On peut avancer, sans crainte de trop se tromper, qu’il y aura sans doute une énième course au poste d’adjoint à Carey Price au mois de septembre. Mais cette fois, Charlie Lindgren estime qu’il est prêt à gagner cette course.

« Je le crois à 100 %, a-t-il affirmé après l’entraînement de mercredi à Brossard. Je veux être le gardien numéro deux de cette équipe la saison prochaine. J’ai connu des hauts et des bas cette saison, je me suis retrouvé dans le poste de troisième gardien avec l’organisation. Ce fut difficile. Mais je veux jouer dans la Ligue nationale. Dans ma tête, être le troisième gardien de cette organisation, ce n’est même plus une option. »

On pourrait confondre les propos de Lindgren avec de l’arrogance, mais ce n’est pas du tout de ce dont il s’agit ici. Ces paroles sont plutôt celles d’un gardien de 26 ans qui estime avoir fait des progrès cette saison malgré un temps de jeu très limité, d’abord dans la Ligue américaine, mais surtout derrière Price chez le Canadien.

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Carey Price (31), Brett Kulak (77), Jeff Petry (26) et Charlie Lindgren (39)

On ne sait trop si Price sera de retour devant le filet du Canadien jeudi soir au Centre Bell lors de la visite des Rangers de New York—c’est une bribe d’information que l’entraîneur Claude Julien n’a guère voulu dévoiler mercredi —, mais on sait ceci : le dernier départ de Charlie Lindgren devant le filet du Canadien remonte au 4 février à Newark, contre les Devils du New Jersey. Depuis le début de 2020, le gardien américain n’a obtenu que trois départs, ce qui s’avère un vif contraste avec la charge de travail imposée à Price, qui a déjà disputé 22 matchs depuis le début de la présente année.

En fait, Price est le gardien le plus occupé de toute la LNH avec 54 matchs, et à ce rythme, il pourrait conclure la saison avec 68 matchs disputés. Ce qui représenterait son deuxième plus haut total de matchs disputés en carrière, pas trop loin de son total de 72 matchs (sa saison la plus occupée) en 2010-11.

Pendant ce temps, Charlie Lindgren doit attendre, et il n’a pas vraiment le choix, de toute façon.

« Un gardien veut toujours jouer le plus souvent possible, mais je comprends aussi notre présente situation, a-t-il ajouté. Je vois où nous en sommes au classement. Carey a disputé beaucoup de matchs cette saison, mais il continue aussi d’offrir des performances de haut calibre. À chaque fois qu’il est entre les poteaux, il donne à l’équipe une chance de gagner. Est-ce que je voudrais jouer plus souvent ? Bien sûr, mais en même temps, je ne suis pas stupide. Je comprends. Quand tu as l’un des meilleurs gardiens au monde dans ton club, il faut que tu le fasses jouer. »

Cette réalité vient peut-être compliquer la tâche du Canadien quand vient le temps de demander, en juillet, s’il n’y aurait pas quelque part un gardien qui voudrait bien s’amener ici. Avec Carey Price qui prend toute la place, les candidats ne se bousculent pas aux portes du Centre Bell. Lindgren, lui, est encore sous contrat pour l’an prochain (un volet, à 750 000 $).

Malgré cela, Keith Kinkaid a tout de même accepté un contrat d’une saison avec le Canadien l’été dernier. Au final, Kinkaid n’aura fait que passer, mais Charlie Lindgren admet aujourd’hui que cette décision fut assez dure à encaisser.

« Ce ne fut pas facile d’apprendre la nouvelle et ce fut difficile à constater aussi. Mais je comprends ; la LNH est la meilleure ligue de hockey au monde, alors il va y avoir de la compétition chaque jour. C’est normal, et c’est pourquoi je dois saisir ma chance à chaque fois que j’ai une occasion de le faire. »

Et puis justement, quand aura lieu cette prochaine occasion ? Mercredi à Brossard, Claude Julien a laissé entendre qu’il allait miser sur Carey Price tant qu’il y aurait de l’espoir au classement…

« Je ne connais pas le nombre de matchs auxquels je vais prendre part d’ici à la fin de la saison, a répondu Lindgren. Ce n’est pas quelque chose qui a été discuté. On connait le nom du gardien partant la veille d’un match, normalement. Le rôle de gardien substitut peut être difficile. Mais ça fait longtemps que je joue au hockey, je sais ce que j’ai à faire et ça n’a pas besoin d’être plus compliqué qu’il ne le faut. Alors je me prépare toujours comme si c’est moi qui allais jouer de toute façon. »

Aussi, Charlie Lindgren estime qu’il a tout à gagner à rester ici, et il estime qu’il n’a plus rien à faire à Laval, là où il a pris part à 16 matchs avec le Rocket cette saison.

« Pour mon cheminement, je préfère être ici. J’ai pu apprécier le temps que j’ai passé à Laval, mais je ne veux pas retourner là-bas, je veux tourner la page et passer à l’étape suivante. Je travaille ici avec Carey Price, j’obtiens des tirs de qualité lors des entraînements et je poursuis mon développement. Je ne joue pas beaucoup ici, mais au moins, je progresse. »