Au cours des prochaines semaines, nous vous offrirons une analyse détaillée des 31 clubs de la LNH : le travail du directeur général, le repêchage, les échanges, les joueurs autonomes, les perspectives d’avenir. Aujourd’hui, la dernière équipe, les Jets de Winnipeg.

SITUATION ACTUELLE

En onze années d’existence, les Thrashers d’Atlanta ont participé aux séries une seule fois, en 2007. Ils n’ont pas remporté un seul match en première onde cette année-là.

Lors du déménagement à Winnipeg, en 2011, le nouveau DG des Jets, Kevin Cheveldayoff, originaire des Prairies, a opté pour une stratégie différente de ses prédécesseurs américains : construire patiemment son équipe, sans raccourcis.

Cheveldayoff a misé sur le repêchage et mis quatre ans avant d’effectuer son premier échange majeur. Les Jets ont raté les séries cinq fois lors de leurs six premières années d’existence, mais les jeunes ont grandi ensemble et Winnipeg est devenu une puissance en 2017, au point de terminer au deuxième rang du classement général avec 114 points et d’atteindre le carré d’as en séries.

Mais les jeunes vedettes coûtent cher. Déjà coincés par le plafond salarial, les Jets ont eu à sacrifier depuis deux ans plusieurs éléments importants l’été dernier : Jacob Trouba, Tyler Myers, Ben Chiarot et Joel Armia. Sans oublier Dustin Byfuglien, tombé au combat en raison de blessure.

Les Jets étaient menacés de rater les séries cette année. Ils détenaient une mince avance de deux points sur les Canucks de Vancouver, dernier club exclu des séries, avec deux matchs de moins à disputer.

Le noyau de l’équipe est encore jeune. Outre le capitaine Blake Wheeler, 33 ans, et Mark Scheifele, 27 ans, les meilleurs attaquants, Kyle Connor, Patrik Laine, Nikolaj Ehlers et Jack Roslovic, les meilleurs défenseurs, Josh Morrissey et Neal Pionk, ont 25 ans ou moins. Le gardien Connor Hellebuyck a 26 ans.

L’avenir nous dira si la patience de Cheveldayoff en aura valu la peine.

REPÊCHAGE (2009-2019)

Autant les Thrashers d’Atlanta et leur directeur du recrutement amateur Dan Marr, désormais à la tête de la Centrale de recrutement de la LNH, ont constitué des cancres en la matière entre 2000 et 2010, autant Mark Hillier est un brillant recruteur pour les Jets. Les six premiers choix de l’équipe entre 2011 et 2017 sont tous devenus des joueurs d’impact : Mark Scheifele, 7e au total en 2011, Jacob Trouba, 9e au total en 2012, Josh Morrissey, 13e au total en 2013, Nikolaj Ehlers, 9e au total en 2014, Kyle Connor, 17e au total en 2015 et Patrik Laine, un choix facile celui-là, 2e au total en 2016.

Hillier a aussi réussi à dénicher quelques bons joueurs dans les rondes subséquentes, Connor Hellebyuck, cinquième ronde en 2012, Andrew Copp, quatrième ronde en 2013, Sami Niku, septième ronde en 2015, Adam Lowry, troisième ronde en 2011.

Meilleur coup (Winnipeg)

Connor Hellebuyck

Le gardien numéro un des Jets est désormais considéré comme l’un des meilleurs de sa profession. Le dénicher en cinquième ronde constitue un coup d’éclat.

Pire coup (Atlanta)

Alexander Burmistrov, centre, 8e au total en 2010.

Le DG des Thrashers à l’époque, Rick Dudley, s’en était entiché à son année de repêchage. Burmistrov a été préféré à Mikael Granlund, Cam Fowler, Jaden Schwartz et Vladimir Tarasenko. Après deux saisons infructueuses, il est rentré en Russie. Il a tenté un retour à Winnipeg en 2015, avant de retourner en KHL pour de bon en 2017.

Meilleur espoir

Ville Heinola, défenseur, 20e au total en 2019

Il a entamé la saison à Winnipeg à 18 ans, avant de rentrer en Finlande pour l’hiver. Il a obtenu cinq aides en sept matchs au Championnat mondial junior.

ÉCHANGES

Rick Dudley a laissé un bel héritage à Cheveldayoff avant le déménagement : l’éventuel capitaine, Blake Wheeler, et Mark Stuart, obtenus des Bruins pour Rich Peverley et Boris Valabik en 2011. Il y avait aussi Andrew Ladd, acquis des Blackhawks pour un espoir décevant, au final, et un choix de deuxième ronde. Sans oublier Dustin Byfuglien, acquis pour des choix de première et deuxième rondes obtenus au préalable dans l’échange d’Ilya Kovalchuk, et de trois espoirs de second ordre. Byfuglien et Ladd ont été acquis en 2010.

Cheveldayoff a effectué son premier gros échange en 2015 : Evander Kane et Zach Bogosian, repêchés dans le top-cinq par Atlanta, sont passés aux Sabres pour Tyler Myers, Brendan Lemieux, Joel Armia et un choix de première ronde (Jack Roslovic). Cette transaction a changé la dynamique chez les Jets. Myers est devenu un meilleur défenseur que Bogosian, et on s’est débarrassé d’un attaquant (Kane) talentueux, certes, mais source de distraction au sein de l’équipe.

En 2018 et 2019, Cheveldayoff a sacrifié des choix de première ronde pour des joueurs de location, Paul Stastny et Kevin Hayes. Stastny a aidé en séries, mais il n’est pas resté longtemps. Hayes a été un flop.

Cheveldayoff a récupéré son choix de première ronde des Rangers l’été dernier dans l’échange de Jacob Trouba. Il a aussi obtenu un défenseur –droitier comme Trouba– Neil Pionk.

En 70 matchs à New York, Trouba a inscrit 27 points, une fiche de -12 et un temps d’utilisation moyen de 22:34. En 71 matchs à Winnipeg, Pionk a affiché 45 points, une fiche de +10 et un temps d’utilisation par match de 23:23. Winnipeg a repêché Ville Heinola avec le choix de première ronde.

Meilleur coup (Rick Dudley)

Blake Wheeler et Mark Stuart pour Rich Peverley et Boris Valabik en 2011. Wheeler a amassé 651 points en 710 matchs depuis l’échange et il vient de connaître deux saisons de 91 points.

Pire coup (Kevin Cheveldayoff)

Un choix de première ronde en 2019 pour le joueur de location Kevin Hayes, un courant d’air à Winnipeg. Heureusement Cheveldayoff a pu récupérer un choix de première ronde, celui des Rangers, dans un échange subséquent (Jacob Trouba, envoyé à New York).

JOUEURS AUTONOMES

Les Jets ont été très peu actifs sur le marché. En 2017, on a offert 8,2 M$ pour deux ans au gardien Steve Mason parce qu’on ne sentait pas Hellebuyck encore prêt. Un échec lamentable. Après un an, on a offert Joel Armia au Canadien pour se débarrasser de la dernière année de contrat de Mason.

Meilleur coup

Mathieu Perreault, trois ans, 9 M$ en 2014. Un joueur utile et fiable depuis, capable d’amasser 45 points par saison.

Pire coup

Steve Mason

Le Canadien a racheté son contrat sur le champ après l’échange et Mason n’a plus jamais joué au hockey. Il avait pourtant seulement 29 ans.

Dix saisons (deux rondes remportées, six exclusions)

2010-2011 : 34-36-12, 12e Est, OUT (Atlanta)

2011-2012 : 37-35-10, 11e Est, OUT.

2012-2013 : 24-21-3, 9e Est, OUT.

2013-2014 : 37-35-10, 11e Ouest, OUT.

2014-2015 : 43-26-13, 7e Ouest, défaite première ronde.

2015-2016 : 35-39-8, 11e Ouest, OUT.

2016-2017 : 40-35-7, 9e Ouest, OUT.

2017-2018 : 52-20-10, 2e Ouest, finale d’association.

2018-2019 : 47-30-5, 4e Ouest, défaite première ronde.

2019-2020 : 35-26-8, 7e Ouest, (deux points d’avance sur le dernier club exclu, les Canucks de Vancouver, avec deux matchs de moins à disputer).

Lundi : le bilan de la décennie)

À LIRE

Alexander Romanov est sur le point de s’entendre avec le Canadien, écrit Richard Labbé. Il s’agit seulement de savoir s’il pourra terminer la saison avec le CH ou s’il devra attendre le début de la prochaine saison. Romanov veut évidemment jouer avec le Canadien le plus tôt possible.