C’est un peu la question que l’on pose à chacun de nos interlocuteurs ces temps-ci. En cette période de confinement, qu’as-tu appris de nouveau ? As-tu découvert une passion, un passe-temps, un talent caché ?

Charles Hudon répond du tac au tac. « Courir après mes enfants ! »

« On bouge toujours. Je m’entraîne avec eux devant la télé avec des émissions pour enfants. On fait peut-être une émission aux deux jours, raconte l’attaquant du Canadien. C’est sûr que ce ne sont pas des entraînements comme en été, mais ça fait travailler des muscles que je ne travaille pas en temps normal, et je suis raqué le lendemain matin. Donc, c’est bon quand même ! »

En fait, avec ces entraînements, Hudon fait d’une pierre deux coups. D’un côté, il n’a pas vraiment de petit gym maison dans son garage. « J’y vais avec les moyens du bord. Avec le poids de notre corps, on peut faire bien des exercices », rappelle-t-il.

Et d’un autre côté, ça lui permet de tenir occupées ses filles de 2 et 4 ans, qui ne comprennent évidemment pas ce qui se passe, mais qui voient bien que papa est plus souvent à la maison que d’habitude.

« Il faut l’expliquer aux enfants, mais de façon enfantine. Si on l’explique comme le fait le gouvernement, ça ne marchera pas ! Elles allaient à la garderie un peu, donc il y a ça qui a changé. Mais elles passaient déjà beaucoup de temps avec ma femme. Le gros changement, c’est qu’elles me voient tout le temps. »

Tournoi annulé

Pour le moment, la petite famille s’en tient aux règles de confinement. Hudon a bon espoir de revoir prochainement ses parents, qui se sont imposé deux semaines de quarantaine volontaire après avoir passé du temps au Lac-Saint-Jean auprès de leurs propres parents. 

« On a fait notre quarantaine de deux semaines quand je suis revenu [du voyage du Canadien en Floride] et ils font la leur maintenant. On n’a pas voulu courir de risque. »

Sur la glace, la suspension de la saison dans la LNH a arrêté d’un coup l’audition à laquelle Hudon avait droit depuis son dernier rappel. Dans les quatre matchs avant la suspension des activités, il jouait en moyenne une quinzaine de minutes, l’absence de Tomas Tatar et de Jonathan Drouin créant des ouvertures à l’aile gauche.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Charles Hudon tentait de reprendre sa place dans la formation du Canadien au moment de la suspension des activités dans la LNH.

Pendant ce temps, le Rocket de Laval, dont il était le grand meneur offensif avec 27 buts en 46 matchs, se battait pour une place en séries éliminatoires.

Pour l’instant, cette lutte demeure aussi en suspens. Comme la LNH, la Ligue américaine s’est contentée de suspendre la saison, plutôt que de l’annuler, ce qu’ont fait essentiellement toutes les ligues professionnelles européennes, l’ECHL et les trois ligues de hockey junior majeur canadiennes.

Hors glace, la pandémie de COVID-19 a aussi ses effets. Hudon a dû annoncer l’annulation de son quatrième tournoi de golf annuel, évènement principal de la Fondation Charles Hudon, dont le but est « d’aider les jeunes dans le besoin à faire du sport tout en ayant un équipement de qualité ».

Le tournoi était prévu le 23 juillet seulement, mais au-delà de l’incertitude quant à la levée des mesures de confinement, il y avait surtout une prise de conscience de l’état de l’économie quand la vie reviendra un peu plus à la normale. Ce sont des craintes évoquées par des équipes de hockey junior ici et là, et des évènements comme le tournoi de golf de Hudon, qui a lieu à Saguenay, n’y échappent pas.

On a annulé le tournoi parce qu’on ne voulait pas harceler les compagnies de la région pour nous soutenir quand ça reprendra. J’ai des choses en tête pour faire un évènement pour les jeunes de mon coin à Montréal quand la quarantaine finira.

Charles Hudon

L’autre obstacle était la confirmation de l’artiste surprise, car un souper-spectacle est organisé en fin de journée, en plus de tournoi de golf en soi. L’an dernier, l’humoriste Rachid Badouri était cet invité mystère.

Hudon était évidemment déçu de la tournure des évènements.

« Chaque année, ce tournoi représente beaucoup pour moi. C’est ma fondation, c’est pour aider nos jeunes dans ma région. Ça regroupe mes amis, ma famille. C’est un évènement vraiment le fun, qui est attendu par les gens de la région.

« Depuis que j’ai des enfants, je réalise encore plus que ça coûte cher de faire du sport. Mes parents ont investi beaucoup pour que je puisse en faire quand j’étais petit. Ce que je veux, c’est aider ces gens-là qui veulent que leur enfant fasse du sport. »