La Ligue nationale de hockey ne s’en cache pas ; elle souhaite reprendre ses activités au plus vite. Les scénarios les plus probables font état de matchs disputés à huis clos dans des arénas climatisés en plein cœur de l’été.

Ce qui semble le plan le plus populaire impliquerait de ramener les équipes dans quelques édifices de la LNH afin de compléter une partie, sinon toute la saison avant de lancer les séries éliminatoires et de remettre la coupe Stanley pour la 125e fois au cours des 127 dernières années.

Le calendrier le plus agressif fait état d’un retour sur glace dans leur aréna respectif des joueurs le 15 mai. Ce serait suivi d’un court camp et de possibles matchs préparatoires en juin, selon ce qu’une source au fait des discussions a déclaré à l’Associated Press.

La saison reprendrait en juillet et la finale serait jouée en septembre a ajouté cette source, qui a requis l’anonymat puisque ces scénarios n’ont pas encore été finalisés.

Mercredi soir, citant un mémo du commissaire adjoint Bill Daly, envoyé aux joueurs et aux équipes, TSN a évoqué que l’échéancier devra tenir du compte du souci d’accorder des chances égales de préparation aux différents clubs, vu que le déconfinement est inégal d’un marché à l’autre.

TSN souligne aussi que tout plan devra avoir le feu vert des joueurs.

Selon TSN, les phases à venir sont dans l’ordre : les joueurs s’entraînant en petits groupes aux installations de leur équipe ; le début des camps d’entraînement ; le retour des matchs.

Le commissaire, Gary Bettman, a précisé qu’aucune décision n’a été prise et noté que ce sont les autorités médicales et gouvernementales qui prendront la décision finale sur la reprise des activités sportives.

La LNH et l’Association des joueurs (AJLNH) ont tout de même formé un comité mixte afin de déterminer une façon de reprendre les activités en juillet, à huis clos.

Mercredi soir, un communiqué conjoint de la LNH et de l’AJLNH a dit que les discussions vont continuer d’être à une fréquence régulière.

« Quand nous sentirons que la sécurité des joueurs est assurée, que nous disposons de suffisamment de tests et que nous avons suffisamment de façons de retourner sur la patinoire, nous serons probablement en mesure de jouer sur quatre ou cinq sites neutres, a déclaré le président des Panthers de la Floride, Matthew Caldwell. Selon moi, nous commencerons à jouer devant quelques partisans seulement ou dans des arénas vides. Il n’y aurait donc que les équipes et leur personnel. »

L’un des scénarios évoqués suggère que les clubs joueront dans quatre arénas en Amérique du Nord. Chacune disputerait environ une douzaine de matchs afin que tous les clubs aient joué le même nombre de rencontres au classement en vue des séries. La saison a été suspendue avec encore 189 matchs à jouer.

Le capitaine des Oilers d’Edmonton, Connor McDavid, qui siège sur le comité mixte qui se rencontre de façon hebdomadaire, croit « qu’une saison juste est une saison complète », mais que ce pourrait être impossible. Les joueurs doivent approuver tout plan de reprise des activités.

« Les gars se préparent à devoir jouer cet été, a dit McDavid. Les gars veulent jouer. »

Cela signifiera sûrement de jouer dans des édifices complètement vides. Les règles stipulent que les arénas comptent au minimum quatre vestiaires répondant aux standards de la LNH, un complexe d’entraînement à proximité et des infrastructures hôtelières. Difficulté supplémentaire : ils ne peuvent être situés dans une zone sensible de cette pandémie, bien que la définition d’une telle zone ne soit pas claire.

« Dans les scénarios étudiés, nous avons besoin jusqu’à quatre villes, car nous avons besoin de beaucoup de patinoires », a déclaré Bettman la semaine dernière à Sportsnet, ajoutant que trois matchs par jour par aréna pourraient être disputés.

Aucun partisan n’aurait accès aux sites et les descripteurs pourraient même à avoir à faire leur travail à distance.

La ligue étudie toujours les sites potentiels. Les critères énumérés par Bettman mettent toutefois Edmonton et Columbus sur cette courte liste. Le président des Maple Leafs, Brendan Shanahan, a indiqué que Toronto était dans la course. Bettman s’est même entretenu de la possibilité de jouer à Edmonton avec le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, la semaine dernière.

« Nous nous attendrions à ce que la ligue soumette un plan très serré de gestion des risques, a déclaré Kenney. Je comprends que la LNH souhaite compléter la saison pour accommoder ses partenaires télé. Que l’on réponde favorablement ou non à cette demande reste à voir. »

La LNH pourrait perdre jusqu’à 1 milliard de dollars américains si la saison n’est pas complétée. Ces pertes affecteraient autant les propriétaires que les joueurs, selon l’entente de partage des revenus.

Il reste encore plusieurs inconnus dans ce dossier, notamment quand les équipes pourront réintégrer leur complexe d’entraînement et quand les joueurs européens pourront regagner l’Amérique.

L’une des inquiétudes chez les joueurs est le temps qu’ils devront passer en isolement loin des leurs, ce qui pourrait s’avérer des mois. Il y a également le risque d’infection, le hockey étant un sport de contact.

« La sécurité des joueurs est un élément qui revient toujours sur la table quand je parle avec des joueurs à travers la ligue ou au sein de mon équipe, a déclaré le défenseur Torey Krug, qui représente actuellement les Bruins à l’AJLNH. Des tests fréquents aideraient sûrement, mais nous devons être certains que c’est sécuritaire avant même de parler d’un retour au jeu. »