Qu’ont en commun les dix meilleurs clubs de la Ligue nationale de hockey ? Leurs gardiens numéro un ont tous disputé 45 matchs ou moins. Les gardiens titulaires de sept de ces dix formations n’ont pas atteint la marque des 40.

Andrei Vasilevskiy du Lightning est le meneur parmi ces dix clubs avec 45, suivi de Jordan Binnington, à 44. Vasilevskiy a 25 ans, Binnington 26.

Carey Price mène la Ligue nationale de hockey au chapitre des matchs disputés avec 52, soit 17 parties de plus que Tuukka Rask à Boston.

L’adjoint de Rask chez les Bruins, Jaroslav Halak, a disputé 27 matchs et en a remporté 15. À Pittsburgh, Tristan Jarry a obtenu 20 victoires et Matt Murray 17. Braden Holtby a 21 victoires pour les Capitals, Ilya Samsonov 16.

PHOTO MICHAEL DWYER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Tuukka Rask et Jaroslav Halak

Le Canadien ? Un total combiné de trois victoires, une chacune pour Keith Kinkaid, Charlie Lindgren et Cayden Primeau. Alors on continue de presser le citron avec Price…

Nombre de matchs par le gardien numéro un

Boston 35
Tampa Bay 45
Pittsburgh 32
Washington 41
St. Louis 44
Dallas 39
Colorado 36
Columbus 31
Caroline 36
Montréal 52

Au moment du bilan de fin de saison chez le Canadien, il faudra souligner l’incapacité de dénicher un gardien auxiliaire potable. Kinkaid a été l’un des premiers à signer un contrat à l’ouverture du marché des joueurs autonomes le 1er juillet, comme si on allait s’arracher ce gardien de 30 ans.

Kinkaid, acquis pour un an à un salaire de 1,75 million, avait connu une bonne saison en 2017-2018 au New Jersey, mais il avait été lamentable l’an dernier avec une fiche de 15-18-6, une moyenne de 3,36 et un taux d’arrêts de ,891. À la date limite des échanges le printemps dernier, les Devils ont obtenu un choix de cinquième ronde… en 2022 en retour de ses services.

Un seul club, Detroit, a vu son, ou ses auxiliaires, remporter moins de victoires cette saison. Jimmy Howard en a gagné seulement deux, mais il aurait sans doute atteint le total des auxiliaires du CH s’il n’avait pas été blessé.

On pouvait peut-être espérer un duo composé de Price et de Cayden Primeau début décembre. Primeau, 20 ans, venait d’être rappelé à Montréal après les échecs répétés de Kinkaid. Il avait remporté la victoire à son deuxième match, en stoppant 33 des 35 tirs des Sénateurs, pour mériter la première étoile.

Le Lightning de Tampa Bay n’avait-il pas agi de la même façon quelques années plus tôt avec Vasilevskiy et Ben Bishop ? Carter Hart n’avait-il pas obtenu sa chance à 20 ans à Philadelphie ? Ilya Samsonov n’était-il pas devenu l’adjoint de Holtby à 22 ans ?

On a plutôt choisi de renvoyer Primeau dans la Ligue américaine après sa victoire. Le CH se préparait à un long voyage dans l’Ouest et Price allait disputer tous les matchs. Montréal occupait alors le troisième rang dans sa division, à deux points du second rang et un match de plus à disputer, avec une fiche de 15-11-6.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Cayden Primeau

On n’a plus revu Primeau, rétrogradé pour Charlie Lindgren. Price a disputé sept matchs consécutifs, dont deux matchs en autant de soirs vers la fin du voyage, en Floride, où il a accordé 11 buts lors de ces deux rencontres, les premiers de la séquence de huit défaites consécutives.

Les auxiliaires du Canadien ont disputé douze matchs, remporté trois victoires. Un auxiliaire potable aurait peut-être remporté deux ou trois victoires supplémentaires. Un Price reposé aurait peut-être gagné un ou deux matchs de plus. Une victoire vaut deux points. Le Canadien se retrouve à huit points d’une place donnant accès aux séries. Faites le calcul…

Nombre de victoires des gardiens auxiliaires

Boston 15
Tampa Bay 8
Pittsburgh 20
Washington 16
St. Louis 8
Dallas 14
Colorado 16
Columbus 13
Caroline 14
Montréal 3

Les années se suivent donc et se ressemblent. Carey Price a disputé 66 matchs l’an dernier, au deuxième rang de la LNH à ce chapitre derrière Devan Dubnyk, du Wild. Ces deux clubs n’ont pas participé aux séries éliminatoires.

L’auxiliaire de Price, Antti Niemi, avait néanmoins remporté 8 de ses 17 matchs, mais affiché une ronflante moyenne de 3,78 et un taux d’arrêts de ,887.

La saison du Canadien est à l’eau. Il y a eu les blessés, certes. L’absence d’un défenseur gaucher de premier plan. Les ratés en supériorité numérique. Mais on oublie trop souvent ce maillon faible, mais ô combien important.

À lire

Échanger Tomas Tatar ou pas ? Un bon dilemme en effet. Tatar a encore été un joueur important au sein du premier trio de l’équipe hier à Washington, avec une passe sur le but de Ben Chiarot et une fiche de +3. Ses coéquipiers ne souhaitent pas le voir partir. Il a désormais 55 points en 63 matchs, en route vers une saison de 72 points. Guillaume Lefrançois fait le point sur la situation.