À titre de membre des Jets de Winnipeg, Ben Chiarot adorait venir jouer au Centre Bell. La ville qui est hockey, les bannières au plafond, l’ambiance, tout ça contribuait à faire d’une visite en ville l’un de ses moments favoris de la saison.

« Comme joueur adverse, j’étais toujours super motivé en venant jouer ici », a-t-il expliqué après l’entraînement de mardi à Brossard.

C’est peut-être ça, le problème.

Des témoignages comme celui de Chiarot, des témoignages de joueurs adverses qui affirment adorer patiner au Centre Bell, on a dû en entendre des dizaines et des dizaines ces dernières années. En gros, ils disent presque tous la même chose : le Centre Bell, c’est agréable.

Ça explique peut-être cette fiche de 9-11-4 que le Canadien traîne au Centre Bell cette saison. En compilant les défaites subies après 60 minutes de jeu, on arrive à une fiche de 9-15 à la maison, ce qui est loin d’être acceptable.

Est-ce que le Centre Bell serait devenu confortable comme un spa dans les Laurentides pour les équipes adverses ?

« Ce n’est pas compliqué, il faut être à notre mieux quand on joue au Centre Bell, parce que pour plusieurs joueurs adverses, c’est un match spécial, d’ajouter Chiarot. La plupart des joueurs dans cette ligue ont grandi en regardant le Canadien à la télé le samedi soir. Ils ont hâte de débarquer ici. Alors on ne peut pas se permettre de ne pas être prêts, parce que l’autre équipe va l’être. »

Tendance

Dans l’Association de l’Est, toutes les équipes qui sont incluses dans le portrait des séries éliminatoires à l’heure actuelle ont un dossier favorable à domicile. Il s’agit d’une tendance qu’on pourrait difficilement ignorer.

La saison dernière, par exemple, toutes les équipes de l’Est qui ont obtenu une place en séries ont présenté un dossier supérieur à ,500 devant leurs partisans.

« Il n’y a personne qui va participer aux séries avec une mauvaise fiche à la maison, a admis l’attaquant Dale Weise. Je ne suis pas avec l’équipe depuis le début de la saison, alors je n’ai pas de grandes explications sur le sujet. Mais si on regarde un peu le début de match qu’on a connu lundi soir [contre les Flames de Calgary], c’est le genre de chose qui fait en sorte que la foule embarque rapidement, et ça complique la tâche de l’équipe adverse. »

Nous avons des fans très bruyants, il faut que ce soit un avantage pour nous. Il faut que ce soit difficile de venir jouer au Centre Bell.

Dale Weise

La saison dernière, le Canadien avait maintenu un dossier de 25-12-4 sur sa propre patinoire, ce qui n’avait pas été suffisant pour une place en séries. Mais ce dossier favorable avait au moins permis à l’équipe de bagarrer pour une place jusqu’à la fin. Au fait, deux des trois derniers matchs du club avant la pause des Étoiles seront présentés au Centre Bell, dont celui de mercredi soir contre les Blackhawks de Chicago.

« Parfois, ça arrive qu’une équipe ait une meilleure fiche à l’extérieur plutôt qu’à la maison, a ajouté l’attaquant Phillip Danault. On a eu aussi quelques malchances lors de nos matchs ici, quelques mauvais bonds de la rondelle. Mais c’est sûr que c’est un aspect de notre saison qui doit changer. »

Dans l’Est, il faut remonter à la saison 2013-2014 pour trouver deux équipes qui avaient pu se faufiler en séries malgré le poids d’une fiche sous la barre des ,500 à domicile. Les Rangers de New York y étaient parvenus malgré une fiche de 20 victoires et 21 défaites au total, tout comme les Red Wings de Detroit, qui avaient conclu la saison avec 18 victoires et 23 défaites devant les leurs.

Les gars du Canadien aimeraient mieux ne pas avoir à imiter ces deux équipes, parce que ce n’est pas un super bon plan.

« Au Centre Bell, je dirais que la clé se trouve dans nos débuts de match, a ajouté Chiarot. Il faut donner la chance à nos fans de faire du bruit dès le départ. »