisson Montréal, rappelle M.  Bigras. Des pizzas prêtes, qu’il fallait simplement cuire. Des pains à hot-dogs, des saucisses. Ça a été donné le lendemain du match. »

Cette fois par contre, la nourriture provient des donateurs. « La Tablée nous demande d’utiliser nos cuisines, nos installations et nos équipes. Donc on donne notre temps et nos locaux pour préparer tout ça », poursuit M.  Bigras.

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Vient ensuite le rôle de Moisson Montréal, qui détient l’infrastructure nécessaire à la distribution des repas grâce à ses camions réfrigérés, tout en sachant à quels organismes les distribuer.

Pour Moisson Montréal, ces repas aident grandement, car la demande a explosé. « Quand François Legault a dit aux gens qu’il n’y avait pas de honte à aller dans les banques alimentaires, ça a paru », rappelle Richard Daneau, directeur général de Moisson Montréal. Ce dernier calcule que son organisme a donc distribué 30 % plus de repas en avril 2020 qu’en avril 2019.

M. Daneau estime à 550 000 le nombre de repas que son organisme distribue chaque mois. L’initiative du Canadien et de la Tablée des chefs comble donc 9 % des besoins pour un mois.

« C’est une excellente affaire, on est très contents d’être associés à ça, très contents que le Canadien s’associe à La Tablée des chefs pour fournir de la nourriture à ceux qui n’ont pas les moyens de s’en payer », affirme M. Daneau.

Pour le premier mois, il y a eu 8000 repas de porc braisé la semaine dernière, les 16 000 repas de poulet de mardi, 8000 autres repas de poulet la semaine prochaine, puis 16 000 frittatas pour compléter le tout.

L’enjeu sera maintenant de voir pendant combien de temps l’initiative durera. Patrick Bigras, VP au développement des affaires du Canadien, a bon espoir de pouvoir préparer un autre lot de 50 000 repas en un mois une fois que ce premier engagement sera réalisé.