(Philadelphie) On va commencer ça par une question tout à fait pertinente, si vous le voulez bien : « qui, dans cette salle, avait prédit un départ canon de 7 points en 7 matchs pour Ilya Kovalchuk avec le Canadien ? »

C’est bien ce que l’on croyait.

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Il ne serait pas exagéré d’affirmer que par les temps qui courent, c’est Ilya Kovalchuk qui est le meilleur attaquant du Canadien, et on va se le dire, il s’agit d’une belle surprise pour cette équipe qui ne s’attendait certes pas à ça.

Alors oui, Kovalchuk a marqué deux autres buts, jeudi soir à Philadelphie, et c’est probablement ce qu’il faut retenir de cette victoire du Canadien, par la marque de 4-1 face aux Flyers : Ilya Kovalchuk n’est pas un joueur fini. Pas du tout.

Ça tombe bien, parce que c’est aussi ce que Phillip Danault a retenu.

« Il n’a pas l’air d’un gars qui en a perdu, a estimé l’attaquant québécois. Mais je ne suis pas surpris par contre. Je connaissais son talent, et je savais qu’il est capable de jouer du hockey solide pour nous. C’est ce qu’il fait. C’est un très bon ajout pour notre équipe, je dirais. »

On a parlé du contrat de la dernière chance dans son cas, et Ilya Kovalchuk semble bien le réaliser. D’ailleurs, pour un joueur qui traîne une lourde réputation de gars qui ne pense qu’à lui, Kovalchuk donne plutôt l’impression d’être un gars d’équipe depuis qu’il est ici, et puis quand on lui demande de parler un peu de lui, il répond souvent en employant le « on », comme s’il voulait absolument éviter le « je ».

« Nous avons un dossier de trois victoires et quatre défaites depuis que je suis avec l’équipe, alors je ne peux pas parler d’un bon départ », a-t-il répondu, quand on lui a demandé s’il était surpris de ce que l’on estime pourtant être un bon départ. Ça donne une idée.

Ces bonnes performances du joueur au numéro 17 mènent évidemment à la question qui tue : on fait quoi avec lui ?

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Joel Farabee festoie après avoir déjoué Carey Price

D’un côté, ce n’est pas comme si le Canadien débordait de talent offensif naturel, ni au Centre Bell et ni à Laval. De l’autre, Kovalchuk peut-il maintenir ce rythme, ou bien est-ce que toute cette magie n’est que passagère ?

Il faut en parler parce qu’avec la date limite des échanges qui approche, les bonnes performances de Kovalchuk vont peut-être mener à quelques appels sur le portable de Marc Bergevin, qui aura un choix à faire. Un choix qui s’annonce déjà difficile.

Ce sera peut-être un peu la même chose dans le cas de Tomas Tatar, auteur de trois points en ce jeudi soir assez tranquille au Wells Fargo. Lui aussi devient soudainement un joueur intéressant pour un club qui voudrait se remonter un peu en attaque en vue du dernier droit.

En même temps, ce n’est pas le style de la direction de tout abandonner, de ne pas y croire jusqu’à la toute fin, et ce n’est certes pas le style de Claude Julien, qui va continuer à diriger ce club avec une seule chose en tête : la victoire.

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Jesperi Kotkaniemi (15) a jeté les gants contre Robert Hagg (8)

À ce sujet, celle de jeudi soir, fort impressionnante doit-on bien le préciser, surtout dans un aréna où le club local ne perd pas souvent, va permettre de relancer les espoirs les plus fous, et voici maintenant que le Canadien se retrouve à sept points d’une place en séries. Comme disent les anglos, des choses plus étranges se sont déjà produites, surtout que Joel Armia est de retour, que Jonathan Drouin devrait l’être lui aussi après la pause des Étoiles.

C’est sans compter Kovalchuk, qui joue avec l’enthousiasme de ses jeunes jours. La grosse transaction que tout le monde réclamait pour relancer le club, finalement, ce fut peut-être celle-là.

Dans le détail

Armia de retour

Il n’y a pas beaucoup de bonnes nouvelles dans le camp du Canadien ces jours-ci, mais l’équipe en a tout de même reçu une jeudi soir à Philadelphie: le retour de Joel Armia. L’attaquant finlandais, blessé depuis le 23 décembre à une main, a obtenu le feu vert des médecins du club et a pu prendre part à cet affrontement face aux Flyers, complétant un trio en compagnie de Nick Suzuki et Max Domi, une combinaison intéressante qui pourrait se transformer en quelque chose de bon un de ces jours, peut-être. Armia, qui avait obtenu 21 points en 35 rencontres avant de tomber au combat, a conclu cette soirée de retour au bureau avec Son retour dans la formation a mené au retrait de Jordan Weal, qui a dû regarder ce match à titre de simple spectateur. En défense, Brett Kulak était de la formation, et c’est Cale Fleury qui a écopé.

Un Lyon devant le filet

Vous connaissez Alex Lyon? Peut-être pas, et c’est parfaitement normal. C’est que ce gardien est avant tout un gardien de la Ligue américaine, et il a été le sujet d’un rappel de la part des Flyers tout récemment avec la blessure au titulaire Carter Hart. Pour lui, le match de jeudi soir au Wells Fargo Center était le premier de sa saison dans la LNH. Il avait pris part à deux matchs la saison dernière, puis à 11 matchs lors de la saison 2017-18. Le reste de son temps, ce gardien de 27 ans l’a passé dans la LAH, mais il ne faudrait pas trop s’inquiéter de son futur; Lyon est un ancien de la prestigieuse Université Yale, là où il a sans doute appris un tas de choses qui pourront lui servir après le hockey.


Une bagarre pour Kotkaniemi

En sortant son sac d’équipement du vestiaire après le match, Shea Weber n’a pu s’empêcher en voyant arriver Jesperi Kotkaniemi devant lui: « Tassez-vous, voilà le Tueur! » Il s’agissait d’une bonne blague, bien sûr, mais aussi d’une référence au combat du jeune attaquant lors de la troisième période, face à Robert Hagg, qui venait de frapper Ryan Poehling dans le dos. C’est évidemment la première bagarre de Kotkaniemi dans la LNH... et peut-être aussi de toute sa vie. « Je ne me suis jamais battu auparavant, a-t-il expliqué. Mais (Hagg) venait de frapper Poehling et je devais faire quelque chose. C’était plaisant et je pense que ça s’est assez bien passé pour moi... »

En hausse

Phillip Danault
Excellente façon que de revenir après une soirée ordinaire, celle de mercredi. Cette fois, ce fut une soirée de trois points, en plus d’un +3.

En baisse


Ryan Poehling
Un match très tranquille et aussi le joueur le moins souvent employé par Claude Julien, avec seulement 8:24 de temps de jeu.

40

Le nombre d’arrêts effectués par Carey Price, qui a été fort solide.