(Sunrise) On ne savait pas trop quels étaient les plans exacts de la LNH pour répondre à la crise du coronavirus COVID-19. Après que Gary Bettman se fut exprimé sur la question, on ne peut pas dire qu’on en sait bien davantage.

Le commissaire du circuit a rencontré les journalistes, samedi soir, quelques instants avant l’affrontement entre le Canadien et les Panthers. Il a été invité à réagir à la nouvelle selon laquelle la LNH fermerait les vestiaires aux représentants des médias. Toutes les interactions entre joueurs et journalistes se feraient donc par le truchement de points de presse formels, avec podium et micro.

« Vous savez, le vestiaire est un environnement restreint : il est mieux de recourir à un podium pour la santé et la sécurité de tout le monde, celle des joueurs et la vôtre », a-t-il dit aux reporters. « On trouve que la proximité des après-matchs doit être ajustée pendant la crise du coronavirus », a-t-il ajouté.

Malgré l’assurance avec laquelle il a formulé cette observation, il a précisé qu’il ne ferait pas « d’annonce formelle » pour l’instant, et qu’il laissait à chaque équipe la discrétion de mettre en place une mesure du genre.

Les Sharks de San Jose se sont déjà prévalus de cette option, trouvant ainsi un compromis par rapport à la recommandation du comté de Santa Clara, en Californie, qui suggérait de jouer dans un aréna vide ou d’annuler des matchs locaux.

Le Canadien, toutefois, à l’instar de la grande majorité des équipes, n’a rien changé à la routine en vigueur. Ainsi, les journalistes ont pu discuter directement avec les joueurs après l’entraînement matinal ainsi qu’après la rencontre, samedi. L’équipe a par contre confirmé qu’elle se plierait aux exigences de la ligue si une directive générale était émise.

Une mesure appliquée au le circuit ne semble toutefois pas farfelue, et pourrait même sembler imminente considérant que le commissaire a lui-même avoué qu’il ne serait « pas surpris si on prenait cette direction ». « Ce serait la chose prudente à faire », a-t-il renchéri.

Décrivant le fait que lui-même se trouvait en mêlée de presse entouré de près d’une vingtaine de journalistes et caméramans, il a fait remarquer que « si l’un de nous a le coronavirus en ce moment, on va tous l’attraper et le répandre ».

À ses yeux, par ailleurs, la situation des partisans est bien différente de celle des représentants des médias, de par la nature de leur interaction respective avec les joueurs.

« Un vestiaire est différent des gradins », a-t-il dit, ajoutant que « les joueurs jouent dans un environnement clos » et n’ont pas de contact avec le public.

Il a rappelé que la ligue se conformait aux recommandations des autorités de santé publique canadiennes et américaines et qu’elle suivait de près une situation qui évolue « non pas de jour en jour, mais d’heure en heure ».

« Toutes les options »

En outre, bien qu’il ait prévenu qu’il ne voulait pas causer « d’hystérie » ni se « perdre en conjectures », M.  Bettman a affirmé que la ligue considérait « toutes les options » devant la prolifération du coronavirus en Amérique du Nord. Ce qui, a priori, n’exclut pas de disputer des matchs devant des sièges vides ou encore de carrément annuler des matchs.

Néanmoins, « nous considérons une variété de conséquences et nous allons [faire une annonce] en temps et lieu ».

« Ne mettons pas la charrue devant les bœufs, a-t-il insisté. On communique constamment avec les clubs et avec l’association des joueurs. On va composer avec ça de manière professionnelle. Il faut que tout le monde prenne une grande respiration. »

Invité à dire si la ligue avait établi un plan de contingence advenant qu’un joueur soit atteint du virus, M.  Bettman a simplement renvoyé la balle au « personnel médical des équipes ».

Le statu quo en vigueur avec la LNH tranche avec les tendances actuelles dans l’univers du hockey. Samedi, la Fédération internationale de hockey sur glace a annoncé que le championnat mondial féminin, qui devait s’amorcer à la fin du mois à Halifax et à Truro, en Nouvelle-Écosse, serait annulé.

En outre, au moins six rendez-vous de calibre inférieur, masculins comme féminins, ont également été annulés la semaine dernière.